L’œuvre d’art peut-elle être autre chose qu’un objet de luxe ? D’où provient l’admiration de Diderot pour ce tableau ?
Commentaire de texte : L’œuvre d’art peut-elle être autre chose qu’un objet de luxe ? D’où provient l’admiration de Diderot pour ce tableau ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Slire • 3 Juin 2018 • Commentaire de texte • 622 Mots (3 Pages) • 881 Vues
Français
L’œuvre d’art peut-elle être autre chose qu’un objet de luxe ? D’où provient l’admiration de Diderot pour ce tableau ?
- Un tableau vrai.
La première partie de ce texte de la ligne 144 à 176, détaille une scène de naufrage par l’intermédiaire de l’auteur, par conséquent de Diderot. Cette scène est décrite avec une précision presque chirurgicale, on y retrouve une abondance de détails « […] ce vieil arbre que les vents ont déchiré. » « [...] vois ces rochers couverts de verdure. » (l.144,145 et 146), ce qui donne une impression de désordre. Cette figure de style qu’est l’accumulation renforce l’agitation et la pagaille de cette scène.
Dans cet extrait, l’auteur interpelle Dieu par l’intermédiaire du lecteur, grâce notamment à l’utilisation de la deuxième personne du singulier. « Dieu ! Si tu anéantis cet ouvrage de l’art, on dira que tu es un Dieu jaloux. » (l.151). L’utilisation de l’impératif ainsi que du verbe « voir » suscite chez le lecteur une expression de malheur, de pitié et de souffrance et donc l’instauration du registre pathétique « Vois cette mère fraîchement échappée des eaux avec son époux ; […] c’est pour son enfant » (l.166 et 167). Cette situation est d’autant plus pathétique que tous ces malheurs auraient pu être évités et peuvent être arrêté à tout moment. En effet dans le texte Diderot supplie Dieu de sauver tous ces gens « Ecoute la prière de celui-ci qui te remercie. » (l.154), il le tient même pour responsable de cet accident « Ô Dieu ! Reconnais les eaux que tu as créées. Reconnais-les, […], et qu’il t’a plu de dissiper » (l.168-169-170 et 171).
Tous ces détails et ces sommations à Dieu nous font penser que Diderot vit cette scène sous yeux, qu’elle est réelle. Cette stratégie argumentative faisant usage du registre pathétique afin d’obtenir la sympathie des lecteurs permet à Diderot de convaincre et persuader ces derniers que ce qu’il évoque est véritable.
Cependant, on apprend que cette scène n’est que purement fictive puisqu’il s’agit en fait d’un tableau du peintre Claude Joseph Vernet. Cette nouvelle créer un effet du surprise, presque comique. Malgré cela, Diderot continue d’insister sur la véracité du tableau tellement il est réaliste et bien fait « Ô mon ami, le beau Vernet que je possède » (l.180) « Comme toute cette scène est vraie » (l.185) « Que cet artiste a d’esprit ! » (l.183). L’anaphore du mot « comme » renforce l’idée que le réalisme est dû au talent de son peintre « […] comme tout y est harmonieux […] » (l.191). Le tableau étant tellement magnifique, Diderot se considère inférieur, instaurant un sentiment d’humilité en lui « Le peintre a humilié le philosophe » (l.179), « Déjà ce n’est plus moi qu’on visite, qu’on vient entendre : C’est Vernet qu’on vient admirer chez moi. » (l.178-179), « Venez voir mon Vernet ; […] » (l.202). L’admiration et la fascination du romancier français est telle qu’il met le tableau au même rang qu’une création divine, le peintre devenant par extension un être céleste, rival de Dieu. C’est pourquoi il demande à Dieu de ne pas lui enlever son œuvre « […] et laisse-moi mon tableau. » (l.176) « […] ; mais ne me l’ôtez pas » (l.202). On peut alors se demander qu’elle est la personne qu’implore l’auteur depuis le début du texte ? Est-ce le peintre ou bien Dieu.
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