En quoi une pédagogie du projet peut-elle aider un enfant en très grandes difficultés à devenir un élève ?
Analyse sectorielle : En quoi une pédagogie du projet peut-elle aider un enfant en très grandes difficultés à devenir un élève ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar morisette • 4 Mars 2015 • Analyse sectorielle • 9 216 Mots (37 Pages) • 963 Vues
En quoi une pédagogie du projet peut-elle aider un enfant en très grandes difficultés à devenir un élève ?
Session de septembre 2006
Année scolaire 2006 - 2007
Sommaire :
En quoi une pédagogie du projet peut-elle aider un enfant en très grandes difficultés à devenir un élève ?
Introduction
I - Situation professionnelle à l'origine de la réflexion :
1) Etre enseignant en ITEP.
2) Un projet commun.
3) La mise en place du projet.
4) L'appropriation d'un travail collectif.
5) En quoi un projet peut-il être moteur de changements ?
II - L'enfant en grandes difficultés.
1) La difficulté de vivre avec et comme les autres.
1a-Une histoire personnelle difficile.
1b-La difficulté à vivre ces troubles.
2) La place de cet enfant à l'école.
2a-Des retards importants dans les apprentissages.
2b-Une résistance construite aux situations d'apprentissage, une stratégie contre l'apprendre.
3) Des difficultés à apprendre.
3a-La construction du temps et de l'espace.
3b-Des difficultés en mathématiques.
3c-Des problèmes de langue.
3d-Apprendre à vivre et vivre avec les autres.
3e-Quel projet personnel pour l'enfant?
4) Le placement en institution.
4a-Une marginalisation supplémentaire.
4b-La scolarisation au sein de l'ITEP.
5) Quelles approches pédagogiques en ITEP ?
5a-Le rôle de l'enseignant.
5b-Le rôle de l'école.
5c-L’évitement des situations d’apprentissage.
5d-Comment gérer de tels manques dans les apprentissages ?
5e-Le rapport aux apprentissages, quelle identité d'élève ?
5f-Permettre à l'enfant de devenir un élève, un sujet parmi ses pairs.
III - Le projet, prétexte à la mise en place d'un cadre sortant de la pratique scolaire habituelle.
1) Une pédagogie du projet : quelle pédagogie pour quels projets ?
1a-Mes précédents projets menés en classe.
1b-Quel projet pour quels objectifs ?
1c-La maturation d'un projet.
2) Les cadres dans lesquels le projet existe.
2a-La lisibilité d'une démarche.
2b-Un cadre ritualisé.
2c-L'appropriation d'une situation de classe différente.
2d-L'image d'un enfant, une identité qui se construit.
2e-Le cadre de la classe.
3) L'évaluation et les limites du projet.
3a-Un projet pour quels apprentissages ?
3b-De l'enfant en grandes difficultés à l'élève.
Conclusion
Introduction
J'enseigne en ITEP (Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique) depuis 5 ans, avec des enfants de 6 à 12 ans, certaines années avec la classe des apprentis lecteurs, d'autres avec celle des lecteurs.
Les élèves pris en charge en ITEP n’ont pas un profil mais des profils. Il n’y a pas un type d’enfant, mais des enfants avec des problématiques et des troubles qui leur sont propres, même si l’on peut reconnaître quelques traits communs. L’enfant entré en lecture est entré dans les apprentissages. Sa référence à l’école a évolué. Il a accepté quelque part son métier d’élève, des contraintes qui ont porté leurs fruits. Des fruits. Avec eux on va travailler sur un cadre, sur une valorisation du travail scolaire, sur une identité et un comportement d’élève, d’enfant qui a pour objectif personnel un retour à une certaine norme qui pourrait lui permettre de retourner chez lui. En revenant dans le circuit scolaire normal. Etre réintégré. Scolairement et socialement.
L’enfant du même âge, connaissant aussi des troubles du comportement, mais qui ne sait pas lire, qui apprend depuis quatre, cinq, voire six ans... Quelle projection peut-il se faire quant à son cursus scolaire, à sa place d’élève ? Pourquoi est-il en classe ? Qu’a-t-il à y gagner, à vivre ces longues heures de classe, ponctuées par des temps d’atelier qui le font sortir de la classe alors que d’autres y restent ? Quand il revient en classe, certains de ses camarades ont travaillé et progressé. Ceux-ci se tiennent mieux. Ils sont mieux “vus”. Eux. Arriver à être marginal dans ce milieu qui l‘est déjà tellement. En plus l’autre est énervant. Il le bouscule, l’autre. L’agité ou le plus calme. Il a du mal à vivre avec l’autre, dans ce cadre particulier, l’école, où ce ne sont pas les progrès scolaires qui pourraient justifier sa douloureuse présence. Qu’est-ce qu’il fait là ? Pourquoi il est là ? Il n’y arrive pas, de toute façon.
Et ma place d’enseignant, dans tout ça ? Me heurtant à ces enfants qui ne progressent pas, je me demande comment faire, pour les faire entrer dans les apprentissages. C’est ce qui m’intéresse, moi, enseignant, les apprentissages. Aider l’enfant à entrer dans les apprentissages, faire évoluer son image d’élève. Je ne suis pas seul en cause. Avant moi, d’autres collègues ont travaillé à ce propos, essayé, tenté,
...