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Cours conscience savoir être

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Par   •  5 Mars 2019  •  Cours  •  5 842 Mots (24 Pages)  •  654 Vues

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  • ÊTRE HOMME ? ETRE UN SUJET HUMAIN ?
  • I- DÉFINIR L’HOMME PAR LA CONSCIENCE
  • Leçon 1: SE SAVOIR ÊTRE 
  •         Tout semble se passer comme si, à la différence des choses qui m’entourent, j’avais conscience de moi-même. Une forme de savoir accompagne chacun de mes gestes, savoir  de soi qui paraît aller de soi, comme quand nous nous reprenons nous-même spontanément en nous réveillant. C’est une expérience des plus banales et des plus quotidiennes, pourtant, s’il est immédiat, cet acte est-il si simple ? Derrière l’apparente évidence, ne se cache-t-il pas la plus grande profondeur ? Pour essayer d’y voir clair, commençons par identifier des degrés de conscience. Si l’on partait de zéro, à partir de quand pourrait-on dire qu’il y a conscience ?
  • A – La conscience sensible : la sensation
  •         Dès qu’il y a vie, sensibilité, on serait tenter de dire qu’apparaît une certaine forme de conscience, comme si la sensation constituait un premier étage de conscience. En effet alors il y a une ouverture sur l’extérieur, il n’y plus indifférence mais interaction, relation. On serait même tenter de dire que plus il y a dépendance ou interelation, plus il y a conscience, la bêtise étant souvent synonyme d’enfermement.
  •         Plusieurs problèmes se posent toutefois : peut-il y avoir sensation sans sens et sans système nerveux ? Cala paraît bien difficile, et pourtant, si le végétal ne dispose pas de système nerveux, et si la fleur n’a vraisemblablement pas mal quand on la cueille, elle réagit avec son environnement d’une manière infiniment plus complexe que ne le fait la pierre qui s’érode ou le clou qui rouille (Le vivant).  Premier niveau de conscience = non-indifférence
  • B – La conscience perceptive : la perception
  • sentir
  • voir
  • entendre
  • percevoir
  • regarder
  • écouter
  •                Si la sensation est pure réception de l’information, la perception, elle, semble impliquer son traitement. Il y aurait donc une différence fondamentale entre ces deux opérations au sens où si la première apparaît comme passive, la seconde engagerait une véritable activité, soit donc une forme de conscience plus complexe encore. Dans l’acte de percevoir en effet il y a sélection des informations et interprétation (L’interprétation) ou même analyse. C’est toute la différence que l’on trouve entre celui qui voit un sourire et celui qui perçoit une bienveillance ou une moquerie. Il y a aussi évidement un effort de concentration ou d’attention, comme la présence d’une volonté ou d’une intention tout au moins. Il est évident en ce sens que la plupart les animaux sont capables de produire cette opération. On peut penser à la lionne qui chasse par exemple. Perception = sensation + jugement.
  •         Toutefois la question se pose de savoir si la réceptivité pure de la sensation est trouvable dans la nature, si donc tout être ne traite pas spontanément l’information qu’il reçoit. Le pur sentir existe-t-il vraiment ou n’est-il qu’un étape simplement théorique ?
  • C – La conscience psychologique : le reflexion
  •         La forme la plus complexe de conscience apparaît très certainement avec la capacité qu’un être peut avoir de se représenter intellectuellement, mentalement, idéellement ou psychiquement, sa propre existence et ce qu’il est en train de faire. Dans ce cas je ne me contente pas seulement d’être là, mais je me vois aussi comme y étant. La conscience serait alors une sorte de savoir, de reflet ou de reprise de soi qui accompagne chacun de mes gestes.  Conscience vient d’ailleurs du latin cum scientia qui veut dire “avec savoir”. Je me rends compte de ce que je vis ou de ce que je fais au moment même où je le vis et le fais . Ici je ne fais pas qu’être, je me sais être. La grande question est alors de savoir si cette capacité est bien une spécificité de l’homme dans la mesure où l’observation semble montrer que l’animal se contente de vivre sa vie sans se la représenter. Il n’est apparement pas capable de se reconnaître dans le miroir.
  •         Ici on a l’habitude de distinguer deux niveaux de conscience psychologique mais aussi  d’opérer une distinction. Le premier niveau correspond au fait “d’être conscient”, c’est-à -dire au fait de savoir qui on est, ce que l’on fait, et ce que l’on dit. On parle de conscience immédiate pour désigner cette faculté que nous avons de nous rendre compte de notre propre existence. Le second niveau, lui, implique davantage de profondeur et d’intensité en terme de réflexivité puisqu’il correspond à l’acte de “prendre conscience” de soi.  C’est une opération qui consiste à se prendre soi-même pour objet de pensée. Il est question alors d’introspection, et l’on parle de conscience non plus immédiate mais  réfléchie. Ces deux niveaux de conscience psychologique sont à bien distinguer de la “conscience dite morale”. En effet, même si il y a une articulation évidente entre la faculté d’instrospection et l’examen moral intérieur, le terme de conscience ne désigne pas tout à fait la même chose dans les deux cas. D’un côté il y a la faculté psychologique de se penser, autrement dit d’opérer une séparation entre soi et soi-même, et de l’autre la dimension morale de la réflexion que l’homme peut faire sur lui-même. Conscience désigne alors dans le deuxième cas de figure une sorte de voix intérieure qui examine et juge la valeur de nos actions, ou encore pose ses exigences, ses principe ou ses impératifs. C’est là que l’on parle de bonne et mauvaise conscience, de regret, de remord et de devoir (La morale, Le devoir). Nous comprenons évidemment que sans la faculté psychologique de se dédoubler, de se diviser ou de se séparer entre celui qui fait et celui  qui se voit comme faisant, il ne pourrait pas y avoir de dimension morale du tout.

  • Leçon 2 : LE MOI AU CENTRE

Poursuivons avec l’étude d’un texte qui aura construit avec rigueur ce concept de conscience

  • A- Conscience de soi et conscience du monde

Texte n°1  : Sur la différence entre la manière d’être des choses et celle des hommes

        Les choses de la nature n’existent qu’immédiatement et d’une seule façon, tandis que l’homme, parce qu’il est esprit, a une double existence ; il existe d’une part au même titre que les choses de la nature, mais d’autre part il existe aussi pour soi, il se contemple, se représente à lui-même, se pense et n’est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi. Cette conscience de soi, l’homme l’acquiert de deux manières : Primo, théoriquement, parce qu’il doit se pencher sur lui-même pour prendre conscience de tous les mouvements, replis et penchants du coeur humain et d’une façon générale se contempler, se représenter ce que la pensée peut lui assigner comme essence, enfin se reconnaître exclusivement aussi bien dans ce qu’il tire de son propre fond que dans les données qu’il reçoit de l’extérieur. Deuxièmement, l’homme se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu’il est poussé à se trouver lui-même, à se reconnaître lui-même dans ce qui lui est donné immédiatement, dans ce qui s’offre à lui extérieurement. Il y parvient en changeant les choses extérieures, qu’il marque du sceau de son intériorité et dans lesquelles il ne retrouve que ses propres déterminations. L’homme agit ainsi, de par sa liberté de sujet, pour ôter au monde extérieur son caractère farouchement étranger et pour ne jouir des choses que parce qu’il y retrouve une forme extérieure de sa propre réalité. Ce besoin de modifier  les choses extérieures est déjà inscrit dans les premiers penchants de l’enfant ; le petit garçon qui jette des pierres dans le torrent et admire les ronds qui se forment dans l’eau, admire en fait une oeuvre où il bénéficie du spectacle de sa propre activité.

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