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COMMENTAIRE CONTRAT SOCIAL

Commentaire de texte : COMMENTAIRE CONTRAT SOCIAL. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Novembre 2020  •  Commentaire de texte  •  664 Mots (3 Pages)  •  1 072 Vues

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Dans son ouvrage intitulé « Du contrat social » et publié en 1762, Jean-Jacques Rousseau, philosophe des Lumières, s’intéresse à la question du souverain et du pouvoir que ce dernier exerce : la souveraineté. Cette question, importante dans son principe pour tout pouvoir politique, est devenue essentielle après que la Révolution française a rejeté l’idée même de souveraineté de droit divin.

Dès lors que le monarque ne tirait plus son pouvoir de Dieu, de qui et sur quoi le nouveau régime allait-il fonder sa légitimité ?

C’est de cette question dont Rousseau traite au travers du Contrat social. Pour quitter l’état de nature dans lequel règne la loi du plus fort, les Hommes concluent tacitement entre eux un contrat par lequel chacun remet entre les mains de tous sa force et sa liberté. Ce contrat est à l’origine d’une personne morale, d’un corps collectif qui sera le souverain, celui qui peut tout vouloir, celui auquel chaque individu devra obéir. Mais loin d’être un danger pour la liberté de chacun, ce souverain-là est au contraire la condition de la liberté des individus.

C’est en effet par une construction théorique que Rousseau s’appuie sur les Hommes pour construire le Souverain (I)  lequel en retour, imposera aux Hommes leur liberté (II).

I - Un Souverain construit par les Hommes

        Le Souverain construit par Rousseau tire sa force des individus qui le composent. Mais en aucun cas, ces derniers ne viennent limiter sa puissance.

  1. La création d’un « corps moral et collectif », le Souverain

Ce corps moral et collectif est composé des associés que sont les Hommes unis par le Contrat social « Il est composé d’autant de membres que l’associé a de voix »

C’est de cette considération que Rousseau tire le principe du suffrage universel. Chaque membre du Corps social a le droit et même le devoir de s’exprimer sans quoi, le corps n’est pas constitué dans son entier

  1. La force du Souverain

Cette force transparaît à plusieurs endroits du texte : « Le souverain, par cela seul qu’il est, est toujours ce qu’il doit être ». Sa décision ne peut donc être contestée. Et si personne ne peut contester ce que veut le Souverain, le Souverain lui-même ne peut s’imposer aucune limite. Quand bien-même il se l’imposerait, il pourrait toujours y renoncer.

« Il est contre la nature du corps politique que le souverain s’impose une loi qu’il ne puisse enfreindre »

II - Un souverain qui impose aux Hommes leur liberté

        Le Souverain est non seulement sans danger pour les Hommes, mais il leur est en réalité nécessaire à leur liberté

  1. Un Souverain sans danger pour les Hommes

Le Souverain, en ce qu’il est tout puissant pourrait apparaître comme un danger potentiel pour les individus. Il n’en est rien. Il est donc inutile de chercher des protections : « la puissance souveraine n'a nul besoin de garant envers les sujets, parce qu'il est impossible que le corps veuille nuire à tous ses membres »

Rousseau va même plus loin

  1. Un Souverain qui va contraindre les Hommes à être libres

Par principe, le contrat social est la condition de la liberté des Hommes : s’il n’existait pas, les Hommes resteraient à l’état de nature où leur liberté est réduite à néant par la loi du plus fort.

La force du Souverain, qui autorise ce dernier à utiliser la contrainte contre un membre du corps qui refuserait son autorité, permet donc d’obliger chaque Homme à rester libre.

Conclusion : Dans cet extrait du Contrat social, Rousseau pose les fondements de la souveraineté des individus rassemblés en un corps d’associés, celui du peuple. En cela, il s’oppose bel et bien aux principes de la théorie de la souveraineté nationale qui tendent justement à distinguer le peuple du Souverain qu’est la Nation. Mais parce qu’il pose une théorie de la souveraineté, Rousseau la fait reposer sur une fiction, un être immatériel dont la volonté, comme celle de la Nation, s’imposera à chaque volonté particulière.

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