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Le Conflit Est-il Au Fondement Des Rapports Avec Autrui ?

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Par   •  10 Juin 2013  •  1 639 Mots (7 Pages)  •  1 997 Vues

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Le conflit est-il au fondement du rapport avec autrui ?

Selon Levinas "autrui en tant qu'autrui n'est pas seulement un alter ego. Il est ce que moi je ne suis pas»., Son existence s'impose à la notre par antagonisme et par égalité, par le fait qu'elle soit étrangère à nous, elle se détache de notre individualisme et nous met en joug de son regard. Par ce fait nous sommes tous sujet à l'existence des autres, donc tous amenés à avoir un certain rapport avec autrui, qui est, en tant que semblable, une autre personne douée d'un potentiel interactif.

La réflexion autour de la nature humaine cherche à élucider les mécanismes de notre façon d'agir par essence vis-à-vis d'autrui, de déterminer les fondements de nos rapports avec lui. La coexistence de différentes consciences capables de jugement sur l'autre devient ainsi un fait dont il faut faire l'étude. Ainsi commencerons-nous par nous demander de quelle nature est notre rapport avec autrui. Nous examinerons premièrement le rapport direct à autrui, ce qu'il entraine par la conscience que nous pouvons avoir de lui, puis de cette analyse découlera différents rapports possibles.

Le premier rapport que je peux avoir avec autrui c'est d'avoir conscience de lui. Etre conscient qu'une autre personne consciente existe nous restreint immédiatement mais confirme également notre existence. Cette opposition est de nature existentielle, puisque lorsque je prends en considération autrui j'entre dans un monde où je ne suis plus le seul à penser et voir mais dans un monde ou je suis un être pouvant être soumis à un tiers jugement, je me dois d'accepter qu'une autre personne puisse avoir des désirs qui ne sont pas les miens et en temps qu'autre personne m'étant semblable je lui dois le respect qu'il devra réciproquement m'accorder. Je me heurte donc à une autre réalité. C'est par ce procédé de reconnaissance que naît selon Hegel la conscience de soi, celle avec laquelle nous sommes amené à nous définir en être pensant par la rencontre avec autrui nous confrontant à un autre être autonome, dès lors il n'y a que par la reconnaissance de cette autre conscience que je peux avoir la certitude d'avoir la mienne, puisque je reconnaît autrui comme un semblable et l'appréhende comme personne pouvant m'appréhender, faisant de moi un être doté d'une conscience prise en considération par l'autre tout comme je prend en considération la sienne.

Notre rapport à autrui ne se limite pas au simple fait d'admettre son existence et d'en mesurer l'importance, le contact se prolonge dans un mécanisme nous mettant en relation avec lui.

Une première approche d'autrui étant faite, un rapport s'opère alors. Puisqu'il possède la faculté de penser, d'éprouver des désirs, il est doté du même potentiel que moi, il peut prétendre aux mêmes fins. Cette prise de conscience nous amène à vouloir nous situer par rapport à autrui, à vouloir affirmer notre existence, notre volonté d'être, tout en sachant qu'il voudra en faire autant. L'ardeur que chacun mettra à vouloir dépasser l'autre déterminera ainsi lequel des deux est le plus à même de prétendre à des fins communes. Cette volonté de domination est explicité par Freud, notamment, lorsqu'il est question de désir. Pour l'accomplissement de nos propres désirs il est dans notre nature de vouloir dominer, voir supprimer la personne faisant obstacle ou prétendant à celui-ci. Cette étude psychanalytique du comportement humain fera naître la phrase «l'homme est un loup pour l'homme», dans notre nature nous faisons facilement abstraction du droit qu'à autrui d'exister pour arriver à nos fins.

Cette théorie ne se vérifie pas qu'à l'égard de deux personnes distinctes mais se confirme à l'échelle d'une société. La conscience du nous, de son ethnie, nous conforte effectivement dans l'idée que d'autres être pensant existent, ils nous entourent et nous formons une

communauté. Celle-ci fonctionne dans une harmonie collective qui s'auto-juge bonne, mais lorsqu'elle se confronte à une communauté étrangère les différences créent un choc, le choc des cultures. L'ethnocentrisme, dont Lévi-Strauss nous parle, est ce principe de rejet de l'autre à cause de ses différences puisqu'on se considère comme étant supérieur. L'autre demeurera, aussi ,certain d'être en face d'une culture inférieur, l'auteur illustre son propos en faisant référence aux conquistadors espagnols dans les Antilles parmi les populations indigènes, les blancs cherchaient encore à déterminer si ceux-ci avaient une âme tandis que les natifs, curieux, isolaient des spécimens étrangers pour voir si leur cadavre entraient en putréfaction. Ceci illustre un rapport que nous pouvons avoir avec autrui, par la confortation du soi nous sommes amené à nous mettre en amont de l'autre, à nous considérer d'emblée comme supérieur, afin d'affirmer et marquer nos différences.

Jusque là l'étude du rapport à autrui nous montre qu'il serait fondamentalement de nature conflictuel, par notre volonté d'exister et de s'affirmer par rapport à l'autre. Cependant toutes les relations ne sont pas immédiatement vouée à une quelconque confrontation, d'autres situations existent

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