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Le rapport à autrui dans le tourisme

TD : Le rapport à autrui dans le tourisme. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Mars 2020  •  TD  •  1 450 Mots (6 Pages)  •  530 Vues

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A) Un individu « volontaire », égocentrique

On pourrait penser à premier bord que les personnes qui réalisent de telles missions humanitaires sont des êtres bienveillant, généreux et prêts à donner leur temps et leur savoir auprès des populations en difficulté. Certes, mais ces missions humanitaires effectuées par des individuels ne sont pas sans arrière-pensée, et non pas par des organismes comme Médecin sans frontières, où les médecins sont des professionnels, rémunérés par l’ONG. En effet, avec l’essor des réseaux sociaux, et de l’importance aujourd’hui accordée à l’image sociale que nous pouvons renvoyer, ces missions humanitaires se sont transformées en réelles courses aux « likes ». L’envie perverse de vouloir toujours être vu, d’être reconnu entache la noblesse de la cause. Pour appuyer cet argument, je vais vous parler du compte Instagram « White Savior Barbie », terme dérivé de « White Savior Complex » ce syndrome de l’Occidental qui pense pouvoir sauver le monde rien qu’en sautant dans un avion, sans savoir si sa formation et ses compétences seront d’une quelconque utilité là où il atterrira. Pour faire simple, ce sont deux américaines qui ont voulu dénoncer ces comportements en mettant en scène des Barbie déconnectées de la réalité et davantage obsédée par l’alimentation des réseaux sociaux que par celle des enfants affamés qu’elle prétend vouloir aider.

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Malheureusement, ce compte représente que trop bien la réalité. On retrouve de plus en plus de post avec des hashtags comme #nourrirl’Afrique, #mesenfantsafricains, #jefaisjustemapart ou encore slumfie, contraction de selfie et de bidonville en anglais. Je vous montre les images et je vous laisse en juger si cela est correct de mettre autant en avant le fait de partir en mission humanitaire. Alors oui, partir en mission humanitaire ça fait « bien » auprès des autres que ce soit pour se construire un CV, ou encore même matcher sur Tinder mais vous ne pensez pas que cela décrébilise la majorité des missions dès lors ? On est venu à un point où plusieurs organisations ont édité des guides pour rappeler les bonnes manières aux volontouristes, avec des instructions tellement évidentes qu’on ne devrait pas les mentionner « Gardez toujours à l’esprit que les gens ne sont pas des attractions touristiques […] Évitez de prendre des photos de personnes vulnérables ou dans des situations dégradantes, etc. »

Enfin, on peut évoquer l’aspect touristique, les volontouristes n’y vont pas exclusivement pour se rendre utile, mais profite également d’une semaine de visite avant (dans la plupart des organismes proposant des formules de volontourisme). Visite du pays faite par les locaux.

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https://humanitariansoftinder.com/

C) Le volontourisme, conséquence du néocolonialisme ? Complexe du sauveur blanc 

Cette expression désigne ici une personne blanche, privilégiée et bien intentionnée, qui part à "l'autre" bout du monde - imaginons en Ouganda ou aux Philippines - pour accomplir une bonne œuvre auprès de "communautés noires pauvres". Ce faisant, elle ne leur fait bénéficier d'aucune qualification vraiment utile comme, par exemple, une formation médicale, méconnaît la culture du pays et, qui plus est, pose souvent en héros entouré de "pauvres petits noirs" sur les photos qu‘elle publie sur les réseaux sociaux. Il s’agit principalement de célébrités (on peut penser à Brad Pitt et Angelina Jolie), parfois politiciens, mais aussi monsieur et madame tout-le-monde.

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Ce qui peut intriguer dans l’expression « complexe du sauveur blanc », c’est bien l’épithète « blanc » qui la clôture. Son emploi reconnaîtrait implicitement une « racialisation » moderne des comportements. En réalité, si tout individu aujourd’hui peut être sujet au white saviorism, il faut, pour comprendre le phénomène et ses réceptions, s’intéresser à ses origines, puisqu’il émerge dans un contexte précis, celui de la domination européenne. Nous pourrions remonter celles-ci au XVème siècle, au moment de la conquête du « Nouveau Monde », soit, de l’émergence d’un discours colonialiste encore embryonnaire. Celui-ci se développe véritablement à partir du XIXème siècle avec les grandes vagues de colonisation en Afrique et en Asie, la « mission civilisatrice » des peuples Blancs conférée par la « hiérarchie naturelle des races » était l’une des justifications principales de l’expansion territoriale européenne. Il fallait venir en aide aux peuples inférieurs, les élever de leur condition primitive, le non-Blanc étant nécessairement peu ou pas civilisé. Ce qui nous importe dans cette brève rétrospection ce sont bien les relents de cet esprit encore visible dans certaines perceptions de l’Autre et attitudes adoptées vis-à-vis de lui. Les saviors sont en réalité les héritiers de cette histoire, la mission civilisatrice s’est déchargée de son racisme assumé mais elle maintient ses bases fondatrices, à savoir, la défense du don de soi au service des autres dans l’ignorance quasi-totale de la réalité effective.

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