Elections et électeurs – commentaire de texte
Compte Rendu : Elections et électeurs – commentaire de texte. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 16 Mars 2014 • 1 936 Mots (8 Pages) • 947 Vues
Elections et électeurs – commentaire de texte
« Le peuple est au principe de la démocratie. Il est le fondement de la légitimité politique, il se fait entendre à l’occasion des élections intermédiaires et tranche souverainement au terme des mandats nationaux. » Jospin dans Le Monde comme je le vois montre ici que les électeurs sont au centre même de notre démocratie représentative. Ceux-ci réalisent un choix politique au moyen d’un suffrage (vote, approbation), choix politique censé être libre.
Ainsi, l’objectif de l'élection est la désignation d'une ou plusieurs personnes pour exercer un mandat électoral durant lequel elle(s) représente(nt) leurs électeurs. Par son vote, le corps électoral leur transfère la légitimité nécessaire pour exercer le pouvoir attribué à la fonction objet de l'élection. Afin de mener à bien ce principe démocratique, l’élection a un double impératif, celui de faire voter et de faire élire, ce qui nous amène directement aux comportements électoraux des citoyens, dont les politiciens tiennent compte au travers de leurs politiques électorales.
Nous avons donc ici un recueil de trois textes. Le premier est de Daniel Gaxie tiré de son livre « Le vote désinvesti » démontrant la diversité des électeurs avec deux types-idéaux qu’il a constaté au travers d’une enquête par questionnaires et par entretiens effectuée en 1989 lors des élections municipales à Amiens. Le second nous fait entrer dans le quotidien d’un candidat UDF puis UMP, Jacques Blanc, qu’il a suivi pendant près de 18 ans dans la région Languedoc-Roussilon. Le dernier est un extrait du travail d’ethnologue de Marc Abélès qui a étudié les comportements politique de l’Yonne en partant du canton le moins peuplé du département, celui de Quarré-les-Tombes, (texte que nous avons ici) jusqu’à son chef-lieu, Auxerre, il a pour objectif de démontrer nos « manières indigènes » de faire de la politique.
Ces trois textes nous invitent à constater l’hétérogénéité des électeurs dans la façon de considérer la politique, et donc de voter, mais surtout nous amène à voir que les politiciens adaptent leurs politiques électorales en fonction de ces constations. C’est pourquoi, il semble intéressant de s’interroger :
Comment l’hétérogénéité des électeurs à travers les différentes analyses du vote joue-elle sur la politique électorale ?
Pour mener à bien l’étude de ces trois textes, il est intéressant d’étudier dans une première partie l’analyse du vote, pour ensuite voir dans une seconde l’adaptation du discours politique face à ces analyses.
I. Analyse du vote, hétérogénéité des électeurs
Nous nous intéresserons tout d’abord à la technique même de l’analyse du vote effectué ici. Le texte de Gaxie nous invite en effet à voir l’électorat au travers d’échantillonnage de la population, puis l’analyse historique du vote dont parle Marc Abélès nous invite à nous plonger dans un petit village avec une forte stabilité politique. Dans une deuxième sous-partie, nous verrons les conclusions que l’on peut tirer des analyses faites.
A. Analyse de l’électorat
Daniel Gaxie pour le « vote désinvesti » à réaliser un travail sur le terrain. Il a procédé à une enquête sur les choix électoraux politique, en posant des questions simple aux personnes. Il a ainsi réalisé son étude sur plusieurs types de citoyens, se diversifiant par rapport au sexe, à l’âge, au niveau d’étude et à leur position sociale (déterminé par rapport à leur travail, mode de vie, argent…). Il dégage deux idéaux types. L’idéal type est un concept sociologique défini par Max Weber. Il vise à bâtir un modèle d'un phénomène social se rapprochant le plus possible de la réalité. Ainsi, le premier idéal type aurait répondu à son enquête de façon intéressée, argumentée, alors que le second aurait eu tendance à fuir les questions ou à émettre des arguments faibles.
Une autre analyse courante du vote est l’analyse historique. Celle-ci a notamment était mise en évidence par Paul Bois dans Paysans de l’est. Elle consiste à étudier les évolutions politiques d’une région, d’une ville. On la retrouve dans l’extrait de Marc Abélès que nous avons ici. Ainsi, il étudie l’histoire politique du petit village de Quarré-les-tombes, où il constate une grande stabilité politique. Il explique en partie cela par des déclarations d’apolitisme des candidats élus.
Ces différentes analyses du vote servent ainsi à déterminer les raisons pour laquelle les personnes votent pour tel candidats, ce que nous allons voir dans une deuxième sous partie.
B .La mise en perspective des deux types idéaux
Le premier idéal type dont parle Gaxie est un électorat politisé, c’est-à-dire un électorat ayant acquis une bonne partie du processus de politisation. Comme nous le dit l’auteur, celui-ci s’intéresse de très près à la campagne, et « aux aspects proprement politiques de la compétition », en émettant un vote « fermement articulé ». Il croit dans le pouvoir de changement qu’apporte une élection, et observe donc attentivement les idéaux des candidats qui seront pour lui décisif. D’après Gaxie, il semble que ce premier type d’électeur se retrouve plus facilement chez les hommes avec une haute position sociale et éduqué, néanmoins il n’en fait pas une généralité. Beaucoup de facteurs interviennent dans la sociologie du votant, et il n’y a donc pas de vérité absolue. Néanmoins, le processus de politisation semble s’effectuer plus facilement chez des personnes ayant fait des études longues, et ayant un univers familial intéressé par la politique. Cet électorat est donc sur de son choix, et comme le dit Gaxie, son choix est fait dès le début de la campagne. Il est donc un électorat difficile à convaincre par les politiciens, car celui-ci est plus à même de critiquer de façon ferme les dessous cachés d’une campagne, et finalement d’observer les profondes convictions d’un politique.
Le second dont parle l’auteur est « peu concerné par la politique » et semble «désinvesti ». Ceci s’explique par une politisation faible, il a dû mal à comprendre
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