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La vie peut-elle être l’objet d’une connaissance scientifique ?

Dissertation : La vie peut-elle être l’objet d’une connaissance scientifique ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Avril 2021  •  Dissertation  •  1 315 Mots (6 Pages)  •  502 Vues

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Sujet : la vie peut-elle être l’objet d’une connaissance scientifique ?

  Les progrès de la science étant si variés et si rapides que l’on serait tenté d’affirmer que cette dernière est en mesure de saisir la vie elle-même. Or, on entend par vie l’anima, c’est-à-dire l’ensemble des phénomènes qui animent un être de sa naissance à sa mort. Un être vivant se distingue d’un corps inanimé par sa capacité à être à l’origine de son propre mouvement.

Dans notre sujet, l’emploi du verbe « pouvoir » renvoie à la possibilité. Le possible n’est ni réel ni nécessaire ; ce qui est possible n’existe pas au moment où l’on parle, il n’est pas inéluctable. Il désigne seulement une éventualité susceptible de se réaliser.

On s’interroge ici sur la possibilité de connaître la vie par les sciences. Y a-t-il une contradiction à rapprocher l’anima d’une connaissance scientifique ? Par connaissance scientifique on définit un savoir issu de démonstration et d’expérimentation. En ce sens, ces connaissances sont dites à posteriori. On distingue ces savoirs d’un simple avis qui serait purement subjectif.

Ainsi donc, la vie peut-elle être l’objet d’un savoir scientifique ? Connaître le vivant est-ce connaître la vie ? Pour connaître la vie faut-il nécessairement distinguer l’esprit et le corps ? 

  Dans un premier temps, il apparaît que le vivant peut être le sujet d'un savoir scientifique. Le terme vivant désigne ici tous les êtres animés. Ainsi, il est intéressant de noter que la philosophie est souvent étroitement liée aux sciences. Par exemple, Descartes lui-même s’intéressât à la physique céleste avant de se tourner vers la philosophie. De plus, les penseurs antiques s’attachaient déjà à connaître le vivant. Aristote distingue ainsi le vivant des autres corps en démontrant que le tout possède plus d’unité que la somme. Pour lui, un être vivant est composé de différentes parties connectées entre elles et dépendantes les unes des autres. En prenant l’exemple de la douleur, il montre que si l’un des éléments est lésé c’est l’entièreté du corps qui est concerné prouvant ainsi le statut d’organisme, de tout, du vivant. Il distingue donc ce dernier de la somme. Dans cette dernière, les composants sont simplement accumulés, et n'ont pas de réelles interactions entre eux, ils sont moins unis que les composants des organismes vivants. Ce raisonnement s’applique également au cas des êtres artificiel. Pour Aristote, ces derniers, puisqu’ils sont le résultat d’un assemblage du à une main externe, possèdent moins d’unité que le vivant. 

Cependant, dans la pensée cartésienne, la comparaison aux êtres artificiels est essentielle à l’étude du vivant. En effet, cette démarche nous permet de partir d’un fonctionnement qui nous est connu, car nous en sommes à l’origine, afin de saisir les principes d’un corps animé. Cette attitude peut facilement être ramenée à une démarche scientifique car elle part de concepts connus et maitrisés pour expliquer des fonctionnements inconnus et complexes.

Malheureusement, ce procédé nous oblige à considérer le vivant comme semblable aux choses inanimées. Kant se place ici en opposition avec la pensée de Descartes en soulignant la différence des forces régissant le vivant et le mécanisme. Dans sa pensée, le mécanisme se meut par la force motrice là où le vivant est régi par une force formatrice. Ainsi les parties d’un système « existent les unes pour les autres et non les unes par les autres ». Les aiguilles d’une montre cassée ne sauraient pouvoir se réparer là où le vivant est capable, dans une certaine mesure, de se subvenir à lui-même. On parle en effet, dans le langage biologique et écologique, de vicariance pour désigner la faculté d’un organe à endosser les fonctions d’un organe dysfonctionnel. Ce phénomène permet même à certaines espèces de reconstituer un organisme entier à partir d’un membre sectionné. 

Pour finir, on peut se demander quelle est la finalité, le but du vivant. À partir de l’observation du monde naturel nous sommes en mesure de comprendre que les êtres animés agissent, pour l’essentiel, dans le but de conserver leur intégrité physique, de sustenter leurs besoins et de se reproduire. Bergson expose ainsi, dans son ouvrage L’évolution créatrice, ses observations sur les capacités animales à répondre aux trois nécessités évoquées en amont. Il arrive à la conclusion que c’est l’instinct qui, de façon plus ou moins pressante, guide les comportements du vivant. Si cette question de la finalité du vivant reste ouverte, il semble que le vivant en lui-même puisse, par l’observation et l’expérimentation, faire l’objet d’un savoir scientifique. Mais connaître le vivant est-ce connaître la vie ? Le vivant n’est-il qu’une manifestation sensible de la vie ? 

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