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Mémoire plaidoirie

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Par   •  29 Juin 2018  •  Discours  •  1 163 Mots (5 Pages)  •  947 Vues

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MEMOIRE

Catégorie Droits de l’Homme et justice

THEME N°10 : Y a-t-il un sexe sous la robe ?

A l’aube du 3ième Millénaire, émerge un phénomène historiquement unique : l’indifférenciation des rôles des hommes et des femmes et l’affirmation de leur radicale égalité.

En effet, idéologie pratiquement récente, l’égalité des sexes est devenue incontournable dans le monde, au point que se sont multipliés des textes à valeur juridique tendant à la promouvoir.

En témoigne la Convention Européenne des Droits de L’Homme en son article 14, qui prohibe les discriminations fondées sur le sexe dans tous les domaines, y compris celui professionnel.

Et la Constitution du Burkina du 2 juin 1991 en son préambule et son article 1 en ces termes : « Tous les Burkinabès naissent libres et égaux en Droit. Tous ont une égale vocation à jouir de tous les droits et de toutes les libertés garanties par la présente Constitution.

Les discriminations de toutes sortes notamment celles fondées sur … le sexe … sont prohibées »

Mais force est de reconnaitre que cette égalité est médiocrement exprimée par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 en son article 1 qui dispose que « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit ».

Autrement dit, la masculinité ou la féminité constitue t-elle, un obstacle ou un avantage à l’exercice d’une profession judiciaire ?

Ou encore existe-t-il une défense pénale au féminin ou au masculin?

Le point de départ de la réflexion, doit être un retour aux évidences biologiques : l’espèce humaine est mâle et femelle. Sur ce donné naturel, ce sont construites des règles et réalités sociales, afin d’obtenir une société qui offre les mêmes garanties pour tous.

Ainsi nous l’apprenons tous et toutes, grâce à l’une de ces phrases définitives dont les avocats ont le secret : «  Il n’y a point de sexe sous la robe ». Puisqu’entre hommes et femmes, objectivement, il n’y a pas de différence dans la manière de travailler, d’appréhender les dossiers et de mettre en application les savoirs techniques.

Nous réalisons dès lors, que la commune appartenance des deux sexes à la même condition humaine, fonde leur égalité naturelle à jouir des mêmes droits, et démontre leur égale capacité, en particulier sur le plan intellectuel.

D’autant plus que, cette égalité des sexes est surtout une culture, un état d’esprit. Et c’est principalement  sur le front de l’éducation et de l’emploi qu’elle peut être effective.

Notre chère patrie, le Burkina Faso, n’a pas voulu se priver de la contribution des femmes à la bonne marche de la Justice : les femmes accèdent aux fonctions judiciaires : magistrature,  notariat, greffiers et l’avocature.

En dépit de cet acquis, les femmes accédant à cette dernière spécialité sont minoritaires : 32 femmes seulement exercent la profession  sur 188. Et une seule femme fut élue Bâtonnier depuis que l’ordre des Avocats existe.

Il y a aussi, l’exemple de l’ordre des avocats de Paris le démontre. En effet, en 800 ans d’existence, il n’a eu que 2 femmes à sa tête.

Serait ce lié à un recrutement préférentiel des hommes ou peu de jeunes filles sont candidates ? Cette question à bien évidemment un sens dans nos réalités professionnelles. A tous d’y réfléchir et d’agir.

Historiquement, le combat vers l’égalité s’est fait en prouvant que les femmes sont aussi capables et compétentes que les hommes, à l’image de Jeanne Chauvin, 1ière femme avocate et à plaider en France en  1990.

Le vocabulaire de cette profession demeure organisé pour que les femmes se sentent « avocats » et n’intériorise pas la féminisation de la profession. Car l'idée demeure malheureusement répandue qu'une profession qui se féminise est une profession qui se dévalue.

C'est ainsi qu'un avocat homme appellera un avocat femme "Cher confrère" alors que deux femmes pourront s'appeler "Chère consœur" entre elles. Aussi même si une femme est élue Bâtonnier elle sera appelée "Madame le Bâtonnier". Et la confusion règne car il est parfois question de "confrères avocates" !

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