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Relations internationales: étude des théories des relations internationales

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Par   •  1 Avril 2017  •  Cours  •  23 462 Mots (94 Pages)  •  1 190 Vues

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Relations internationales

Chapitre préliminaire : étude des théories des relations internationales

Il y a de nombreuses conceptions doctrinales des relations internationales qui se sont développés pour essayer d’analyser les rapports entre les Etats. On les étudie peu en droit, mais plus souvent à science politique. L’idée est d’étudier un même phénomène à travers des grilles de lectures différentes et donc en déduire des conséquences différentes. On a cinq principales théories de relations internationales.

  1. Le libéralisme (en tant que théorie de relations internationales)

Cette théorie s’inspire d’auteurs qui ont surtout étudier la théorie politique, la philosophie, on a utilisé leur pensée afin d’expliquer les relations entre Etats. Dans les penseurs politiques, on a :

  • Erasmus (1466-1536)
  • Hugo Grotius (1583-1635)
  • John Lock (1632-1704)
  • Adam Smith (1723-1790)
  • Jérémy Bentham (1748-1832)
  • Abraham Lincoln (1809-1865)

On a utilisé leur pensée qui à la base n’était pas une pensée de relations internationales mais une pensée politique ou philosophique. Le mouvement libéral adopte une vision plutôt optimiste du monde. Il considère que l’être humain est capable de progrès moral et spécialement si on lui donne des structures politiques démocratiques qui peuvent lui permettre de progresser. L’idée avec ce courant est d’essayer d’exporter les structures internes de l’Etat dans la société internationale. L’Etat va être traité dans cette théorie comme un individu. Le constat initial est que la société internationale est une société anarchique, c’est-à-dire que dans la société internationale il n’y a pas d’entité supérieure régulatrice. On retrouve ici encore un parallèle avec la société interne. Comme dans une société interne, la principale préoccupation des Etats est leur sécurité, on parle du dilemme de sécurité. Pour les libéraux qui font le constat que la société internationale est anarchique et que les Etats veulent assurer leur sécurité, il y a une issue qui est de constituer des structures, des instituions, des organisations internationales qui vont permettre aux Etats de se regrouper. Selon eux, l’interdépendance est la solution. Si chacun est lié à l’autre, alors il n’y a pas de raison que l’un agisse contre l’autre. C’est la conception générale initiale de l’approche libérale. Le libéralisme a évolué.

  1. Le libéralisme après la première guerre mondiale

La première guerre mondiale a donné une ampleur à ce courant qui est devenu à ce moment-là une théorie des relations internationales. Un des penseurs les plus représentatifs de cette période-là du libéralisme est W. Wilson, président des Etats-Unis qui a été un fervent partisan de la création de la société des nations (SDN). Son plan en 14 points avait été présenté par lui-même le 8 janvier 1918 au Congrès Américain pour inciter à la mise en place de la SDN. Préalablement, il avait fait un discours ce même jour au Congrès (aller voir les extraits postés en ligne).  On trouve dans ce discours l’idée d’interdépendance. Quelques-uns de ses 14 points : il souhaite qu’il y ait des alliances pour las paix ouvertes à tous les Etats et réalisées publiquement (l’idée est qu’on ne veut lus des partenariat secret militaire entre deux Etats ou des pactes secrets), il souhaite une absolue liberté de navigation, suppression des barrières économiques, il dit qu’ « une association générale des nations doit être formée par convention en vue de créer les garanties mutuelles de l’indépendance politique et de l’intégrité des Etats grands et petits (…) nous ne pouvons pas avoir un intérêt séparé et un but différent (…) nous sommes ensembles jusqu’à la fin. Wilson a été un acteur majeur lors de la conférence de la paix à paris en 1919 pour la création de la société des nations. On caractérise parfois le libéralisme comme une vision utopiste. Les penseurs pensent qu’il faut construire un ordre international pour faire face à cette anarchie à l’aide d’organisation internationales qui pourront promouvoir la diplomatie, la coopération et le respect du droit.

La société des nations est vraiment représentative de la pensée libérale. Les Etats-Unis ne sont pas devenus parties à la SDN alors que leur président a largement contribué à sa création, ils n’y sont pas rentrés pour des raisons politiques internes (refus des Républicains).

  1. Le libéralisme après la seconde guerre mondiale

L’idée de ce courant va être notamment d’essayer de tirer les leçons de l’échec de la SDN. Après la seconde guerre mondiale, le besoin d’une organisation internationale se fait toujours ressentir, les libéraux sont convaincus que définitivement c’est le meilleur moyen pour construire la paix. On va tout de même voir apparaitre un certain pragmatisme, et on va donc aboutir à la création de l’organisation des nations unies en 1945 (ONU) mais on ne va pas s’arrêter là puisque quelques années après on va voir apparaitre des organisations européennes (la communauté européenne du charbon et de l’acier en 1951 CECA, la communauté européenne de défense en 1952 et les communautés économiques européennes CEE en 1957). On a commencé par la CECA car sur ces matières essentielles à l’économie d’un pays, on oblige les Etats à être interdépendants. Le développement de ces organisations internationales se poursuit très largement après la seconde guerre mondiale et cela s’inscrit très clairement dans la pensée libérale. On construit une interdépendance politique, économique voire même parfois culturelle, car on considère que ce sera facteur de paix entre les Etats. Un auteur marquant est Spaak qui a largement œuvré pour la construction de cette Europe unie. Dans sa pensée il parle beaucoup de paix indivisible, c’est-à-dire qu’on ne peut pas être en paix dans son coin si les autres ne le sont pas.

Mots clés pour ce courant : interdépendance, paix, organisation internationale, optimisme, anarchie, libre échange, dilemme de sécurité, Wilson.

  1. Le réalisme

Il s’agit d’une autre grille de lecture de la société internationale. Le réalisme est le courant de pensée le plus ancien. Quelques noms d’auteurs sont à retenir, non pas comme analystes des relations internationales mais des auteurs dont la pensée a été utilisée pour construire la pensée des relations internationales :

  • Thucydide (-5ième siècle)
  • Machiavel (1469-1527)
  • Hobbes (1588-1679)
  • Edouard Carr (1892-1982)
  • Hans Morgenthau (1904-1980)
  • Henry Kissinger (1923)
  • Raymond Aron (1905-1983) 

  1. Le réalisme initial

Cette théorie, ce courant, part du même constat que le libéralisme, c’est-à-dire que l’acteur principal de la société internationale est l’Etat, on reconnait une place très importante à la souveraineté et la société internationale est caractérisée comme étant anarchique. En revanche, les penseurs du réalisme en tirent des conséquences différentes. Les réalistes développent une approche pessimiste de la société internationale notamment parce qu’ils considèrent que la compétition entre les grandes puissances est dans l’ordre des choses. Pour le libéralisme, la coopération est l’issue. Pour les réalistes, la menace de conflits, de guerres, est perpétuelle. Les Etats sont dans un cycle de peur, de compétition, cercle duquel on ne peut pas sortir. Cette différence de conséquences s’explique notamment par une conception différente de l’état de nature. C’est notamment en cela que Hobbes est un auteur important du réalisme (Le Léviathan). Les individus vont céder une partie de leur liberté au profit d’une entité supérieure qui est l’Etat, on passe de l’Etat de nature à l’Etat de droit. L’entité supérieure va assurer leur sécurité. Appliqué à l’ordre internationale, cette conception d’Etat de nature, on retrouve le dilemme de sécurité sauf que ce ne sont plus les individus qui sont seuls exposés à la violence de l’autre mais ce sont des Etats qui se retrouvent à lutter pour leur sécurité par rapport aux autres. La différence pour les réalistes est que si dans le contrat social les individus semblent satisfaits de donner une partie de leur liberté à une entité supérieure, mais dans la société internationale, les Etats ne veulent pas se séparer d’une partie de leur souveraineté, de leur liberté d’action. Les Etats ne cèdent pas une partie de leur souveraineté, il n’y a pas d’entité supérieure, et comme il existe entre les individus des différences naturelles et physiologiques, il existe entre les Etats des différences également. C’est la puissance de l’Etat qui lui permettra de survivre face aux autres. La puissance est un élément fondamental chez les réalistes.

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