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Lettre de Philippe IV le Bel à l’empereur Henri VII (juillet-août 1312)

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Par   •  10 Avril 2018  •  Commentaire de texte  •  1 474 Mots (6 Pages)  •  7 512 Vues

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la souveraineté

Lettre de Philippe IV le Bel à l’empereur Henri VII (juillet-août 1312)

        « Le roi de France est empereur en son royaume. » Cette célèbre maxime de Jean Blanot confirme le retour d’une souveraineté royale. Ce retour se fait également par une logique de souveraineté externe. Le texte étudié est une réponse de Philipe IV dit le Bel, aux prétentions l’empereur Henri VII. C’est une lettre envoyée au moment du sacre d’Henri VII du Saint-Empire en Juin 1312. L’Empereur s’empressa d’envoyer aux dirigeants européens une proclamation quelque peu audacieuse où il revendiqua la suprématie impériale au temporel, et donc sur tous les royaumes européens.

A travers la dynastie capétienne, qui débute en 987 avec l’avènement d’Hugues Capet et prend fin en 1848 sous Louis XI , s’illustre Philippe VI, dit Le Bel, fils et successeur de Philippe III le Hardi, petit fils de Louis IX dit Saint Louis. Il règnera sur le royaume de France de 1285, à l’âge de dix sept ans, jusqu’à sa mort en 1314. Qualifié de « Roi de Fer » en vue des évènements dramatiques marquant son règne, Philippe Le Bel cherche à redonner force à l’autorité royale. Suite au traité de Verdun en 843, l’Empire romain d’occident est partagé entre les fils de Louis le Pieu. Le titre impérial, quant à lui ne l’est pas et revient au fils ainé Lothaire qui hérite du royaume germanique, d’où la prétention impériale des rois germains par opposition aux rois de France. Le Saint Empire germanique se voyait comme héritier de l’Empire romain et estimaient donc qu’ils avaient un droit souverain sur l’Ancien Territoire occupé l’empire romain et les territoires utilisant le droit romain. A cela s’oppose les autres souverains européens, qui pour certains refusent de devenir le vassal de l’empereur germain. Le roi des Francs, notamment, refuse cette idée de soumisison.

Philippe IV le Bel, dans cette lettre à l’empereur accepte l’autorité qu’Henri VII projette d’exercer sur le royaume germanique. Il l’averti cependant et remet en cause les ambitions de l’empereur, tout en posant l’immanence de l’indépendance du royaume de France.

Dans un premier temps, il sera question de la réfutation des prétentions impériales d’Henri VII (I). Puis, dans un second temps, il sera question de l’affirmation du pouvoir exclusif du roi de France sur son territoire (II).

  1. La réfutation des prétentions impériales

        Philippe IV le Bel, suite à la lettre d’Henri IV, reconnait le pouvoir impérial du nouvel Empereur (A). Le roi de France énonce un étonnement certain à la lettre d’Henri VII et la réfute (B).

  1. La reconnaissance du couronnement impérial

        Philippe le Bel s’adresse d’une façon respectueuse à l’empereur Henri VII. Il fait référence à lui comme son « très cher ami ». Suite à son couronnement, le roi de France lui souhaite « voeux de succès, de prospérité ou de bonheur ». Le roi exprime par ces propos un certain respect pour l’empereur et reconnait sa légitimité en invoquant Dieu, qui a « bien voulu honorer » la personne d’Henri VII. Philippe le Bel milite également, dans sa lettre , pour une protection par l’empereur de l’Église sur son territoire. Il souhaite qu’Henri VII conserve « la paix de la sainte Église de Dieu ». La fonction royale s’affirme donc avec le caractère religieux et divin lié au sacre. Cela marque une étape nécéssaire dans l’accession royale. Le roi de France accepte donc la montée au pouvoir de l’empereur dans ses fonctions de représentants de Dieu sur son propre territoire.

  1. La renonciation aux proposition de l’empereur

        Suite à son couronnement, Henri VII s’empresse d’envoyer aux dirigeants européens une proclamation quelque peu audacieuse où il revendique sa suprématie impériale du monde temporel, et donc sur tous les royaumes européens. Philippe le Bel, dans cette lettre ferme, renonce aux prétentions de pouvoir de l’empereur et se dit avoir été considérablement étonné à la réception de sa lettre. Le roi de France évoque son point de vue dès les premières lignes. L’empereur proclame que chaque homme devrait être sous l’autorité d’un seul supérieur temporel, lui-même. Philippe le Bel énonce que la France est « exempt de cette sujétion générale ». Les juristes impériaux du Saint Empire revendiquent les deux attributs du princes qui son t’auctoritas et la potestas à partir d’un texte du juriste consulte romain Ulpien « ce qui a plu au prince a force de loi » (Digeste). La première désigne l’autorité politique et juridique suprême et la seconde la puissance administrative. Ils attribuent l‘auctoritas à l’empereur alors que a potestas st exercé par les rois.

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