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Ebauche de commentaire - Jean Bodin

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Par   •  27 Octobre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 768 Mots (8 Pages)  •  765 Vues

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Comme le disait Jean Bodin, « la Souveraineté est au pouvoir ce que le bois est au navire ». Comme un navire ne peut exister sans bois, le pouvoir de la République ne peut exister sans la Souveraineté. C’est cette notion de Souveraineté que Jean Bodin, jurisconsulte, philosophe et théoricien politique français, définit dans son œuvre majeure, les « Six Livres de la République », publiée pour la première fois en 1576. Ici, l’auteur utilise le terme de République au sens général d’état et non pas au sens du régime républicain : il peut ainsi il y avoir des républiques démocratiques et des républiques monarchiques, ce dernier étant le régime défendu par Bodin. C’est un texte de doctrine défendant l’institution monarchique, dans un contexte très troublé.

En effet, Jean Bodin, né en 1529 à Angers dans une famille bourgeoise, écrit cette œuvre pendant les guerres civiles et guerres de religion de la seconde moitié du XVIe s. Ces guerres sont la conséquence des propositions de réforme de la religion catholique proposées par Martin Luther, moine catholique dénonçant un certain nombre d’abus de l’église de l’époque, comme son goût pour la richesse. De cette Réforme résulte un schisme et la création de la religion réformée par Luther. Cela conduit à une opposition sanglante entre les protestants et les catholiques. Le pays est alors divisé entre la Ligue, catholique, et le parti huguenot, voulant créer un Etat protestant comme l’Etat catholique. Le point culminant de ces guerres de religion est le massacre de la Saint Barthélémy, qui a lieu le 24 août 1572 à Paris et dans d’autres villes. C’est Charles IX qui organise ce massacre des protestants, qui est d’une sauvagerie inouïe. Cette guerre civile, basée sur un élément religieux, se doublera ensuite d’une question politique qui concernera la succession du roi Henri III qui sera assassiné. En effet, il n’a pas d’enfants et en remontant dans la généalogie, on découvrira que son plus proche parent par les hommes est Henri de Navarre, qui est protestant.

C’est dans ce contexte politique et social très tendu que Jean Bodin écrit son livre. Il ne l’écrit pas seulement dans un but académique, pour définir l’état et sa caractéristique principale, la souveraineté : il l’écrit pour renforcer le pouvoir de l’état monarchique, fortement affaiblit par les guerres de religion. Il cherche à justifier le fondement de la puissance de l’état monarchique, en le déconnectant dans une certaine mesure de la personne du Roi, contestée aussi bien par les protestants que par les catholiques.

Pour cela, dans ces extraits de « les Six livres de la républiques », Jean Bodin développe le thème de souveraineté, définie comme la « puissance absolue et perpétuelle d’une République ».

Comment Jean Bodin utilise-t-il le concept de souveraineté pour renforcer l’état monarchique et justifier le pouvoir du roi dans le contexte troublé du XVIe s ?

Jean Bodin définit la souveraineté comme la caractéristique principale et le fondement légitime de l’état monarchique (I) tout en justifiant le pouvoir du roi, qui s’exprime par la loi (II).

I- La souveraineté : caractéristique principale et fondement légitime de l’Etat monarchique

A travers son œuvre, Jean Bodin définit la souveraineté comme une puissance absolue et perpétuelle, dont le roi n’est que le dépositaire (A), et dont les règles de délégation justifient le fondement de l’état monarchique (B).

A) Un roi dépositaire (et non propriétaire) d’une puissance absolue et perpétuelle

« la souveraineté est la puissance absolue et perpétuelle de la république » :

-> cette puissance est absolue

- « disposer des biens, des personnes et de tout l’estat à son plaisir » l42-43 : idée d’une puissance portant sur tous les sujets : puissance absolue

- « la souveraineté donnée à un prince sous charges et conditions n’est pas proprement souveraineté ni puissance absolue » l43-44 : pouvoir absolu, qui n’est pas soumis à l’approbation d’un plus grand que le chef de l’état.

Le roi apparait ici comme l’autorité suprême par nature : moyen utilisé par jean Bodin pour contredire la théorie du tyrannicide prônée par les monarchomaques, qui justifie qu’on puisse tuer un roi qui ne sert plus l’int général : très dangereux.

-> une puissance perpétuelle

- « ceste puissance est perpétuelle » l25 : perpétualité : puissance qui dure dans le temps. Pour qu’elle dure, il est nécessaire qu’elle ne soit pas attachée à la personne physique du roi : en effet dans cette hypothèse, la souveraineté s’éteindrait avec le roi à sa mort. Or ce n’est pas le cas : elle se transmet de roi en roi : continuité de l’état monarchique, au-delà des personnes qui le représentent. Ici Bodin cherche à justifier la légitimité de l’état.

- « ils ne sont que dépositaires et gardes de ceste puissance » l27-28 : le Roi ou tout gouvernant de la République ne possède pas cette puissance qu’est la souveraineté. Il ne peut pas en disposer à sa guise car il n’en est que le dépositaire.

Prendre la république au sens romain du terme : la res publica, chose publique.

- « puissance qu’on a leur a baillé un certain temps » : comme ils ne possèdent pas cette puissance, celui qui lui l’a confiée peut la reprendre à tout moment. C’est le peuple qui confie cette puissance au roi. Ici Bodin veut montrer que le peuple «

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