Analyse de situation en soins de suite et réadaptation

Analyse de situation n°1

        Je suis à ma troisième semaine de stage en Soins de Suite et Réadaptation. Je suis avec l’équipe soignante composée à cet instant de deux infirmiers, dans l’infirmerie, nous préparons les dossiers des patients entrant ce jour dans l’établissement.

        C’est en début d’après-midi que nous avons la visite d’une experte-visiteur de la Haute Autorité de Santé, venue pour effectuer un audit de processus. Cette experte est accompagnée de la Cadre de Santé de l’établissement.

        A son arrivée dans l’infirmerie, l’experte commence par examiner les chariots de soins contenant les piluliers des patients. Immédiatement, elle observe que ces derniers contiennent des médicaments déconditionnés. Il était 14 heures, et les médicaments prévus pour l’après-midi, le soir et le coucher étaient déconditionnés. L’experte rappelle alors aux infirmiers que le déconditionnement des médicaments doit se faire devant le patient et qu’il n’est pas autorisé de le faire si tôt. Une des infirmiers répond qu’elle est nouvelle dans l’établissement et qu’elle procédait ainsi en EHPAD, avant de travailler ici pour gagner du temps, mais reconnaît son erreur. Le second infirmier, répond qu’il fait également cela afin de gagner du temps et passer plus de temps auprès des patients. L’experte prend en compte leur remarque mais décide de jeter tous les médicaments contenus dans les piluliers, afin que les infirmiers replacent les traitements médicamenteux cette fois-ci non déconditionnés. Les infirmiers ont donc arrêté leur travail administratif, qu’ils m’ont donc demandé de faire, et sont allés préparer de nouveau les piluliers, sans déconditionner les médicaments. Cette tâche a duré environ 30 minutes pour 40 piluliers.

        La venue de l’experte-visiteur de la Haute Autorité de Santé, ainsi que son action ont vite été raconté dans tout l’établissement. À la suite de cela, j’ai remarqué que tous les infirmiers de l’établissement déconditionnaient désormais les médicaments des patients, devant leurs yeux, au moment venu. Je précise qu’une infirmière de l’équipe procédait déjà ainsi, avant la visite de l’experte.

        Ce changement a donc mené les infirmiers à une nouvelle organisation. En effet, les infirmiers passaient désormais plus de temps devant les patients au moment d’administrer les médicaments, devant les déconditionner devant eux. Ainsi, le temps que les infirmiers consacraient au déconditionnement des médicaments en début d’après-midi était maintenant libéré et ils s’en servaient ainsi pour effectuer d’autres soins.

        Je pense qu’en déconditionnant les médicaments des patients, les infirmiers voulaient en effet uniquement gagner du temps, leurs journées étant chargées. Le manque de temps auprès des patients les a orientés à effectuer une action qui pouvait mener à une erreur dans la prise médicamenteuse. De plus, le fait de garder les médicaments dans leur blister, permet de savoir ce que l’on administre au patient et de pouvoir enlever un médicament en cas de besoin, car une fois déconditionné, il est plus compliqué de l’identifier. En temps qu’infirmière il indispensable que je sache exactement ce que j’administre au patient afin de limiter les erreurs. L’ayant appris en cours, je savais que cette pratique n’était pas conforme dans le respect des règles d’hygiène et que le médicament doit rester identifiable jusqu'à l'administration au patient. De ce fait, au début de mon stage, lorsque les infirmiers déconditionnaient les traitements médicamenteux de la mi-journée, je leur avais fait part que je désirais le faire au moment de l’administration au patient, afin de ne pas commettre d’erreur, ce que l’équipe soignante a accepté. Certains m’ont dit qu’ils étaient conscients de ce qu’ils faisaient et qu’ils étaient responsables s’ils commettaient une erreur liée au déconditionnement précoce des médicaments.

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