La Russie de Poutine redevient-elle une grande puissance mondiale ?
Cours : La Russie de Poutine redevient-elle une grande puissance mondiale ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar el212222 • 23 Mai 2023 • Cours • 2 076 Mots (9 Pages) • 308 Vues
La Russie de Poutine redevient-elle une grande puissance mondiale ?
En 1991, l'URSS disparaissait.
Elle n'avait plus les moyens de faire : Son impuissance à concurrencer l’hyperpuissance étasunienne mettait fin à la guerre froide.
Elle n'avait plus les moyens de faire faire : le 9 novembre 1989, le mur de Berlin s'était effondré. Et deux ans plus tard, les anciennes républiques socialistes et soviétiques prenaient leur indépendance.
Avait-elle encore les moyens de ne pas faire ? La Russie considère que les traités internationaux qui ont réglé la fin de l'URSS ont été des humiliations.
La Russie née de l'ex-URSS ne semblait donc plus être une puissance.
C'est de cette humiliation que Vladimir Poutine, autocrate de la Russie depuis 1999 prétend venger son pays.
Le 24 février 2022, L'armée russe entre en Ukraine, provoquant la stupéfaction horrifiée de nombreux Occidentaux.
La Russie de Poutine redevient- elle une puissance à l'échelle mondiale ?
Nous verrons que Vladimir Poutine s'efforce de redonner à la Russie l'éclat perdu de l'ex-URSS. D'ailleurs, la Russie est la 3e puissance mondiale.
Toutefois, cette puissance est incomplète malgré l'impérialisme russe décrété par Poutine. Nous nous demanderons dans quelle mesure cet impérialisme est la revanche d’une puissance incomplète.
L’URSS a perdu la guerre froide, et cet échec est commenté comme un triomphe par le reste du monde.
Boris Eltsine devient le président de la Russie. Il succède à Gorbatchev, l’homme qui en voulant réformer une URSS à bout de souffle a accéléré sa chute.
Des images du nouveau président, ivre et rieur, circulent en Occident, faisant oublier la dureté de l'ancienne dictature, les parades militaires sur la place Rouge et les chars soviétiques écrasant les révoltes.
D'ailleurs, l'échec de l'URSS semble d'abord celui de la Russie. En effet, les anciennes démocraties populaires comme la République tchèque ou la Pologne rejoignent peu à peu l'Union européenne : l'Europe n'est plus coupée en deux par le rideau de fer et l'unité occidentale peut s'étendre vers l'Est. L'Union européenne intègre d'ailleurs aussi d'anciennes républiques socialistes soviétiques comme les trois pays baltes.
La fin de l'URSS signifiait aussi l'indépendance de ses anciennes républiques, de l'Estonie au Kazakhstan.
En 1999, Vladimir Poutine accède au pouvoir en Russie. Il y est encore aujourd'hui, après un bref intermède en 2008 puisque la constitution russe ne permettait pas alors d‘exercer plus de deux mandats consécutifs. Depuis le retour de Poutine au pouvoir en 2012 la constitution a été changée par décret, permettant à cet autocrate de rester au pouvoir jusqu’en 2036.
Vladimir Poutine veut restaurer la puissance de l'ex URSS. Il était d'ailleurs un membre important du KGB.
Il efface l'image de Boris Eltsine, affichant un visage fermé, broyant la main de ses interlocuteurs lorsqu'il faut la serrer, travaillant à sa réputation de dirigeant inflexible : le compromis serait une défaite. Cette communication, ou plutôt cette propagande, insiste sur sa duréte, dureté qui devient une image de la puissance.
Vladimir Poutine se montre volontiers torse nu, insistant sur l'importance du grand air, du sport, des muscles. On l'a même vu chevaucher un ours. C'était un « fake », une image détournée d'une de ses chevauchées. Ce montage servait-il à le railler ? Le Kremlin a laissé faire, pensant que l'ironie serait moins perceptible que la force de l'image, celle d'un dirigeant qui ne craignait pas les bêtes sauvages.
D'ailleurs, l'ours russe n'est-il pas dompté par Vladimir Poutine ? ? Ce directeur emprisonne ses opposants, dont le principal, Alexeï Navalny. Il censure, réprime et parfois fait assassiner, comme la journaliste Anna Politkovskaïa.
Cette violence contre ses opposants rappelle la violence soviétique et peut être vue comme une marque de puissance.
D'ailleurs, Poutine ne cesse de critiquer la perversion des mœurs occidentales, la tolérance envers l’homosexualité, la démocratie… Tout ce qui pour lui est faiblesse et menace les nations, et qu'il s'est donné comme mission de combattre, offrant ainsi à son pays un nouveau rôle dans l'histoire du monde. La Russie doit se distinguer d'un Occident présenté comme décadent.
Mais le culte autour de sa personne ne suffirait pas à effacer l'humiliation de 1991.
Depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, la catastrophe économique qui avait suivi l'éclatement de l'URSS a été stoppée. Le PIB augmente, les difficultés économiques du peuple sont moindres, même si la croissance est irrégulière. La Russie fournit son gaz à la Chine, à l'Europe. L'Allemagne a signé un accord pour le gazoduc Nord Stream, achevé en février 2022. La Russie retrouve une place sur la scène internationale. Poutine devient un interlocuteur obligé pour la résolution ou l'aggravation des conflits. C'est le cas en Syrie où Poutine apporte son soutien à Bachar el-Assad pour combattre l'État islamique. Mais il combat aussi ceux qui sont rebelles à son nouvel allié, s'opposant ainsi fortement à l'Occident - qui pourtant le laisse bombarder les civils à Damas.
La fin de l'ex-URSS ne signifie donc pas la fin de la puissance russe. La Russie de Poutine est d'ailleurs la 3e puissance mondiale.
L'un des critères essentiels de la puissance est celui des ressources et du territoire.
La Russie est de loin le pays le plus grand du monde, avec plus de 9000 km d'est en ouest. Sa superficie représente 25 fois la France.
Un tel territoire offre donc de nombreuses ressources, notamment en hydrocarbures, énergies essentielles à l'économie de la Chine, de l'Union européenne et donc du monde.
La Russie garde de la guerre froide et de sa rivalité avec les États-Unis un arsenal nucléaire qui en fait une très grande puissance militaire. Elle dispose de 7500 ogives nucléaires. Elle peut aussi mobiliser le plus grand nombre de soldats, plus de trois millions.
Elle est aussi une puissance diplomatique. D'abord par le nombre de ses frontières liées à l'immensité de son territoire, mais surtout par le siège permanent qu'elle occupe au Conseil de sécurité des Nations unies. Quel que soit le nombre d'agressions dont Poutine se rend coupable, son pays ne peut pas être sanctionné par une résolution des Nations unies. Il peut aussi s'opposer à des sanctions contre ses alliés comme la Syrie.
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