Plaidoirie

Monsieur le juge, mesdames et messieurs les jurés, bonjour

Mon client a tué, il l’a avoué, il dit même avoir tué ses propres parents. Mais, mesdames et messieurs les jurés je vous demanderai de bien vouloir écouter l’histoire de cet homme abandonné par ses propres parents comme s’il s’agissait d’un fardeau trop lourd à porter.

Georges Louis, mon client, a été, à sa naissance, envoyé en nourrice par ses parents dans un pays lointain. Ses parents par cette action égoïste l’avaient condamné à la misère et il aurait pu mourir si sa nourrice n’avait été une femme honnête. Prise de pitié elle l’a recueilli comme son enfant bien qu’aucune pension n’ait été versée.

Sa nourrice l’instruisit sur ses origines et lui apprit qu’il avait été abandonné par ses parents. Et mon client grandit et mûrit avec le sentiment d’avoir été rejeté et mal-aimé.

Comme il était intelligent et habile, il devint un menuisier respecté dans le pays de son enfance et décida de revenir dans le pays de ses origines où il ne tarda pas à être connu et reconnu.

Un jour, un homme aisé qui avait eu vent de ses compétences vînt lui passer plusieurs commandes.

L’homme revînt plusieurs fois et parfois, sa femme l’accompagnait. Un jour, alors que le couple venait lui passer une grosse commande, ils discutèrent de choses et d’autres. Pendant la discussion, la femme le questionna sur son enfance et alors qu’il répondait que « ses parents étaient des lâches » et qu’ils « L’avaient abandonné » la femme eut une défaillance et se trahit. C’est alors que mon client compris qu’ils devaient être ses parents. Mais comme il n’avait pas de certitudes bien fondées il décida d’attendre que le couple revienne et de voir s’ils lui en parleraient.

Entre temps il décida de s’informer sur le mystérieux couple et découvrit que le couple était marié depuis moins d’un an étant donné que la femme n’était veuve que depuis trois ans. Beaucoup de personnes lui confièrent également qu’ils pensaient que l’homme et la femme avaient été amant alors que cette dernière vivait encore avec son premier mari. Dès lors mon client eût la certitude que les deux jeunes mariés étaient ses parents et qu’il avait été la preuve de leur amour interdit, preuve que l’on avait cachée en envoyant en nourrice le pauvre enfant.

Un soir ils reparurent et la femme lui offrit une dot qu’elle lui destinait car elle disait « être riche et sans enfants ». De cette manière elle prétendait l’aider à choisir la femme qui lui conviendrait. Mais, alors qu’ils allaient repartir. Monsieur Louis, déçu du mutisme de ceux qu’il savait être ses parents, saisit l’occasion et demanda à la femme si elle était sa mère.

L’homme fit alors mine d’être choqué et lui demanda s’il n’était pas fou. Monsieur Louis sûr de lui répliqua qu’il ne pouvait pas se tromper. Il leur demanda à nouveau d’avouer qu’ils étaient ses parents et ajouta qu’il ne leur en voudrait pas.

Peu après, suite à un cours débat entre mon client et l’homme. Le couple effrayé que son secret ait été dévoilé sortit de chez Monsieur Louis très perturbés.

Mais le sentiment d’avoir été rejeté pour la seconde fois fit naître en lui un sentiment de révolte

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