La Fast fashion

La fast fashion, attirante, économique, pratique. Nous en avons tous déjà consommé, vous en avez consommé et j’en ai consommé. Le monde de l'industrie textile représente un chiffre d'affaires de 13,6 milliards d’euros.

Vous connaissez Zara, Bershka, Pull&Bear, ces boutiques présentes dans chaque centre commercial. On croit avoir fait une belle trouvaille jusqu’au lundi suivant ou on voit 15 personnes avec le même article. Vive l’originalité! Heureusement que les collections se renouvellent régulièrement ! Tous les mois, des nombres limités de nouveaux vêtements apparaissent. La popularité de ces marques ne cesse donc de croître. Cependant, certaines d'entre elles profitent de cette réussite pour augmenter leurs prix, on pense directement à ZARA, le pull à 40€ qui était à 20€ il y 20 ans. Ces deux dernières décennies ont accueilli l’accroissement des fast fashion, 130 milliards de vêtements sont consommés par an, soit 60 % de plus qu’il y a quinze ans. On achète donc entre 17 et 23 articles par an, soit 2 par mois. Cet accroissement est en partie dû à l’arrivée des marques “online” comme SHEIN. Cette marque d’ultra fast fashion a été créée en 2012 mais à connu son réel succès durant le confinement. Elle propose de nouvelles collections jusqu'à 36 fois par an en s'inspirant des tendances repérées dans les défilés, sur les célébrités ou dans la rue. SHEIN peut reproduire une pièce en trois jours seulement.

Je vous conseille donc de ne pas vous attarder sur la composition de ces vêtements… Du plomb et du polyester à volonté qui expliquent les prix très bas.

Le site de SHEIN est très envoûtant et addictif : promotions, compte à rebours avant la fin d’une offre, soldes, livraison gratuite… Comment résister à toutes ces offres ? On nous pousse à la surconsommation. Le haut à 3€ ou le pantalon à 5€ sont si tentants que j’ai d’ailleurs déjà craqué.

Chaque jour, SHEIN présente fièrement le nombre de nouveaux vêtements disponibles, ils attisent notre curiosité et au bout de quelques minutes sur le site, déjà une dizaine d’articles dans le panier. A l’inverse d’autres magasins de fast fashion, SHEIN n’a pas de point de vente en physique et ses prix très bas attirent de nombreuses personnes. Le groupe a vu ses ventes doubler en 2019 et tripler en 2020.

Nous sommes arrivés à un point où le terme de fast fashion n’est même plus approprié pour certaines marques, les médias emploient dès lors le terme d’Ultra fast fashion.Celle ci est capable de créer des milliers de nouveaux modèles par jour Je vais m’appuyer sur la marque la plus influente de l’ultra fast fashion connue à ce jour : SHEIN. En effet, cette application est la plus installée au monde devant Amazon depuis le printemps 2021. L’une des raisons majeures de sa célébrité sont les réseaux sociaux. La marque met en vente de nouveaux vêtements chaque jour : par exemple,aujourd’hui on peut compter 8713 nouveautés.

Mais d’où vient toute cette influence? Il s’agit aussi d’un problème de société et d’un fait de civilisation général. Rare sont les personnes qui ne désirent pas de nouveaux vêtements Mais ces mêmes vêtements, quelques semaines plus tard, seront "démodés". Cela s’explique par les 4 phases d’une mode ; la montée en puissance du vêtements ( commence à être vu/montré, par les stars, lors de défilé), le moment commun (possédé ce vêtements est devenu banal), le déclin ( de - en - moins à la mode), l'obsolescence ( l’avoir c’est la honte, il vaut mieux que tu t’en débarrasse) Aujourd’hui les acteurs, les modèles, les influenceurs sont plus accessibles grâce au réseaux, une multitude de modes se répand alors et leur vitesse chute. Pendant le confinement 2020, tous les magasins de vêtements étant fermés, les gens se sont alors mis à acheter en ligne en masse, et ne voulant pas acheter pour trop chers, SHEIN répondait à toutes les attentes recherchées. Il est important de souligner que ce géant de l’industrie du textile adapte ses créations par rapport à ce qu’il voit sur les réseaux sociaux ainsi que des productions d’autres concurrents mais évidemment à des prix beaucoup plus bas. On peut parler de plagiat. (Les réseaux sociaux occupent donc une place majeure dans l’accroissement de ventes chez cette marque.) Notamment par le biais des influenceurs, youtubeurs ou encore tiktokeurs célèbres qui font des partenariats rémunérés. En fait, les marques leurs envoient des vêtements, l’influenceur va poster une vidéo bien présentée et retouchée de ces mêmes vêtements et grâce à leur notoriété, cela va enclencher encore plus de ventes. Et je ne parle pas de l’influence monstrueuse de Tik Tok avec son célèbre #haulshein qui fait environ 4,4 milliards de visibilités. ( la moitié de la population du MONDE )

Ces prix cassés font pourtant payer le prix aux ouvriers et à l'environnement . Une enquête de l’ONG Public Eye le prouve, les ouvriers qui produisent pour le géant chinois sont les plus démunis et travaillent 12h par jour avec seulement un jour de congé par mois, pour vous donner une perspective, en France, nous travaillons en moyenne 8h par jour. (temps) Nul ici ne peut ignorer le système d’exploitation « d’une rare violence » de SHEIN (temps) car tout laisse à penser que la marque viole les droits sociaux et se contrefiche des droits humains.

(Un temps)

Il y a bien un homme qui s’est soulevé, et qui porte les voix d’un peuple en colère, c’est Raphaël Glucksmann, un député européen. A plusieurs reprises il a averti le monde des faces cachées de notre consommation. Un projet de loi à d’ailleurs été proposé à son initiative, au parlement européen sur le devoir de vigilance des entreprises.

Par la voix de Simone Veil je vous dirais “Pourquoi donc ne pas continuer à fermer les yeux sur la situation ? Parce qu’elle est mauvaise. Je dirai même qu’elle est dramatique”

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