Commentaire le Contrat Social Rousseau

Style et méthodologie juridique

Commentaire du Contrat Social

« En deux mots, le contrat social, d'après Rousseau, n'est autre chose que l'alliance offensive et défensive de ceux qui possèdent contre ceux qui ne possèdent pas » Cet extrait est tiré d’un ouvrage de Proudhon : Idée générale de la révolution au XIXe siècle (1851) où P.J Proudhon y critique largement le Contrat social de Rousseau. Rousseau est un écrivain, philosophe et musicien, de langue française, né à Genève en 1712 et mort en 1778. Il est considéré comme le précurseur du romantisme puisqu'il l'en développe l'un des aspects le plus important: le sentiment de Nature. C'est à Paris qu'il œuvre en tant que musicien mais aussi philosophe en rédigeant de nombreux articles pour l’Encyclopédie. Il fréquente le milieu littéraire en côtoyant de grands auteurs tel que Diderot. Il écrit par la suite en 1750 « Le discours sur les silences et les arts » qui lui vaudra un énorme suces et en 1755, il publie «  le discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes » Il finit par quitter Paris pour s’installer à la campagne où il rédigera ses plus grandes œuvres dont « Julie » , «  la nouvelle Héloïse », « Emile » ou encore «  le contrat social ». Ces deux derniers ouvrages sont condamnés par le Parlement de Paris, ce qui obligera Rousseau à quitter la France pour la Suisse . Ses idées politiques et sociales, caractérisées par le rejet des régimes autocratiques, seront des sources d’inspiration, en particulier pour certains hommes politiques de la Révolution Française. Pendant la révolution, la convention transférera d’ailleurs sa dépouille au Panthéon.  Rousseau écrivit le Contrat social, de son titre entier « du contrat social ou principes du droit politique » en 1762, à la veille, donc, de la Révolution Française. Cet ouvrage de philosophie politique est considéré comme l'un des ouvrages majeurs de Rousseau. On y retrouve nombreux de ses principes politiques notamment la théorie de la souveraineté populaire qui, pour Rousseau, est la seule forme de pouvoir légitime puisqu'elle résulte de la volonté du peuple. Dans le livre I, Rousseau expose les finalités du Contrat Social et établit les conditions nécessaires pour un pouvoir politique légitime qui correspond aux intérêts de tous les hommes. Dans ce commentaire, l’étude du préambule du livre I, nous tenterons de voir « Quel est le projet de Rousseau dans le Contrat Social ?  ». Dans un premier temps, nous étudierons comment Rousseau énonce ce projet puis dans un second temps, nous verrons les justifications qu'apporte Rousseau à propos de celui-ci.

1. L'énonciation de son projet : le projet réaliste d'une réflexion sur l'ordre politique.

        Dans un premier temps, Rousseau énonce son projet. Rousseau souhaite mener, dans son ouvrage, une réflexion sur l'ordre politique et notamment sur sa légitimité (A) mais Rousseau souhaite également que son projet soit réaliste afin que cette réflexion reste applicable (B)

A) Une réflexion sur l'ordre politique.

        « Je veux chercher si, dans l'ordre civil, il peut y avoir quelque règles d'administration légitime et sures ». Rousseau, dans cet extrait, annonce le but de son ouvrage : il souhaite réfléchir sur les principes du droit politique. Rousseau s’interroge donc ici sur la légitimité de l’autorité politique et plus particulièrement sur son fondement, c'est à dire les lois. Il réfléchit sur les conditions  de légitimité et de sûreté des institutions. .Il lui faut définir les conditions pour qu’une organisation politique soit légitime. Il veut un ordre politique respectant la justice et assurant la protection des hommes avec des règles à la fois morales, efficaces, mais également durables.  Ainsi dans cette première phrase du préambule, Rousseau annonce son idéal d'ordre politique : un pouvoir politique légitime, avec des lois respectant la justice et protégeant les individus, en leur permettant d’être libres et égaux donc un pouvoir propre aux intérêts de tous les hommes.

B) Un projet réaliste et applicable.

        « ...en prenant les hommes tels qu'ils sont, et les lois telles qu'elles peuvent être. Je tâcherai d'allier toujours dans cette recherche ce que le droit permet avec ce que l'intérêt prescrit, afin que la justice et l'utilité ne se trouvent point divisées. ». Il souhaite que ce projet ne soit pas qu'un simple rêve, une utopie. Rousseau se pose en homme de raison qui ne se contente pas de théorie. Il mènera donc des recherches s'appuyant sur la réalité dans lesquelles il prendra « les hommes tels qu'ils sont ». Il ne veut donc pas déformer la réalité, ce qui pourrait venir falsifier ses recherches. Il prendra donc l'homme avec tous ses défauts : un homme dénaturé, corrompu et égoïste. « Les lois telles qu'elles peuvent être », nous indique que ce sont des lois à venir, à créer et non des lois déjà existantes sur lesquelles il pourrait baser ses recherches, Il travaillera afin qu'encore une fois ses recherches soient applicables dans la vie réelle. «Ce que le droit permet avec ce que l’intérêt prescrit ».Il y a là chez Rousseau, homme de raison où se définissant comme tel, une notion de moralité. C’est ce qui est bon pour l’Homme. «  Afin que la justice et l’utilité ne soient pas divisées » Il exprime également sa volonté que son projet ne soit pas dépossédé de toute utilité.  Le souci de Rousseau, tout en incluant une notion morale, est aussi de faire une étude utile ; pour cela il faut qu’elle soit réaliste afin qu'elle soit applicable, contrairement à l’utopie.

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