Cas pratique Service Public
Étude de cas : Cas pratique Service Public. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sophia23 • 2 Décembre 2015 • Étude de cas • 1 495 Mots (6 Pages) • 4 836 Vues
Cas pratique :
L'Etat français décide de procéder au transfert de gestion de certains des services publics industriels et commerciaux de la région Bretonne. Autrement dit il souhaite la privatisation de certains de ces services notamment celle du réseau autoroutier. Cependant ce transfert de gestion dudit service public emporte de nombreuses conséquences notamment la question de la définition du service public?
Qu'est ce que le service public en droit administratif?
Ce service est dit “service public” dès lors qu'il répond à trois conditions. Il vise dans un premier temps une mission dite d'intérêt général, ensuite il met en avant l'existance de prérogatives de puissances publiques et enfin ladite mission d'intérêt générale doit être organisée par une personne publique peu importe que la personne exécutant le service soit une personne publique ou même privée. Cependant la gestion dudit service, doit avoir lieu dans le respect de différents principes attachés au service public qui sont l'égalité, la continuité ainsi que la mutabilité (l'adaptabilité)autrement dit le respect des lois Rolland. En l'espèce, la privatisation du service public autoroutier a posé plusieurs difficultés à ces égards.
En effet la société gestionnaire a tout d'abord mis en place une tarification pour les usagers, laquelle varie en fonction que l'usager réside en Bretagne ou qu'il réside en dehors de la région, la première situation étant avantageuse.
Est-il possible pour les gestionnaires d'un service public, dans le cadre de son organisation, de mettre en place une diversification des tarifs ?
Le principe d’égalité figure à l’article 1er de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Il s’impose à toutes les autorités dans le cadre de leurs services publics. Ce principe a par ailleurs été consacré par le Conseil d’Etat comme un principe général du droit s’imposant, par conséquent, à l’administration indépendamment de toute disposition textuelle dans un arrêt du Conseil d'état du 9 Mars 1951 dit Société des concerts du conservatoire. Ce principe étant également un principe à valeur constitutionnelle depuis une décision du 12 juillet 1979 du conseil constitutionnel. Concrètement, dans l'arrêt Société des concerts du conservatoire le Conseil d'Etat pose le droit des usagers à un traitement et à un accès égaux au service public. Mais cette égalité se traduit également par le droit des usagers à des tarifs identiques, idée qui découle d'une décision dite Sté Journal l’Aurore rendue par le conseil d'état le 25 juin 1948. La conception du principe d'égalité en droit français c'est égalementqu'il est possible de traiter de manière différentes des usagers qui se trouvent dans des situations différentes, ou pour un motif d'intéret général. Cela doit s'effectuer selon des critères stricts posés par la jurisprudence du 10 mai 1974 Denoyez et Chorques. En effet le conseil d'Etat indique qu'il faut qu'il existe entre les usagers des différences de situation appréciables ou que la différenciation résulte d’une nécessité d’intérêt général. Cependant cette différence de traitement doit, aussi, être proportionnée à la différence de situation ( 13 décembre 2002, Mme Duvignères). Pour ce qui est de la différenciation de tarifs pour l’accès aux services publics locaux, le juge admet des différenciations tarifaires à raison de l’origine communale ou non des usagers si pour aucun usager le tarif ne dépasse le prix de revient du service. C.E., 5 octobre 1984, Commissaire de la République de l'Ariège.
En l'espèce, les résidents de la région et les non-résidents sont effectivement dans des situations différentes appréciables ainsi en vertu de la jurisprudence du 10 mai 1974 rendue par le conseil d'état, il est tout à fait possible de les soumettre à un traitement différent. D'autant qu'une telle différenciation semble proportionnée, comme l'exige le juge administratif depuis la décision Madame Duvignères, puisque les résidents d'une région contribuent d'une façon ou d'une autre au paiement des services publics par les diverses taxes auxquelles elles sont soumises. Par conséquent les gestionnaires dudit service public peuvent procéder à cette tarification diversifiée sans porter atteinte au principe d'égalité devant les charges publiques.
2 – Dans un deuxième temps, en accord avec l'administration organisant le service, la société décide la fermeture temporaire du tronçon autoroutier desservant Brest afin d'effectuer des travaux. Elle décide par ailleurs de fermer de façon définitive l'axe autoroutier reliant Brest à Ecomouv, un groupement de communes bretonnes.
Est-il possible pour le gestionnaire d'un service public de procéder à la modification voire à la suppression de tout ou partie du service ?
La question portant sur la modification voire la suppression d'un service public concerne le principe de mutabilité du service public. Ce principe désigne l'adaptation des services publics à l'évolution des besoins et de l'intérêt général. Dans le cas d'une délégation de service public, l'administration garde un pouvoir de modification unilatérale des conditions d'exécution du service, cette idée est issue d'une décision rendure par le conseil d'état en 1902 Compagnie nouvelle du gaz de Déville-lès-Rouen. Et le cas échéant, il n'y a pas d'obstacle à la suppression d'un service public, de la même manière qu'il n'y a pas d'obstacle à la modification d'un service public ou à sa réorganisation. En effet, dans un arrêt Sieur Vannier en date du 27 Janvier 1961 le Conseil d'Etat a posé l'idée selon laquelle les usagers du service public ne bénéficient d'aucun droit au maintien de ce service qui peut donc être supprimé à l'avenir par l'autorité administrative.
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