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Etude de cas psychopathologie

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Par   •  8 Mai 2022  •  Étude de cas  •  2 287 Mots (10 Pages)  •  308 Vues

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Ecrit Psychopathologie

                                     Etudiant : SIPS  David

(Filière ES  Contrat de professionnalisation 2ème année)

GSF : Mr NOWAK Régis

Enseignante  : Mme CALVO Audrey

Cadre institutionnel :

J’ai été embauché le 26 Août 2020 par l’association  Rénovation en tant qu’éducateur spécialisé en contrat de professionnalisation au sein du DITEP rive gauche  et, plus précisément, de l’unité de jour Mermoz accueillant des jeunes âgés de 14 à 16 ans.

Le DITEP est un dispositif intégré thérapeutique éducatif et pédagogique qui offre aux enfants/adolescents/jeunes majeurs un modèle de prise en charge modulable en fonction de leurs besoins et de leurs troubles.

Le public accueilli est composé de 90 jeunes de 5 à 20 ans, en situation de handicap psychique, orientés par la MDPH. Les enfants/adolescents/jeunes majeurs du DITEP présentent des troubles psychiques qui entravent l’accès aux apprentissages, mais sans déficience intellectuelle.

Le projet de soin du DITEP rive gauche a pour objectif l’apaisement psychique du jeune. Pour le professionnel en devenir que je suis,  cela débute par la rencontre avec le jeune qui permettra d’établir et de tisser un lien indispensable au soin.

Je travaille au sein de l’unité de jour Mermoz  qui se situe à Mérignac et qui accueille 12 jeunes de 14 à 16 ans, filles et garçons, en semaine, de 9h à 16h. Les jeunes que je côtoie sont des adolescent(e)s qui, comme le dirait Françoise Dolto, traversent une période de changement où se jouent des remaniements psychiques, qui s’ajoute aux troubles existants.

L’unité est pilotée par 1 directrice adjointe, l’équipe éducative comprend  4 éducateurs spécialisés, l’équipe pédagogique compte 2 éducatrices scolaires et l’équipe thérapeutique est composée d’1 infirmière, d’1 psychologue et d’1 médecin psychiatre.

Une maîtresse de maison et un éducateur technique spécialisé complètent l’effectif.

Observation clinique :

Je rencontre Grégory dans ce cadre à la rentrée de Septembre 2020 durant une semaine, avant  de rejoindre l’IRTS pour suivre le cursus de formation. Il intègre l’unité Mermoz car il a eu 14 ans le 1er Mars 2020.

Il a auparavant fréquenté l’unité Mozart (12 à 14 ans) du DITEP, pendant 2 ans.

Il arrive donc à 9h, frais et dispos, tout content d’intégrer  « l’unité des grands ». Son téléphone portable greffé à la main, il scande des paroles de rap en se balançant d’un pied sur l’autre. Il est constamment en mouvement, ses yeux marrons sont perçants et expressifs et son visage enfantin. Grégory présente une facilité certaine à utiliser son corps (sport, mime, danse), il possède une aptitude à pratiquer l’humour (verbal et corporel), ainsi qu’une capacité à exercer des travaux manuels (réalisation avec l’aide de l’ETS d’une lampe et d’un bureau). Il n’est quasiment pas scolarisé ( à part pour l’éducation  physique) et n’assiste que très rarement aux cours dispensés sur place par les éducatrices scolaires. Ma rencontre avec Grégory se construit autour de la musique (échange sur les artistes que chacun écoute), de l’humour (il m’a surnommé David le Covid…) et de la boxe (je l’initie à l’aide de pattes d’ours à la pratique de ce sport). Lors de ces leçons de boxe individuelles, Grégory acquiert  très vite les gestes techniques. Il me demande toujours de faire un combat avec moi, ce que j’accepte en chaussant les gants. Il est évident que je retiens mes coups, lui moins, il frappe  et cherche le contact physique en m’enlaçant pour me faire une sorte de « câlin combattant ».

Grégory a été victime/acteur de trois contentions (suivi d’ appel aux pompiers mais sans hospitalisation) réalisées par les éducateurs depuis son arrivée, lors de crises clastiques déclenchées par des événements à première vue anodins (1-il fait tomber un paquet de pâtes et ne veut pas le ramasser, 2-il tente de forcer l'accès à la cuisine alors qu'il n'en a pas le droit, 3- un autre jeune le harcèle avec un bâton jusqu’à ce qu’il dégoupille...)

Le scénario est souvent le même : Suite à l’élément déclencheur, Grégory s’en prend à l’autre verbalement (insultes) puis physiquement (coups), il entre dans une sorte de transe, n’entend  plus , ne voit plus, semble comme absent et se met à frapper l'autre et s'agresser lui-même (morsure, étranglement, tentative d'énucléation). Contenu par l’éducateur, il hurle, insulte, tient des propos délirants (se prend pour un monstre) et profère des menaces de mort : « je vais te tuer ! ». La crise peut durer plus d’une heure. Une fois l'épisode clastique passé, épuisé, il entre dans une phase régressive où  il se replie sur lui-même et redevient un petit enfant, il ne verbalise pas ce qui s’est passé.

Trouble psychique  et analyse de situation

Grégory a une histoire singulière : Son père a causé le décès de son demi-frère par

maltraitance en 2005.

Grégory est né le 01 Mars 2006, son père étant incarcéré, il vit avec sa mère jusqu'à ses 3 ans, puis est placé en famille d'accueil, sa mère étant incarcérée à son tour pendant 2 ans. La relation avec la mère a été compliquée dès la naissance, et on peut penser que ce trouble de la relation mère-enfant constitue un Trauma pour Grégory.

Depuis 2015, il est accueilli en ITEP la semaine (journée et internat) et il passe les week-end chez sa mère.

Le Décès de son frère ainé sous les coups du père , n’a été « dit » que très récemment par la mère en présence de Grégory, de la psychologue et de son éducatrice référente. Cette information peut être, à mon sens,  prise en compte dans la répétition  récente des crises et leurs manifestations: agitation, hypersensibilité, opposition et prise de risque, violence envers l’autre et envers lui-même, cris, insultes  et menaces de mort (« mon père va venir te tuer »).

L’analyse que je tente de vous proposer aujourd’hui se nourrit des moments de vie partagés avec Grégory sur l’unité de jour Mermoz, des éléments éclairants acquis lors des cours d’Audrey Calvo, de mes échanges avec l’équipe éducative, avec la psychologue, la médecin psychiatre, la maitresse de maison, l’éducateur technique, la direction de l’établissement, ainsi que de mes lectures.

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