Etude de cas thérapie de couple
Étude de cas : Etude de cas thérapie de couple. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar polineh • 19 Décembre 2018 • Étude de cas • 8 051 Mots (33 Pages) • 724 Vues
Institut d’Etudes de la Famille- Lille
Au delà du sexuel
Etude de cas : le couple Claude et Sylvie
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Travail de fin de formation
Responsable: S. Wieviorka
Formation à l’approche systémique et familiale
2015 -2018
SOMMAIRE
INTRODUCTION 3
I. LA RENCONTRE AVEC MONSIEUR F. 3
II. L’HISTOIRE DE MONSIEUR F. 5
III. LA RENCONTRE AVEC SYLVIE 5
IV. L’INATTENDU 6
V. LE SUIVI DU COUPLE 6
5.1 Première séance : la rencontre 7
5.2 Seconde Séance : les mauvais élèves 11
5.3 Troisième entretien : session de rattrapage 12
5.4 Quatrième entretien : la surprise 13
5.5 Cinquième entretien : quand le symptôme se déplace 14
5.6 Sixième entretien : l’absence 15
5.7 Septième entretien : le « coup de théâtre » 16
5.7 Septième entretien : la crise 18
CONCLUSION 20
BIBLIOGRAPHIE 24
- INTRODUCTION
En 2015, j’ai pu suivre le D.U certifiant de sexologie clinique appliquée à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve me permettant d’être formée à la sexothérapie. J’ai pu enrichir ma pratique de psychologue clinicienne en Centre Médico-Psychologique adultes, avec cette nouvelle « corde à mon arc », qui a été bien accueillie par mes collègues et validée par tous puisque les demandes d’orientation grandissent au fur et à mesure que le temps passe.
Ainsi, je rencontre des couples qui m’amènent d’emblée sur le terrain de leur sexualité. Ces mois de formation de sexologie clinique appliquée ont pu me donner des outils de travail afin de répondre de manière adéquate aux différentes plaintes que je pouvais accueillir. La sexothérapie se centre sur le symptôme sexuel et vise à la faire disparaître ; je suis généralement étonnée de la capacité des couples à se mettre « au travail » et j’ai pu observer en quelques séances de très bons résultats. Mais parfois, derrière une plainte d’ordre sexuel se cache bien d’autres souffrances dont la sexothérapie en elle-même ne traite pas ; cela se repère lorsque par exemple le symptôme sexuel, chez le conjoint désigné porteur, disparaît mais en apparaît un autre chez l’autre membre du couple. Ce type de cas de figure m’a beaucoup interpellée, et a suscité chez moi une certaine fascination. C’est au travers de la formation en thérapie systémique que j’ai pu puiser des ressources afin de comprendre la dynamique au-delà du sexuel de certains couples. C’est pourquoi, j’ai choisi de parler d’un couple, le tout premier d’ailleurs que j’ai rencontré dans le cadre de la sexothérapie.
I. La rencontre avec Monsieur F.
J’ai rencontré Monsieur F, 46 ans, pour la première fois en 2008 pour souffrance au travail, il travaillait à l’époque dans une grande entreprise depuis 28 ans, comme technicien analyste dans un service après-vente en télécommunication, fonction qu’il occupait depuis six ans suite à une mutation d’office dans un contexte de restructuration de son entreprise. C’est dans un état d’effondrement thymique avec menaces de passage à l’acte suicidaire, qu’il m’avait été envoyée par son médecin traitant. En effet, afin d’accéder à un poste supérieur, son responsable l’avait poussé à un surinvestissement professionnel pour « faire ses preuves »[1], et Monsieur F. avait passé une année qui se résumait au travail, il parlait d’ailleurs de son logement comme d’ « un hôtel », et n’avait pas pris de congés durant toute cette période.
Lors de son évaluation annuelle, son supérieur a rejeté sa demande d’accéder au poste supérieur, le traitant d’ « incapable ». C’est en rentrant à son domicile ce jour-là que sa compagne de l’époque, ayant repéré des changements d’humeur et d’attitude inquiétants depuis quelques temps déjà, lui avait « forcé la main » pour l’emmener chez son médecin traitant. Un arrêt de travail a été immédiatement posé, et une prise en charge psychologique a pu rapidement démarrer.
Ce patient avait participé à mon travail recherche de doctorat sur le thème de la souffrance au travail, et son suivi psychothérapeutique aura duré jusqu’en 2015, le temps d’apaiser la symptomatologie dépressive, de l’accompagner dans un travail de deuil professionnel et de lever ses défenses, comme l’intellectualisation, qui le rendait fort résistant au changement. Dès lors qu’on abordait la sphère émotionnelle, il esquivait en me ramenant à des faits d’actualités ou aux dernières émissions radio sur France Inter qu’il avait écoutées. C’était, en clair, très difficile de parler de lui.
Monsieur F est un homme solitaire, il a très peu d’amis, privilégiant la qualité relationnelle plutôt que la quantité, et c’est quelqu’un que je qualifierai d’assez rigide dans son fonctionnement psychique, quoique, avec le temps, il s’est beaucoup assoupli, le rendant plus ouvert à d’autres points de vue que les siens.
Au début de notre rencontre, il était en couple depuis 8 ans avec Valérie, mais il disait qu’avec la place centrale qu’avait pris son travail dans sa vie, et aussi un antécédent de fausse-couche qui avait créé une certaine distance entre eux, il accordait de moins en moins de temps à son couple et qu’il sentait la fin arriver. Sa dépression n’a pas été non plus un facteur favorable et le couple a fini par se séparer. De souvenir, il était tellement préoccupé par son travail, que cette rupture allait de soi pour lui. Valérie avait fini par le quitter et est partie vivre dans une autre région, le laissant seul dans sa « grande maison ».
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