Les qualités d’une Cour constitutionnelle : retour sur la dénomination
Commentaire d'oeuvre : Les qualités d’une Cour constitutionnelle : retour sur la dénomination. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar minablack • 25 Mars 2015 • Commentaire d'oeuvre • 412 Mots (2 Pages) • 772 Vues
Les qualités d’une Cour constitutionnelle : retour sur la dénomination
du Conseil constitutionnel et la contestation de son caractère
juridictionnel en comparaison avec le cas de la Belgique
Par Marthe FATIN‐ROUGE STEFANINI, Directrice de recherches au CNRS UMR 6201,
Directrice adjointe de l’ILF‐GERJC
Nombreux sont ceux qui, parmi les élus, les représentants politiques ou la doctrine
estiment que le Conseil constitutionnel n’est pas une véritable juridiction.
Il peut paraître surprenant de revenir, ‐encore une fois pourrait‐on dire avec un certain
agacement‐, sur ce thème, en 2011, alors que la doctrine se divise depuis plusieurs
décennies sur la question du caractère juridictionnel ou non de cet organe. Ce débat
même est contesté comme « remuant de faux problèmes »1 ou encore débouchant sur
une « controverse stérile »2. Même si une réponse claire en faveur du caractère
juridictionnel du Conseil constitutionnel a été développée depuis de nombreuses années
par l’école aixoise, dans laquelle cette contribution se situe, il ne semble pas
inintéressant de revenir sur ce débat aujourd’hui pour plusieurs raisons : Tout d’abord,
avec l’introduction de la question prioritaire de constitutionnalité en 2010, la
compétence juridictionnelle du Conseil constitutionnel s’est renforcée et même
pleinement affirmée à travers une procédure qui s’est rapprochée de celle des
juridictions dites ordinaires ; ensuite, parce qu’en 2008, en même temps que
l’introduction d’un contrôle a posteriori de la constitutionnalité a été adoptée, il avait été
proposé par le Sénat de changer la dénomination du Conseil constitutionnel en Cour
constitutionnelle3 ; enfin, parce que son Président, Jean‐Louis Debré, souhaite
officiellement que cette nouvelle dénomination soit attribuée à l’organe qu’il préside
afin de renforcer sa légitimité au sein des institutions et aux yeux des citoyens4. La
question n’est donc pas dépassée et, si elle est récurrente, elle réapparaît sur le devant
de la scène avec l’entrée en vigueur de la question prioritaire de constitutionnalité (ciaprès
QPC). Ce retour en force du débat sur la nature du Conseil constitutionnel
s’explique aisément : aujourd’hui, les spécialistes de chaque branche du droit,
confrontés à la nouvelle procédure, s’intéressent au Conseil constitutionnel, découvrent
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