Théorie des Relations Internationales
Dissertation : Théorie des Relations Internationales. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar NourEC • 16 Novembre 2015 • Dissertation • 6 234 Mots (25 Pages) • 2 726 Vues
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TPC : Théorie des Relations Internationales
Analyse et critique de la théorie du Choc des Civilisations de Samuel HUNTIGTON
Nour El-Cheikh
Plan
Introduction …………………………………………………………................ P3
- La lecture civilisationnelle des conflits de Samuel Huntington …... P5
- La théorie du choc des civilisations
- La théorie d’Huntington dans une certaine vision des relations internationales
- L’impertinence des théories déterministes………………………....P12
- La critique de la théorie du choc des civilisations
- Une civilisation universelle ? Francis Fukuyama et l’universalité d’un modèle homogène
Conclusion ………………………………………………………………..…P18
Introduction
De nos jours, les questions d’identités sont très récurrentes et font l’objet de nombreux débats. D’un coté à l’autre de la planète, les populations défendent et montrent leurs propres identités ou leur propre appartenance à une culture. Dans cette même logique, il y a eu une nouvelle controverse à propos des civilisations.
Lors d’un colloque organisé par le syndicat étudiant français de ‘’droite uni’’, l’ancien ministre de l’intérieur, Monsieur Claude Guéant avait déclaré que ‘’ contrairement à ce que dit l’idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas. Celles qui défendent l’humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient. Celles qui défendent la Liberté, l’Egalite et la Fraternité, nous paraissent supérieures a celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique’’. De fait dans sa lecture très française Claude Guéant affirme qu’il y a des différences entre les civilisations et certaines seraient meilleures que d’autres selon des critères bien spécifiques.
Mais qu’est-ce qu’une civilisation ? La première définition du dictionnaire français Larousse est la suivante : La civilisation fait référence à l’action de civiliser un pays, un peuple, perfectionner les conditions matérielles et culturelles dans lesquelles vit un peuple. D’autres définitions, que l’on retiendra sont plus intéressantes pour notre étude. Le dictionnaire Larousse précise que la civilisation est l’ensemble des caractères propres a la vie intellectuelle, artistique, morale, sociale et matérielle d’un pays ou d’une société et qu’elle est l’état de développement économique, social, politique, culturel auquel sont parvenus certaines sociétés.
Enfin Emile Durkheim donne cette définition intéressante : ‘’Toute civilisation (…) prend, a l’intérieur de chaque peuple, de chaque état, des caractères particuliers. Mais les éléments les plus essentiels qui la constituent ne sont la chose ni d’un état, ni d’un peuple. Ils débordent les frontières, soit qu’ils se répandent à partir des foyers déterminés par une puissance d’expansion qui leur sont propre soit qu’ils résultent des rapports qui s’établissent entre les sociétés différentes et soient leur œuvre commune (…). La civilisation est (…) une sorte de milieu moral englobant un certain nombre de nations, chaque culture nationale n’étant qu’une forme particulière d’un tout’’.
A partir de ces différents éléments, on peut s’apercevoir qu’il y a différentes civilisations ou aires culturelles, des parties du monde qui ne se ressemblent pas. Mais cette configuration peut-elle servir pour expliquer les conflits comme le fait Samuel Huntington lorsqu’il affirme que ‘’le fait que la culture, les identités culturelles qui sont des identités de civilisations, déterminent les structures de cohésion, de désintégration et de conflit dans le monde’’ ?
C’est donc sur la théorie du choc des civilisations, ouvrage de Samuel Huntington publié en 1993, que porte notre étude. Selon lui, la rivalité entre les superpuissances a été remplacée par le choc des civilisations et qu’il y a des axes culturels qui se sont formés qui vont s’affronter.
L’auteur donne d’ailleurs une définition de la civilisation. En effet, il affirme qu’une civilisation est ‘’ainsi le mode le plus élevé de regroupement et le niveau le plus haut d’identité culturelle dont les humains ont besoin pour se distinguer des autres espèces. Elle se définit à la fois par des éléments objectifs, comme la langue, l’histoire, la religion, les coutumes, les institutions, et par des éléments subjectifs d’identification’’.
En quoi des théories déterministes comme celles du choc des civilisations de Samuel Huntington sont-elles réductrices et ne présentent pas la pertinence de l’explication des conflits ? Est-ce que, du fait des différentes civilisations existantes qui sont pour l’auteur des axes culturels, celles-ci sont condamnées à s’affronter du fait de leurs différences culturelles ? La politique globale se recompose-t-elle vraiment selon des axes culturels ?
Il s’agit donc ici de présenter et d’apporter une analyse descriptive et critique de cette théorie en essayant de montrer les limites de l’explication d’Huntington. Plus largement il s’agit aussi de critiquer certains aspects des théories déterministes.
Dans une première partie nous aborderons la lecture civilisationnelles des conflits de Samuel Huntington en détaillant tout d’abord sa théorie et en analysant cette certaine vision des relations internationales qui avait non seulement déjà été évoquée mais aussi qui a été reprise. Dans une seconde partie, nous évoquerons l’impertinence des théories déterministes en apportant une analyse critique de la théorie d’Huntington et en la comparant avec la théorie de Francis Fukuyama et l’universalité d’un modèle homogène, théorie aussi déterministe que l’on doit critiquer.
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