Le Gouvernement et la loi sous la Vème République
Dissertation : Le Gouvernement et la loi sous la Vème République. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar delmar63 • 10 Octobre 2018 • Dissertation • 1 589 Mots (7 Pages) • 1 121 Vues
Droit constitutionnel 1
Séance 5 : Le Gouvernement et les ordonnances de l’article 38
Sujet : « Le Gouvernement et la loi sous la Ve République »
Autrefois, lors des anciens régimes, en particulier durant la Monarchie de Juillet (1830-1848) ou alors durant la IIIe République, la France a connu ce que l’on appelle un régime parlementaire qui, comme son nom l’indique, est un régime où on retrouve un déséquilibre du pouvoir au profit du Parlement, de l’Assemblée. En effet, ce sont les parlementaires qui détenaient le pouvoir législatif, de ce fait, si une trop grande puissance leur était accordée cela pouvait leur permettre de renverser le Gouvernement, ce qui est arrivé plusieurs fois dans l’histoire. C’est cet excès de puissance qui a poussé la Ve République, en l’inscrivant dans la Constitution de 1958, à octroyer au Gouvernement le pouvoir d’encadrer voire de limiter le pouvoir du Parlement. Par définition, le Gouvernement est nommé par le Président de la République et est dirigé par le Premier ministre, aussi appelé chef du gouvernement, et ses ministres, il fait appliquer la loi, qui, quant à elle, représente une règle, une norme ayant généralement un caractère obligatoire, général et permanent. Celle-ci est habituellement un texte adopté par le Parlement à partir d’un projet soit proposé par le Gouvernement soit par les parlementaires. Le terme de Gouvernement peut également traduire le type de régime visé par un pays, par exemple en France celui-ci est démocratique. Initialement, on distingue trois types de pouvoirs en France : le pouvoir exécutif appartenant au Gouvernement qui consiste à faire appliquer la loi, le pouvoir législatif ou le pouvoir de faire la loi confié au Parlement et enfin le pouvoir judiciaire relevant du domaine des juges. Le pouvoir judiciaire n’étant pas le sujet, il sera donc question de traiter le rapport entre le Gouvernement, donc le pouvoir exécutif, et le pouvoir législatif. En effet, le Gouvernement intervient de plus en plus dans le pouvoir normatif notamment avec la capacité de produire des ordonnances (article 38 de la Constitution) ou des règlements (article 37 de la Constitution). Les ordonnances ont le même statut que la loi une fois ratifiées par le Parlement, elles relèvent donc du domaine de la loi, les règlements quant à eux viennent compléter la loi mais selon le Conseil Constitutionnel ceux-ci se situent en dessous de la loi dans la hiérarchie des normes.
Ainsi, peut-on dire, sous la Ve République, que le gouvernement intervient, a une certaine emprise sur le pouvoir législatif ?
S’il convient de dire que la loi, sous la Ve République, est l’instrument du Parlement duquel le Gouvernement encadre l’action (I), il n’empêche que le pouvoir législatif est partagé avec ce dernier (II).
- La loi, instrument d’un Parlement encadré par le Gouvernement
En France, les lois sont en majeure partie votées par le Parlement qui est apte à légiférer sur plusieurs types de situations (A), mais son action est encadrée par le Gouvernement (B).
- Lois majoritairement votées par les parlementaires
Le Parlement détient la prérogative, la compétence de produire des lois, en d’autres termes il détient le pouvoir législatif. Ceci a toujours été le cas en France, et c’est particulièrement vrai depuis la Révolution française de 1789 où il prenait le nom d’Etats généraux de 1789 constitués d’une Chambre haute et d’une Chambre basse représentées aujourd’hui respectivement par le Sénat et l’Assemblée nationale sous la Ve République comme il est inscrit dans la Constitution de 1958. En effet, comme le dispose l’article 24 de la Constitution, c’est le Parlement qui vote la loi, son pouvoir est donc légitime. De plus, celui-ci a la capacité de légiférer sur un grand nombre de situations comme l’indique l’article 34 de la Constitution qui énumère tous les domaines dans lesquels intervient la loi tels que par exemple : les droits et garanties accordées aux citoyens pour l’exercice de leurs libertés publiques, l’état et la nationalité des personnes, les régimes matrimoniaux, le droit du travail, la préservation de l’environnement etc… Cet article démontre en fait une compétence d’attribution, le Parlement n’intervient que sur les domaines cités par celui-ci, mais vu le nombre de domaines énumérés et étant de plus des cas généraux, cela montre qu’il a tout de même un sacré champs d’intervention au sein de la société.
B) Encadrement par le Gouvernement
Bien que le Parlement ait, selon l’article 24 de la Constitution, la compétence de contrôler l’action du Gouvernement, on peut tout de même dire que cette action est assez réciproque. En effet, une loi est un texte adopté par le Parlement mais celle-ci peut être faite à l’initiative du Gouvernement qui propose un projet de loi, donc, d’une certaine manière cela lui permet d’encadrer l’adoption d’une loi. On peut aussi noter l’existence du vote bloqué, permis par l’article 44, alinéa 3 de la Constitution, qui permet de demander à une seule des chambres du Parlement de se prononcer sur tout ou une partie d’un projet de loi proposés ou acceptés par le Gouvernement. Ainsi, ce vote bloqué permet au Gouvernement d’accélérer l’adoption d’une loi par le Parlement en dirigeant le processus étant donné que c’est soit l’ensemble du texte qui est voté soit celui-ci est complètement rejeté. Le Gouvernement a aussi la prérogative de saisir le Conseil Constitutionnel, on appelle cette saisine « procédure d’irrecevabilité », pour que ce dernier puisse juger qu’un texte adopté par le Parlement sort du domaine de la loi, c’est-à-dire qu’il se trouve dans le domaine des règlements. De plus, l’article 37, comme inscrit dans l’alinéa 2, permet également au Gouvernement d’utiliser la procédure de délégalisation s’il estime qu’un texte déjà adopté relève du domaine réglementaire, cette procédure a été mise en place lors de la Ve République pour faire valoir le pouvoir du Gouvernement et empêcher l’intrusion du Parlement dans les domaines hors législatifs.
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