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Cours sur la conscience et la perception

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Par   •  28 Novembre 2020  •  Cours  •  10 509 Mots (43 Pages)  •  567 Vues

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Conscience et Perception

  1. Conscience : définitions

* Les faires chercher une définition de conscience à partir de différentes expressions :
        1- Un bruit étrange attira mon attention
         2- J’ai conscience de présenter un raisonnement fragile
        3- Avoir mauvaise conscience
        4- Je sais que je suis un être humain
        5- J’ai conscience que vous écrivez

  * Texte Magnard p 44 : Homme sans visage.
        un vide plein du monde
        une fenêtre
        pas remarqué jusque là que je suis le seul à ne pas avoir de tête
        particularisé, vieillissant, pas de reconnaissance de ce visage que je vois dans mon miroir

* D’où questions :

- mécanisme de perception
- place du corps incontournable dans la conscience ? (d’où la question de la perception)
- question de la subjectivité (puis-je connaître en vérité ?) !

1. Définition de la notion

        * La conscience est d’abord ce qui nous permet de nous apercevoir de ce qui est autour de nous. Je prends conscience du temps du lieu où je suis. La nature seule, la sensation seule ne permettent pas cela, il faut la conscience en tant que connaissance intuitive et immédiate du monde. En ce sens elle nous différencie de la nature et des autres êtres. La conscience pose le monde comme un objet (d’étonnement et d’exploration). Je ne vis pas seulement dans le monde, mais je le regarde et j’ai conscience de ce qui existe. J’en ai conscience, signifie que j’en ai une connaissance intuitive, immédiate et actuelle.

        * Connaissance intuitive du monde mais de moi-même aussi. Je peux voir ce qui se passe en moi. Je peux prendre conscience que je suis joyeux, ou que je suis angoissé. et je prend conscience de moi à travers mes  sentiments, mes actes et mes pensées.

        * Distinction conscience spontanée et conscience réfléchie. Réfléchie car c’est comme nous voir dans un miroir, on peut être l’objet de notre propre regard. Regard intérieur qui est la conscience. C’est étonnant car nous ne sommes pas un objet, comment peut-on se voir soi même comme un objet, s’analyser et s’étudier? Objet ne signifie pas chose; Objet / sujet: Le sujet est l’esprit connaissant (qui connaît), l’objet c’est ce qui est étudié. (on dit “objet de conscience” ou “objet de connaissance“, “faire l’objet de remarques de la part de”....)

def STI, p120: Conscience spontanée = saisie directe par le sujet de ses états psychiques (sentiments, sensation intérieures: je me sens bien, mal, triste, joyeux, j‘ai faim, j‘ai mal...) et de ses actes.  

 C'est-à-dire que c’est ce qui se donne au sujet de manière immédiate et intuitivement, sans travail de construction intellectuelle et sans l’intermédiaire de concepts (idées conçues par l’esprit)= “avoir conscience de quelque chose”.

                Conscience réfléxive = retour du sujet sur lui-même, le moi se distinguant alors de ses états psychiques. Avoir conscience d’avoir conscience. Parce que toute conscience de quelque chose est d’abord une conscience de soi. On regarde nos sensations et sentiments comme un objet qui serait observé de l’extérieur. La conscience suppose un écart de soi à soi. Il y a comme une dissociation en nous même: je me vois me voyant, je me regarde penser. Je sors d’un rapport immédiat au réel, d’un rapport uniquement dans le présent. (mémoire et avenir)

(L’animal fonctionne sous l’emprise de stimulus innés ou de réflexes conditionnés; cf réflexe de Pavlov, clochette tinte quand on apporte la nourriture, après adaptation si la sonnette tinte, le chien salive même si la nourriture n’est pas servie = un conditionnement et pas une conscience réfléchie)

Conscience morale : jugement relatif au bien ou au mal qui se pose de façon immédiate sur des actes ou des pensées

        2. Conscience comme spécificité de l’homme

        * On voit ainsi que nous ne sommes pas posés dans l’existence (comme la pierre), ni des mécanismes faits que d’instincts comme les animaux (déterminés à suivre telle loi de la nature) , nous pouvons prendre du recul par rapport à ce que nous voyons et vivons. Ainsi, même si, dans la nature, l’homme n’est pas physiquement doué des plus grandes capacités, il a une spécificité unique, celle de l’esprit, de l’esprit conscient.

Cette spécificité fait-elle de l’homme un être à part dans la nature ?

texte Pascal p25 Delagrave.
“(347-200) L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature; mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser: une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer. Mais, quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui; l’univers n’en sait rien. [...]
(397-114) La grandeur de l’homme est grande en ce sens qu’il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable. C’est donc être misérable que de se connaître misérable; mais c’est être grand que de connaître qu’on est misérable.
Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C’est de là qu’il nous faut relever et non l’espace et la durée que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser, voilà le principe de la morale. »
Pascal,
 Pensées, 1670, GF.

        L’homme est donc physiquement fragile par rapport à l’univers. Un rien peut mettre fin à son existence. Est-ce à dire que l’homme est l’être qui a le moins d’importance? Pas nécessairement, car il a un élément qui le spécifie (le rend spécial) : la conscience. S’il meurt, il sait qu’il meurt; s’il est misérable dans l’univers, il sait qu’il est misérable.(misérable = sans grandeur). La connaissance de notre misère ne nous rend pas différents, nous conservons la même condition humaine. Cependant, cette connaissance fait quand même notre grandeur, pas parce que c’est une honnêteté et une grande noblesse que de se reconnaître faible si on l‘est. Mais encore parce que l’homme est le seul être à se connaître,  pouvoir faire ce retour sur soi. A pouvoir prendre de la distance avec le monde pour examiner “qui suis-je?”.

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