La relation soignant/soigné
Cours : La relation soignant/soigné. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar emma990 • 2 Mars 2013 • Cours • 2 233 Mots (9 Pages) • 4 321 Vues
II – Les limites de la relation soignant/soigné
Comme nous l'avons vu précédemment, la relation soignant/soigné, comme toute relation humaine, est riche mais parfois compliquée à expliquer. C'est pourquoi quelquefois les soignants font face à des difficultés dans cette relation. Dès lors, nous pouvons nous poser cette question : jusqu'où va la relation soignant soigné ? Une limite, c’est une frontière qui séparerait ce que l’on supporte et ce que l’on ne supporte pas (mieux se conn P44). Le risque, lorsque le soignant va au-delà des limites, est de ne plus contrôler la relation instaurée et de créer fusion et confusion.
1 – Les difficultés liées à l’affectivité
Les sentiments positifs ou négatifs sont toujours présents dans la relation soignant/soigné. Joies, tristesse, peur, souffrance physique... Ces sentiments sont notamment liés au transfert du patient sur l’infirmière. « La notion de transfert est un élément intervenant dans une relation où l’individu va transférer des structures émotionnelles connues par avant, dans une situation actuelle aux caractéristiques proches. » (manuel psy soin P71) Autrement dit, le patient pourra avoir des réactions émotionnelles similaires à des situations qu’il a déjà vécues. Le transfert peut être favorisé par l’accueil du soignant, l’intimité instaurée avec le patient, des ressemblances avec une personne connue ou aimée, des points communs liés au mode de vie, au caractère... Le transfert peut être positif. Le soignant répond alors aux attentes du soigné qui ressent des sentiments tels que la joie, la reconnaissance…
En réponse à cela, le soignant va avoir un contre-transfert où il sera face à ses propres sentiments. Il n’est pas à l’abri de s’attacher au patient et d’être séduit par le transfert positif du soigné. Par ailleurs, le transfert et le contre transfert peuvent également être négatifs. C’est alors la méfiance, l’ignorance et l’agressivité qui sont présents dans la relation.
Lorsque les transferts et les contre transferts ne sont ni adaptés ni reconnus dans la relation, il peut arriver que ceux-ci deviennent sources de difficultés et que les sentiments du soignant ou du soigné soient éprouvés à l’excès. Nous verrons deux exemples dans la fin de cette partie, le lien affectif et l’agressivité.
- Le lien d’attachement
Selon Bowlby, l’attachement qui a un rôle protecteur, est nécessaire dans la vie de tout être humain. C’est un comportement qui vise à obtenir et maintenir une proximité physique et psychologique avec un autre être. (homo sida P15) Il sera présent avec certaines personnes en fonction de leur personnalité, d’un vécu commun. Mais ça ne s’explique pas toujours pourquoi une personne se sent plus proche de telle ou telle personne.
Dans le cadre des soins, est-il nécessaire de créer un lien affectif avec le patient ? Ce lien, présent lorsque l’implication du soignant devient trop grande, peut être favorisé par certains facteurs : la maladie mortelle, l’isolement (soit par contrainte, soit par l’entourage socio familial), le temps, la jeunesse, la durée et la fréquence des rencontres, des soins et des visites. Le soignant et le soigné sont alors guidés par leur affectivité. Un lien affectif peut être source de joie mais implique également une séparation. Ce sont des sentiments négatifs qui peuvent alors apparaîtrent (tristesse, colère, peur et souffrance). Le contact établit entre l’infirmière et le patient peut être alors source de difficultés et être remis en cause. Dépasser les limites dans la relation, c’est quand on ne sait plus comment réagir face à l’autre.
- l’agressivité
Dans le cas contraire, quelque fois il faut faire face à de l'agressivité dans la relation. Celle-ci peut se manifester par de la violence et peut venir du soigné mais aussi du soignant.
Le soigné peut refuser sa maladie et les soins. Des causes environnementales peuvent aussi entrer en jeu : l’hôpital est un lieu qui génère beaucoup de stress. Les patients sont souvent dans l’incertitude de leur avenir, loin de leur environnement habituel. De plus, la famille peut aussi être agressive lié à l’inquiétude envers leurs proches et parfois aussi par un manque d’information.
L’agressivité peut aussi venir du soignant lorsque celui-ci ne prend pas le temps d’être avec le patient lorsqu’il fait ses soins. Lorsque ceux-ci sont faits trop vite, sans information, cela peut être vécu comme une forme de violence. Alors que son image corporelle et ses besoins sont perturbés, la relation avec l’infirmière risque de l’être également. Lorsque ce genre de situation arrive, les soignants en prennent rarement conscience.
Les conflits peuvent aussi être liés selon le caractère et la personnalité de chacun des deux.
Une étude a été faite en Basse Normandie sur la violence de plus en plus importante à l’hôpital. Les résultats de celles-ci montrent la réalité de ce problème. (Voir annexe)
2- Les difficultés liées au contexte de la relation
Parfois, les soignants peuvent se trouver en difficulté selon le contexte de la relation.
Ils sont confrontés quotidiennement à des patients malades, parfois en fin de vie ou avec des pathologies lourdes. Dans l’exemple des soins palliatifs, les traitements sont parfois arrêtés et l’infirmière accompagne le patient grâce à ses soins relationnels. Face aux décès et deuils répétés, à l’ultime souffrance des patients, il est difficile de ne pas se sentir « débordé ».
Il peuvent d'autant plus travailler dans des services où ils sont plus exposés que d'autres soignants à ce genre de situations comme par exemple la réanimation, la cancérologie…
Le contexte de la relation implique également l’organisation et les conditions de travail du personnel soignant. De plus en plus, les infirmières doivent prendre en charge un grand nombre de patients, multipliant les soins mais au détriment d’une disponibilité pour être auprès d’eux.
La relation peut aussi être altérée par une mauvaise cohésion d’équipe. Le personnel soignant travaille en équipe. L’infirmière est souvent en binôme avec l’aide soignante pour effectuer les soins auprès du patient. Lorsqu’elles ne s’entendent plus, c’est au détriment du patient par moins de communication.
3- Les
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