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Contrat Social, Rousseau, Commentaire

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Par   •  31 Janvier 2016  •  Commentaire de texte  •  1 273 Mots (6 Pages)  •  1 818 Vues

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Rousseau, alors que la France est encore sous une monarchie absolue (et ce jusqu’à la Révolution Française de 1789) et donc dans laquelle le Roi possède tous les pouvoirs, présente dans texte un modèle de régime politique qui fait de la liberté de chacun une priorité. Il développera cette idée plus tard, en 1762 dans Le Contrat Social. Ici, il nie l’idée selon laquelle loi et liberté ne peuvent coexistés et s’opposent. Dans ce Discours sur l’économie politique, il rejette l’idée d’antagonisme de la liberté et de la loi et il établit la différence entre l’état de nature et l’Etat civil qui s’opposent totalement. Cependant cet Etat proposé par Rousseau comme le seul légitime semble difficilement réalisable. Rousseau écrit-il donc ici un régime politique trop idéaliste ?

Du début de l’extrait et jusqu’à la ligne 8, Rousseau présente l’État légitime idéal, qui, selon lui,  allie obéissance et liberté. Cet État est qualifié de légitime à partir du moment où, de par leur raison, les individus d’un même peuple ont accepté de le fonder et de respecter les lois qu’ils auront jugées justes et appliquée à eux-mêmes. Il se demande ici comment il est possible d’obliger chaque individu à respecter la loi et non de le contraindre, car alors les hommes ne seraient plus libres mais forcés (physiquement ou mentalement) à suivre des ordres dictés par une personne extérieure. Pour parvenir à un État légitime, il faut que chaque homme abandonne sa force et ses intérêts personnels afin de s’unir aux autres individus qui ont fait de même et sont désormais égaux sur le plan politique, et cela sous le couvert d’un intérêt collectif. La supériorité n’est prise par aucun citoyen, il n’en a plus le moyen de le faire par la force car le peuple lui-même devient le souverain de l’État légitime qu’il a fondé. Cependant, ce passage de réunion d’individus, de rassemblement d’individus inégaux par nature et donc régis par la loi du fort à État légitime ne se fait pas seulement dans l’abandon de la force de chacun mais aussi dans la cession de son droit de contrainte. Cette union d’hommes égaux, de citoyens est cet « art inconcevable » (l.1) qui permet aux hommes de vivre libres, avec des obligations et non des contraintes. En effet, ayant librement confié leur force à l’État en échange de leur sécurité, ayant librement, par leur raison, dicté des lois qu’ils se doivent de suivre, ils se voient logiquement obligés de respecter ces lois qu’ils ont choisi en tant que souverain. Mais ils doivent les respecter également parce qu’ils les comprennent dans leur statut de sujet. C’est ainsi que s’accomplit cette obéissance du peuple aux lois du souverain, puisque ce dernier n’est autre que le peuple lui-même qui, en tant qu’union d’individus libres et égaux, s’autogouverne et dicte chaque loi en vertu du bien-être de la communauté et non de ses intérêts personnels. Étant aussi bien son maître que son sujet, il est tout à fait naturel que chaque citoyen obéisse à ce que préconise sa raison et celle de ses concitoyens. Rousseau établit ici la distinction entre l’individu privé, qui vit par rapport à ses intérêts personnels et suit sa propre volonté, et le citoyen, dont le rôle est de décider avec le reste du peuple des lois pour améliorer l’État qu’ils forment grâce à leur raison et au mépris de leurs intérêts. Par exemple, tandis que l’un (l’homme privé) suivra ses passions et se servira de sa propre force pour se venger de quiconque, l’autre s’en remettra à la force publique et à la justice qui, objectifs car extérieurs à la situation, sauront régler de manière équitable et impartial le conflit.

Si chaque membre de l’État légitime décrit par Rousseau obéit à l’autorité du souverain dont il fait finalement partie, c’est grâce selon lui aux lois qu’a choisies le peuple grâce au pouvoir législatif dont il dispose. La liberté est influencée par la raison et le citoyen doit user de  sa raison pour décider des lois qui vont s’appliquer à lui. En partant de ce constat il serait alors faux d’affirmer qu’’‘obéir aux lois’ s’oppose à ‘être libre’. En effet, l’application des lois sous la volonté du peuple lui-même est bien, d’une certaine manière, la concrétisation du vouloir de la raison de chacun. Elle constitue les limites justes que se sont posées les citoyens et qu’ils s’interdisent de franchir, par exemple sous l’effet de la colère ou d’autres passions qui altèrent son jugement bien plus juste lorsqu’il est mené par sa raison. Choisie par tous les citoyens, unis et gouvernés par leur seule raison, la loi qui découle de celle-ci devient alors pour chaque individu la « voie céleste » (l.10), la justice même, puisqu’elle rappelle à chacun, à tous les sujets, qu’après avoir accepté d’abandonner leur force à l’État, ils sont désormais égaux et ne peuvent en aucun cas ne plus obéir aux règles qu’ils se sont imposées.

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