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Interprétation littéraire Quintilien Sur L’Institution oratoire 95 après J.-C., Livre III

Dissertation : Interprétation littéraire Quintilien Sur L’Institution oratoire 95 après J.-C., Livre III. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Octobre 2021  •  Dissertation  •  1 137 Mots (5 Pages)  •  583 Vues

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Interprétation littéraire : Quintilien Sur L’Institution oratoire 95 après J.-C., Livre III

Suffit-il d’être convaincu de son idée pour convaincre les autres ?

        Quintilien était un rhéteur et pédagogue latin du Iᵉʳ siècle après J.-C. Il est l'auteur d'un important manuel de rhétorique, l'Institution oratoire, dont l'influence sur l'art oratoire se prolongea pendant des siècles. L’extrait de texte étudié est donc issu de L’institution oratoire de Quintilien et parle de l’art de la parole, la rhétorique. Cet art de bien parler sert en partie à convaincre les autres, on on pourrait donc se poser la question : Suffit-il d’être convaincu de son idée pour convaincre les autres ? Premièrement nous étudierons l’avis de l’auteur sur les grands orateurs dans la première partie du texte (l.6-16). Puis dans un second temps nous verrons dans la deuxième partie du texte (l.16-27) comment répond l’auteur à la question « Que si, dans de pures fictions, l'illusion produite par la prononciation est telle, que nous nous passionnons jusqu'aux larmes ou à la colère, quelle force ne doit pas lui prêter la réalité ? » (l.16-18).

        Tout d’abord le début du texte commence par une phrase très importante sur l’importance du ton dans les phrases prononcées par l’orateur. Ce qui nous donne déjà un petite idée de la réponse de l’auteur à notre question. Pour convaincre les autres que son idée est juste, il faut également employer divers procédés autres que seulement la conviction. Croire en une idée, cela est bien beau mais il faut la faire vivre cette idée, donner de la vie à ses paroles que ce soit par les gestes ou par la voix « Le feu des sentiments les plus vifs languit et s'éteint, s'il n'est alimenté par la voix, par le visage, par le corps entier de celui qui parle. » (l.8-9) Nous pouvons observer dans cette phrase une gradation « (…) par la voix, par le visage, par le corps entier (...) » la voix qui est quelque chose d’invisible puis l’expression du visage qui se remarque déjà plus puis pour terminer, le corps dans son entièreté doit être utilisé pour parler. Cette gradation sert à accentuer la notion de "totalité"  dans le sens où quand on parle, la voix ne se suffit pas à elle seule. Une allusion à la justice et par la même occasion au métier d’avocat est faite ensuite « Encore avec cela serons-nous bienheureux, si ce feu se communique aux juges » (l.9-10) un métier où en effet savoir bien parler est plus que nécessaire. Le métier d’avocat n’existait pas encore à l’époque de Quintilien mais pendant l'Antiquité/Moyen-Âge, l'idée d'assister un individu dans sa défense apparaît en Grèce et à Rome. En Grèce par exemple, les accusés se défendaient seuls mais sur la base d'un discours rédigé par de Grands orateurs. La dernière phrase citée nous exprime également la difficulté qui se faisait ressentir quand il s’agissait de convaincre les juges. Et cette idée de difficulté est tout de suite reprises dans la phrase qui suit « Tant s'en faut que nous ayons lieu d'espérer de les émouvoir, si nous nous montrons nonchalants et froids ! Craignons plutôt que notre apathie ne finisse par les gagner. ». Réussir à émouvoir les juges était donc une tâche plutôt ardue, d’autant plus si les paroles de l’orateur étaient plates et vides, prononcées sans la moindre sorte d’étincelle dans la voix. Il renchérit et souligne son propos « Craignons plutôt que notre apathie ne finisse par les gagner. ». Nous pouvons remarquer l’antithèse formée par les deux termes « émouvoir » et « apathie » cités précédemment qui sont à l’attention des juges. Puis les termes « nonchalants » et « froids » qui eux concernent les piètres orateurs.  Pour l’instant, Quintilien semble nous exprimer que la rhétorique est quelque chose de bien et qu’en effet il est impossible, inenvisageable de réussir à convaincre quiconque en étant seulement convaincu de ce que l’on dit. Il ajoute par la suite cette notion de « puissance » de l’élocution et cite l’exemple des comédiens « (…) que nous trouvons infiniment plus de plaisir à les entendre qu'à les lire, et que même ils nous intéressent à des pièces détestables (…) ». Il est clair que l’art de la parole apporte quelque chose aux texte originels si celui-ci est bien maîtrisée et que sans elle le théâtre ne vivrait pas aussi bien.

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