Les acteurs des Relations internationales

Le modèle westphalien apparu en 1648 a fait de l’Etat l’acteur exclusif et indispensable de la scène internationale. Les relations internationales étaient alors dominées par des Etats souverains nouant des alliances entre eux. Mais le XXe siècle voit l’apparition de nouveaux acteurs rendant la scène internationale plus complexe et plus diversifiée. Les relations internationales ne demeurent plus une scène marquée exclusivement par l’application des principes politico-juridiques instaurés par les Etats. En effet, l’idée d’une solidarité de la communauté des hommes et des Etats a démultiplié et transformé les relations internationales par l’intervention d’institutions collectives et permanentes à savoir les organisations internationales. Désormais, l’Etat ne dispose plus du monopole de la trame des relations internationales .Il est de plus en plus concurrencé par d’autres acteurs non négligeables. C’est sans doute au regard de ces évolutions et transformation de la scène internationale que se pose notre sujet : les acteurs des relations internationales.

Les relations internationales peuvent être définies comme les rapports et les flux sociaux de toute nature qui traversent les frontières échappant aussi à l’empire d’un pouvoir étatique unique et auquel participent des acteurs qui se rattachent à des sociétés étatiques différentes.

Par contre en relations internationales, est considérée comme acteur toute entité dont les actions transfrontalières affectent la distribution des ressources et la définition des valeurs à l’échelle planétaire.

Dès lors une interrogation fondamentale se pose : quels sont les acteurs de des relations internationales ?

La classification des acteurs des relations peut être abordée sous plusieurs angles ou aspects. Mais dans le cadre de cette analyse, notre réflexion sera spécifiquement campée sur l’approche qui distinguera les acteurs étatiques des autres acteurs.

L’étude d’un tel sujet n’est pas sans intérêt tant du point de vue théorique et pratique.

En effet, considéré comme l’acteur principal de scéne internationale, l’Etat souverain subit depuis deux générations des attaques de la part de ceux qui, alternativement ou cumulativement, souligne sont contournement par les acteurs capables de proposer des allégeances alternatives. Tout en prenant en compte ses critiques Gérard DUSSOUY pose l’hypothèse   qu’au vue a la fois les recomposition/déclassement de puissance en cours et des problèmes planétaires à affronter dans le futur, il ya à parier que l’on assistera à moyen ou long terme a la revanche de l’Etat comme acteur principal des relations internationales sous la forme inédite de l’Etat continent.

Ainsi saisir la diversité des acteurs de la scène internationale, leur rôle et impact de même que leur relation sont autant de retombés en faits de l’analyse du sujet.

Eu égard a toutes ses considérations et pour mieux assoir notre sujet, nous examinerons d’une part les acteurs étatiques des relations internationales(I) avant d’étudier d’autre part les acteurs non étatiques (II)

I) Les acteurs étatiques des relations internationales

Les acteurs étatiques des relations internationales renvoient exclusivement a l’entité «étatique en tant que tel (A), mais aussi aux organisations internationales inter-gouvernementales(B)

1. L’Etat, acteur des relations internationales  

De quelque point de vue que l’on se place, l’analyse des relations internationales porte avant tout sur le rôle des gouvernements représentants exclusifs de cet acteur privilégié qu’est l’Etat souverain. Même les relations transnationales n’échappent pas totalement à l’emprise de l’Etat, soit qu’elles sont soumises à son autorité soit, qu’elles ont besoin de ses services.

La réalité internationale, telle que nous la connaissons aujourd’hui est modelée par l’existence des Etats. Le modèle étatique a aujourd’hui une valeur universelle, comme en témoigne notamment la décolonisation qui n’a pas eu pour conséquence l’apparition d’autres formes d’organisations politique et sociale, mais l’universalisation du concept de l’Etat.

Si les définitions de l’Etat sont innombrables, on s’accorde aujourd’hui sur les éléments constitutifs de la réalité étatique, à savoir le pouvoir souverain, le territoire, la population, la reconnaissance internationale.

La souveraineté se réfère à une situation de fait : l’absence dans les relations politiques d’autorité supérieure à l’Etat. Cette constatation de fait  a été élevée au rang supérieure au rang d’un principe juridique. La souveraineté de l’Etat s’exerce sur un territoire donné, selon le principe aujourd’hui universellement admis de la souveraineté territoriale .Ainsi, l’autorité et le pouvoir de contrainte de l’Etat doivent s’inscrire dans un cadre territorial bien délimité. Un Etat doit par ailleurs avoir une population. Cette dernière comprend pour l’essentiel des humains rattachés à cet Etat par un lien spécifique : la nationalité. Cette nationalité procède aussi d’un sentiment d’appartenance à une communauté. L’entrée d’un nouvel Etat  dans le système international va dépendre de l’attitude des autres Etats. En effet, la souveraineté, le territoire et la population sont des éléments nécessaires mais non suffisants, car tout Etat a besoin de la reconnaissance de ses paires pour pouvoir jouir de tous les droits que son statut lui confère sur le plan international.

La multiplicité des Etats, consécutive à l’existence de sociétés humaines partielles, a conduit à l’élaboration d’un concept rendant compatibles entre elles les souverainetés des Etats . Toutefois, cette égalité de droit a du mal à cacher l’inégalité de fait des Etats. Bien que l’histoire des relations internationales soit depuis toujours l’histoire des inégalités qui porte à croire que l’inégalité des Etats s’est encore accrue au cours du xxe  siècle.

Longtemps les deux seules catégories clairement identifiables ont été les petites et les grandes puissances. Au cours du xxe  siècle, caractérisé par une planétarisation et une complexification  des relations internationales, on constate toutefois l’apparition d’une stratification internationale plus marquée. Cette dernière repose sur plusieurs éléments.

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