TFE le portable dans la communication soignant soigné

INSTITUT DE FORMATION EN SOINS INFIRMIERS

CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DIJON

LE SMARTPHONE :

UNE ENTRAVE À LA COMMUNICATION

DANS LA RELATION SOIGNANT-SOIGNÉ 

Promotion Renaudot

2013 – 2016

DUMONT QUENTIN

TRAVAIL D'INITIATION À LA DEMARCHE DE RECHERCHE

12, boulevard Maréchal de Lattre de Tassigny, 21079 DIJON Cedex

SOMMAIRE

         INTRODUCTION                                                                                         1

1. CADRE CONTEXTUEL                                                                   3
   1.1  Définition du Portable et du Smartphone.  

2.2  L’évolution du téléphone dans la société.  

3.3  Le Portable a l'hôpital.          

1. CADRE CONCEPTUEL                                                                    6
   2.1 La communication.

2.2 La communication verbale.

2.3 La communication non-verbale.

2.4 Les biais de la communication.

2.5 La relation soignant-soigné.

2.6 La relation de confiance.

1. PROBLÉMATISATION                                                                 17

1. CONCLUSION                                                                                18

1. ANNEXES                                                                                        19

1. BIBLIOGRAPHIE                                                                           21

         INTRODUCTION

Dans le cadre de ma formation en soins infirmiers, il m'a été demandé de réaliser un travail de fin d'études approfondissant un thème de recherche sur la profession infirmière. Le sujet n'étant pas défini, nous devions le choisir nous-même en fonction de nos expériences vécues en stage ainsi que de nos motivations.

Pour ma part, mon sujet m'est venu à l'esprit en deuxième année lors d'un de mes stages en salle de surveillance post-interventionnelle. J'avais remarqué que plusieurs soignants utilisaient leur smartphone durant leur service. C'est de ce type d'appareil dont je parlerai tout au long de ce travail. Ce qui avait capté mon attention, c'est qu'ils les utilisaient aussi bien à des fins professionnelles (calcul de dose, recherche d'effets médicamenteux, photos) qu'à des fins personnelles (messages, réseaux sociaux...). J'avais déjà rencontré des professionnels de santé au cours de mes stages précédents qui utilisaient leur smartphone de cette manière. Cela ne m'avait pas choqué car dans les services où ils travaillaient, il n'y avait pas de surveillance accrue des patients sachant que le risque de survenue d'un incident spontané était minime. Ici c'était totalement différent. Entre les patients intubés, les patients curarisés, les patients désorientés des suites de l'anesthésie, il était fort possible qu'un incident survienne en cas  d’inattention de la part du soignant C'est pourquoi, j'ai été étonné qu'ici, en salle de surveillance post-interventionnelle, les soignants utilisent également leurs smartphones.

J'ai décidé de poursuivre mes investigations sur ce sujet suite à un incident s’étant produit lors de ce stage. Un jour, un patient, intubé, curarisé et ventilé venait de se faire opérer d'une hernie discale. Il nécessitait par défaut de son intervention au niveau du dos une immobilité nécessaire de plus de 12h après l'opération et était à surveiller lors de sa phase de réveil. L'infirmière en charge du réveil de ce patient ne s'est pas rendue compte  que le patient était en train de se réveiller étant sur son smartphone. Le  patient s'est alors assis dans son lit, ne laissant pas le temps à l'infirmière de réagir. Cette mobilisation a provoqué la formation d'un hématome nécessitant le prolongement de l'hospitalisation du patient.

Avec du recul et en poursuivant mes études par de nouveaux stages, plusieurs questions me sont venues à l'esprit quant au smartphone du soignant :

La première étant tout simplement de savoir si les soignants ont, oui ou non, le droit d'avoir et d'utiliser leur smartphone personnel durant le service d'un point de vue législatif.

La deuxième est de savoir si le smartphone ne serait pas un entrave à la communication entre soignant et soigné. Au delà même de la communication, je me demande si cet appareil ne pourrait pas altérer la vigilance du soignant lors de son service.

Une autre question est de savoir si les soignants ne pourraient pas commettre plus d’erreurs quand ils entendent un appel téléphonique lors de la réalisation de soins techniques (un calcul de dose, la pose d'un cathéter veineux périphérique ou la réfection d'un pansement complexe) diminuant ainsi leur concentration sur le geste qu'ils sont en train de pratiquer.

Enfin une dernière question serait de savoir si, au même titre que les bagues ou les montres, le smartphone ne serait pas un vecteur de germes au sein de l'établissement de soin.

Dans ce stage, j'ai pris conscience que nous manquions de relation de par la phase de réveil mais également la charge importante de travail. En effet, le fait que les patients ne restent que quelques heures dans le service et qu'ils sont en période de réveil avait un impact direct sur la mise en place d'une relation entre soigné et soignant. En agrandissant le cadre de ce constat à l'ensemble des services et en partant du postulat qu'une relation s’établit par la communication entre deux personnes  et qu'elle se renforce au fur et à mesure du temps et des interactions entre le soignant et le soigné, on peut supposer que l'utilisation du smartphone par le soignant est un biais à ces interactions et donc à l'établissement d'une relation avec le soigné.

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