L'hétérogénéité du commerce international

Simon

Heulin

T1

DM SES

L’hétérogénéité du commerce international :

        Depuis le début du XIXème siècle, les échanges internationaux, d'abord de marchandises, puis également de services, ont considérablement évolué. En effet, ne concernant à l'origine essentiellement qu'un petit nombre de grandes puissances européennes, le commerce international s'est progressivement développé pour bénéficier actuellement à la quasi-totalité des pays du monde. Selon la Banque Mondial, le commerce international représenterait 60% du PIB mondial, importations et exportations confondues. Cependant, bien que généralisé (sauf quelques exceptions comme la Corée du Nord), le commerce international reste hétérogène tant bien dans l’insertion dans ce dernier que dans la répartition des richesses. Ainsi nous tenterons d’exposer cinq raisons qui expliqueraient cette hétérogénéité.

Premièrement, on observe une polarisation du commerce international. En effet, le commerce international est majoritairement polarisé dans les trois pôles de la triade que représente l’Europe (essentiellement l’Ouest), l’Asie de l’est (côte chinois orientale, Japon et Corée du Sud) ainsi que les l’Amérique du nord avec la côte ouest états-unienne. À l’inverse, des régions telles que l’Afrique ou encore l’Amérique du sud sont bien moins insérées dans les échanges internationaux. Ainsi, selon l’OMC, en 2017, l’Afrique ne représentait que 3% des échanges de marchandises (donc services non compris) internationaux ce qui est loin derrière les 37,1 % de l’Europe ou les 31,5% de l’Asie, toujours selon l’OMC.

Deuxièmement, la dotation factorielle tend à accroitre ces inégalités, cette hétérogénéité. La dotation factorielle se définit par l’ensemble des facteurs de production (travail ou capital) possédés, ici, par un pays. Cela peut si bien être quantitatif que qualitatif. Ainsi, on remarque que les pays ne sont pas tous aussi bien dotés factoriellement parlant. En effet, il est évident que le nombre de travailleurs chinois et leur qualification n’est pas comparable à celui de la France. De même pour le capital, le Japon sera bien doté que l’Inde par exemple. Plus concrètement, les théories du commerce international développées par Heckscher, Ohlin et Samuelson ont dominé l'analyse économique jusqu'à la fin des années 1970. Dans ce modèle HOS, la spécialisation internationale, soit la capacité d'un pays à concentrer sa capacité de production dans une branche d’activité ou un type de produits, s’explique par les avantages comparatifs et l’existence de dotations factorielles. Les pays exportent les produits contenant intensivement les facteurs des productions qu’ils disposent en abondance et importent les produits qui nécessitent les facteurs de production dont ils sont relativement mal dotés.

Troisièmement, ce facteur est comparable à la théorie de la dotation factorielle si ce n’est qu’il n’est plus ancien car ils s’agit de la théorie des avantages comparatifs. Théorisée par David Ricardo aux XIXème siècle, elle représente la théorie dominante, en ce qui concerne le commerce international, précédant celle actuelle, précisée auparavant (HOS). Le cas d’école assimilé engagea l’Angleterre et le Portugal. Elle supposait que les deux pays cherchaient maximiser leur production sur un bien et non plus deux et ainsi se spécialiser. On envisageait que le Portugal, dont technologies disponibles sont telles qu'il faut le travail annuel de 80 hommes pour produire une unité de vin, et celui de 90 hommes pour une unité de drap. En Angleterre, la production d'une unité de vin impose l'emploi de 120 personnes contre 100 pour la production d'une unité de drap. Ricardo préconise que le l’Angleterre choisisse de se spécialiser dans les draps (120 hommes pour une unité annuelle) car il représente le meilleur avantage comparatif par rapport au vin (non cité). Pour le cas du Portugal, il préconise que le pays se spécialise dans la production de vin car elle possèderait également des meilleurs avantages comparatifs (80 hommes pour une unité annuelle) contre les draps (90 hommes pour une unité annuelle). Ainsi, les deux pays pourront se spécialiser dans leur production et tenter de se rendre encore plus productif et de surcroit, pourront acheter à l’autre les biens dont ils auront désisté la production.

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