Analyse De Pratique: Relation soignant soigné avec des patients psychotiques

Analyse de pratique du semestre 4

Situation : Relation soignant soigné avec des patients psychotiques.

Lors de mon arrivée sur mon lieu de stage je n'étais pas très à l'aise avec le public que je pouvais rencontrer : car je n'avais travaillé avec des personnes psychotiques, je n'en avais jamais rencontré, je ne savais pas quelles réactions il pouvait avoir, je méconnaissais totalement leur pathologie : mise à part la théorie que nous avions eu en cours, mais les différents intervenants ne nous avaient pas vraiment parlé des pathologies à proprement dit ; les symptômes, l'évolution...

Je savais que dans cet établissement, les patients étaient stabilisés, la plupart sont là pour une réin-sertion dans la vie sociale.

Le premier jour, fut un jour de découverte : les résidents, l'équipe éducative, la structure, les différents ateliers. J'ai pu ainsi découvrir que toute la journée des résidents était très ritualisée :

de 8 à 10 heures : lever, prise de médicament, petit déjeuner, toilette, rangement des chambres et entretien des parties communes

– de 10 à 12heures : activités avec les éducateurs.

– De 12 à 13 heures : repas thérapeutique avec l'équipe éducative et soignante.

– De 13 à 14 heures : temps libre.

– De 14 à 17 heures : activités.

– De 17 à 18h 30 : temps libre.

– 18h30 : Rendez-vous à l'infirmerie pour la prise de médicaments.

– 19 à 20 heures : repas thérapeutique.

– 20h30 : Prise de médicaments du coucher.

– 21h : Coucher.

A la fin de cette journée, ayant pu parler avec des résidents, certaines de mes appréhensions se sont levées. En effet, se sont des personnes qui n'ont pas de réaction imprévue, la plupart bénéficient de leurs traitements depuis un certain temps, ce qui leur permet d'avoir un comportement normal.

Pour le 2ème jour, j'ai pris en soin un résident : Michel schizophrène paranoïde, adorant la peinture et faisant de magnifiques tableaux, surtout des portraits mais toujours avec des regards froids et sur fond noir. Il était ravi de me montrer ses œuvres.

J'ai commencé la démarche de soins qui m’était demandé, j'ai donc regardé dans son dossier pour connaître son histoire de vie et de maladie, je fus étonnée de constater que sa pathologie s'était déclarée tardivement, vers l'âge de 30 ans. J'ai aussi parlé avec les éducateurs pour savoir comment réagissait Michel au sein de l'établissement : c'est un homme solitaire qui aime la pétanque et voudrait changer d'établissement afin de pouvoir prendre des cours de peinture. J'ai ensuite voulu avoir un entretien avec lui, pour qu'il me raconte un peu sa vie. Il m'a dit qu'il était originaire de Seine et Marne mais que vers l'âge de 20 ans, il est descendu dans le Sud pour suivre un copain, faire des petits boulots, monter son entreprise mais que cela s'était mal passé et qu'il avait fini en prison. C'est à ce moment-là que sa pathologie s'est déclarée : hallucination auditive, pense avoir 2 cerveaux; il a fait des séjours en hôpital psychiatrique, a eu un appartement sur Provins qu'il n'a pu garder faute de mauvaise fréquentation, de manque d'hygiène et par la suite a été admis aux Roseaux.

Quand j'ai présenté ma démarche (courant de la 2ème semaine de stage) à Corinne, l'infirmière coordinatrice, elle m'a demandé pourquoi Michel disait avoir 2 cerveaux et si je savais ce que lui disaient les voix qu'il entendait. Ces questions m'ont surprise car il me paraissait délicat de poser celles-ci à Michel. Je n'ai pas osé lui demander car j'avais peur de sa réaction, qu'allait-il penser ?, n’allait-il pas penser que je le prenais pour un fou ?, je pense que j’avais peur des représentations que j’avais vis-à-vis de Michel.

Corinne

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