Situation De Stage S5 Urgence Distance Soignant/soigné

Situation de stage : la distance soignant/soigné :

La situation se déroule dans un service d’urgences dans un centre hospitalier stéphanois où j’ai effectué un stage de cinq semaines. Elle concerne le suivi d’un patient, Mr K, âgé de 63ans, entré dans le service pour une brûlure au second degré de la main gauche, et plus précisément des phalanges de la main. Mr K est valide, vit seul dans une maison et est sans emploi. Cette brulure a eu lieu lorsque Mr K a essayé de sortir un plat de son micro-onde à son domicile.

Lors de la première consultation, le patient était en colère, mais plutôt contre lui-même. Après le diagnostic du médecin urgentiste et la mise en place du pansement, il fallait discuter avec le patient de la suite de son suivi. L’équipe soignante préconisait la suite des soins à domicile avec une infirmière libérale, mais Mr K refusait catégoriquement cette décision. D’un commun accord, la suite des soins se déroulait donc en consultation dans le service tous les deux jours avec réfection du pansement par les infirmières. L’équipe pouvait déjà constater qu’il s’agissait d’un patient difficile dans la prise en charge.

Lors des consultations, Mr K venait toujours une heure avant le rendez-vous. Il était beaucoup dans la demande et s’agaçait rapidement. Il nous interpellait même dans les couloirs pour passer rapidement alors que ce n’était pas encore l’heure de sa visite. Lors de ses soins, il n’avait pas le même comportement avec tout le monde. En effet, il n’était pas le même quand il s’agissait d’une infirmière diplômée ou d’une stagiaire. On était deux stagiaires dans le service à ce moment-là. Quand il était face nous, il nous interrogeait souvent sur les pansements à mettre, sur la taille du pansement, la forme, le nom et sa mise en place. Cela avait tendance à me stresser et à m’agacer. Il comparait notre travail à celui de nos collègues précédentes. Il essayait à tout prix de nous mettre mal à l’aise par ses questions incessantes et ses comparaisons. N’étant pas diplômée, je doutais parfois de mes compétences face à lui. De plus, il avait tendance à être très proches de nous physiquement lorsqu’il s’adressait à nous durant les soins. Il provoquait en moi une forme de dégout à son égard. Je ne voulais pas alerter mes référentes à son sujet, mais il vrai que je ne supportais plus sa présence à mes côtés. Par ailleurs, nous avions peur avec l’autre stagiaire que le patient arrive à convaincre l’équipe qu’on était incompétentes alors qu’on suivait à la lettre le protocole du médecin et les techniques apprises en stage concernant les pansements. Cette situation était inédite pour moi car d’un côté je ne pouvais pas refuser les soins de ce patient de peur que mes référentes ne disent que je me défile face à la difficulté ; D’un autre côté sa présence m’oppressait au plus haut point, et j’avais peur qu’il dise des choses à l’équipe qui pourraient compromettre l’avancée de mon stage. Ce genre de patient peut atteindre facilement la cohésion d’une équipe soignante.

Cette situation m’avait poussé dans mes retranchements et c’est pour cela que j’ai voulu la présenter. Je me suis beaucoup interroger sur la façon d’agir face à ce patient, et sur l’attitude que je dois adapter. Comment pourrai-je soigner un patient qui a tendance à m’insupporter ? Suis-je professionnelle en éprouvant ce genre de sentiments envers mes patients ? Aurai-je eu ce doute si j’étais diplômée ? Quelle posture devrai-je adopter ? Quelles actions pourrai-je mettre en place ? Dois-je en parler à l’équipe de ce mal être ? Quelles réactions vont-ils avoir sur le sujet ? Quelles connaissances pourrai-je mobiliser

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