DROIT PRÉTORIEN : ÉMERGENCE, NATURE ET APPORTS
Cours : DROIT PRÉTORIEN : ÉMERGENCE, NATURE ET APPORTS. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar didibg • 28 Octobre 2021 • Cours • 1 867 Mots (8 Pages) • 600 Vues
DROIT PRÉTORIEN : ÉMERGENCE, NATURE ET APPORTS
En 367 avant notre Christ, est créée la préture, une nouvelle magistrature, dont le titulaire (le préteur), élu pour un an, devient le magistrat devant lequel se déroule désormais la première phase du procès (in iure). La procédure ne change donc pas à cette date, seul le magistrat est différent.
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Mais au cours du IIIe siècle, la procédure des actions de la loi et ses caractéristiques apparaissent de plus en plus comme porteurs d'injustice (un procès peut être perdu sur des raisons purement formelles).
FORMALISTE | Oblige à l’emploi de termes précis pour pouvoir ouvrir une action justice |
ORALE | Entièrement orale, composée de gestes symboliques et d’affirmations solennelles, fondées sur le droit des Quirites « J’affirme que tel homme (ou telle chose) est à moi en vertu du droit des Quirites = droit romain |
LÉGALE | Émane de la loi des 12 tables (=corpus de textes modestes sur le droit pénal) reconnue comme LOI non pas parce qu’elle provient d’un processus d’adoption législatif ordinaire mais parce qu’elle sécularise le droit en mettant un terme au monopole des pontifes |
PRÉSENCE OBLIGATOIRE | Pas de représentation possible |
Surtout, ils paraissent bien inadaptés aux nouveaux besoins sociaux : le commerce et l'économie mercantile qui se développent considérablement à cette époque font naître des situations contentieuses que les actions existantes peinent à prendre en charge ; l'affluence d'étrangers venus commercer à Rome (ce que reflète la création en 242 du « préteur pérégrin » chargé des litiges entre Romains et étrangers) pose avec urgence le problème de l'inapplicabilité aux pérégrins de la procédure des actions de la loi, qui ne concerne que les citoyens romains.
Une nouvelle procédure se met peu à peu en place, qui est sanctionnée par la loi Aebutia (antérieure à 150 av. J.-C.). Le procès reste toujours divisé en 2 phases, mais désormais le juge de la 2nde phase reçoit du préteur, magistrat de la 1ère phase, une « formule », une instruction écrite précisant, à côté de la nomination du juge, la formulation de la prétention du demandeur et le sens dans lequel trancher le litige en cas d'absence d'action de la loi susceptible de s'appliquer au cas pendant. Cette nouvelle procédure reçoit ainsi le nom de « procédure formulaire ». Le préteur peut ainsi étendre à des cas nouveaux des actions prévues par la loi déjà existantes (actions civiles) ou bien créer de toute pièce de nouvelles actions (prétoriennes).
À partir du IIe siècle av. J.-C., chaque préteur, en entrant en fonction, publie un Édit énumérant et cataloguant tous les cas pour lesquels il délivrera une action au cours de l'année à venir. L'édit d'entrée en charge est appelé « édit perpétuel » (car il est valable toute une année, à la différence des « edicta repentina », adoptés de manière exceptionnelle pour répondre à des circonstances précises par exemple en temps de guerre). L’Édit est affiché sur la place publique de sorte que tous les citoyens puissent avoir accès au programme du préteur.
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Le préteur devient ainsi créateur de droit. Non pas qu’il crée du droit civil = ius civile mais il crée du droit puisqu’il influence directement la décision du magistrat. Ses innovations constituent le « droit prétorien ». Bien que l'Édit soit renouvelé chaque année, et que chaque préteur puisse y ajouter de nouvelles créations, son contenu se cristallise peu à peu et il est souvent reproduit tel quel d'une année sur l'autre.
Le droit prétorien se focalise plus sur l’endroit où le préteur à autoriser des sanctions et il est tout de même face au risque que ses actions ne soient pas reprises lors de la mandature du prochain magistrat.
Les contours du droit prétorien se fixent donc, mais sans rien perdre de la possibilité laissée au magistrat de créer de nouveaux droits pour répondre à des besoins nouveaux.
Le droit prétorien est ainsi une source particulièrement souple, et parfaitement adapté aux évolutions de la vie économique et juridique.
Arrivera ensuite l’empire ou l’empereur voudra être l’unique créateur du droit.
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PROCÉDURE DES ACTIONS DE LA LOI
Le prêteur examine la recevabilité de l’action utilisée par les parties. 5 formes de procédures des actions de la loi dont les trois premières étaient des formes de procédure judiciaire, tandis que les deux dernières de simples voies d’exécution :
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Ce qui distingue ce premier système de procédure, c'est l'obligation, imposée à ceux qui figuraient dans l'instance, d'accomplir certains gestes et d'employer certaines paroles dont l'omission ou la plus petite altération emportait nullité.
SACRAMENTUM | sacramentum in rem, sanctionnant les droits réels et un sacramentum in personam, sanctionnant les droits de créances. |
IUDICIS POSTULATIO | Solution de rechange plus facile à la procédure très lourde du sacrementum, utilisé que dans des cas déterminés (partages, stipulations de -125 as). Procédure douce car elle n’entraîne aucune peine contre le perdant. |
CONDICTIO | Pour des créances d'argent ou de corps certains (livraison d'un esclave ou d'une marchandise...). La prétention du créancier s’appuie sur une sponsio, promesse solennelle du débiteur. Le demandeur interroge le défendeur suivant des formes précises. Par exemple : « je dis que tu dois telle somme en vertu de la sponsio. Si le défendeur nie, il est assigné 30 jours plus tard devant le préteur qui renvoie au juge. Si le demandeur gagne, il obtient l’objet du procès +1/3. |
MANUS INECTO | Le gagnant ouvre la procédure d’exécution. S’il s’agit d’une dette, après un délai de 30 jours, le gagnant met la main sur son adversaire, manus iniectio, en précisant la raison du geste et la somme demandée. Le débiteur peut faire appel à un vindex sinon il est enchaîné et emmené par son vainqueur pendant 60 jours à la suite de quoi il peut être tué, vendu ou réduit en esclavage. |
PIGNORIS CAPIO | Saisie privée faite par un créancier des biens mobiliers du débiteur (il en a la garde jusqu'à ce qu'il ait obtenu satisfaction). Ne requiert l'intervention d'aucune autorité. Est une action de la loi dans la mesure où elle respecte certaines formalités. Comme on ne peut faire justice soi-même, elle ne fonctionne qu'en vertu d'une délégation de la puissance publique |
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