Jean Bodin - Commentaire de texte
Commentaire de texte : Jean Bodin - Commentaire de texte. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar inesbonfils • 11 Octobre 2021 • Commentaire de texte • 1 700 Mots (7 Pages) • 739 Vues
« La souveraineté est le pouvoir de commander et de contraindre sans être commandé ni contraint ». Cette citation de l’auteur de l’œuvre Les six livres de la République, Jean Bodin, montre l’importance de cette notion, la souveraineté. Cette phrase est l’une des plus marquantes de l’ouvrage et va longtemps être utilisée pour justifier la théorie de l’auteur sur ce concept.
Jean Bodin, grand jurisconsulte, économiste et philosophe du XVIe siècle, est né entre 1529 et 1530 à Angers, et est décédé en 1596. Il est connu pour ses travaux économiques, ses théories et ses concepts, novateurs pour l’époque. Il a rédigé de nombreux traités dont un sur l’éducation, participé à de nombreuses discussions et n’a pas peur d’exprimer ses idées, et s'intéresse aussi à de nombreux autres domaines comme l’histoire ou l’astrologie. Ce jurisconsulte a étudié le droit à Toulouse et à Paris, puis est devenu professeur de droit romain. Il a inspiré de nombreuses personnes politiques, comme le cardinal Richelieu mais aussi des économistes comme Hobbes et Locke. Il est le premier à avoir donné une définition de la souveraineté dans son ouvrage, Les six livres de la République.
Son œuvre, parue en 1576 a eu un succès monumental et fut sa plus grande réussite ; une œuvre qui fera beaucoup parler. Elle a servi, et sert encore à l’heure actuelle, de référence. Divisée en 5 livres cette œuvre va traiter dans le premier livre de la République, du citoyen et de la souveraineté, dans le second livre, des différents types de Républiques, dans le troisième, d’administration, le quatrième, de certaines lois et des facteurs qui influent sur la République et dans le dernier, de finance. C’est un ouvrage riche en savoir, et nous allons nous pencher sur l’étude du livre 1, chapitre VIII.
Au XVIe siècle, siècle de la Renaissance et de l’Humanisme, la France est sujette à de fortes divisions religieuses. De nombreuses guerres civiles font rage en Europe, particulièrement en Allemagne et en Angleterre. En France, le pouvoir de l’Église est remis en question et le pouvoir royal est ébranlé de la même façon. Commencent, au début des années 1560, les guerres de religion entre Catholiques et Protestants. L’apogée morbide de ces guerres fut le massacre de la Saint Barthélémy le 24 août 1572 où 3 000 protestants sont massacrés et auquel Jean Bodin échappe de peu. C’est donc dans un contexte sous tension que l’auteur va publier son livre.
Quelle est la définition que donne l’auteur de la souveraineté ?
La première partie I) consistera à comprendre la rôle du souverain dans l’affirmation de la puissance qu’est la souveraineté, et la seconde partie II) consistera à comprendre l’importance de la puissance absolue de la souveraineté.
I) Le rôle du souverain dans l’affirmation de cette puissance
Comme l’explique l’auteur, le concept de souveraineté doit être redéfini. En effet, avant lui, personne n’en avait fait de véritable définition. Il va alors commencer par donner sa propre définition puis expliquer le rôle que peut avoir le souverain dans l’affirmation de la souveraineté.
A) La vision de l’auteur, la souveraineté fondement de l’État
Dès le début du texte, l’auteur impose sa propre vision. Il explique que personne avant lui, ni jurisconsultes, ni philosophes politiques n’ait défini le terme et qu’il se doit de le faire. « La souveraineté est la puissance absolue et perpétuelle d’une République », il utilise ici deux mots très importants, « absolue » mot qui signifie sans limite, ni aucune réserve et « perpétuelle » qui signifie toujours, indéfiniment. Deux mots qui donnent le ton sur l’importance conférée à la souveraineté. La souveraineté c’est l’autorité suprême, l’ensemble des compétences octroyé à un être, c’est ce qu’il veut dire lorsqu’il parle de « la plus grande puissance de commander », qu’il n’y a pas de supérieur terrestre. Il va ensuite employer le terme République, qui est une forme de gouvernement où le pouvoir est divisé en plusieurs personnes ou confère à un être. Il mélange ici les termes car pour lui ils vont de pair.
Lorsqu’il emploie le terme « droit de Gouvernement de plusieurs familles », il parle ici des différentes seigneuries sous la coupe du roi, et réaffirme l’importance de bien appliquer le droit de gouverner. On sait que les rapports entre le roi et les seigneurs n’ont pas toujours été stable. On comprend que le roi peut, grâce à son statut choisir de déléguer certaines de ces responsabilités. Mais il précise tout de même, que le partage de ces compétences ne font pas d’eux des souverains et ne possèdent donc pas la puissance possédé par le roi, c’est ce que sous entend la partie du texte « ils ne sont plus rien que sujets ». La puissance qui leur est délégué est donc éphémère, et revient d’acquis au roi. L’intention de cette phrase est de montrer que le roi est et sera toujours supérieur et que le pouvoir vient de lui, il ne pourra jamais être dépassé. La phrase du texte « parce qu’il se peut faire qu’on donne puissance absolue à un ou plusieurs à certains temps, lequel expiré, ils ne sont plus rien que sujets » accentue cette
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