Cours de droit option histoire des idées politiques
Cours : Cours de droit option histoire des idées politiques. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar carlapaillet • 6 Novembre 2017 • Cours • 18 351 Mots (74 Pages) • 872 Vues
- Examen oral: 7 questions à traiter
- Film: Imperium mundi
- Philippe Nemo: histoire des idées politiques durant l'antiquité et au moyen âge
- Manuel des histoires des idées politiques de JJ Chevalier
- Jean Touchard
De l'Antiquité à la Renaissance
3 piliers:
- La Grèce (Athènes Vème siècle)
- Rome
- Racines judéo chrétiennes (Ancien & Nouveau Testament)
Jacques Le Goff "il est important de connaitre le passé pour mieux comprendre le présent".
Jean Jacques Chevalier: les idées politiques sont les conceptions selon lesquelles l'autorité publique s'établit, s'organise et se transmet. Les idées politiques concernent les relations entre gouvernants et gouvernés, les autres institutions qui appartiennent à une sphère publique (religieuse, ecclésiastique) et donc à la fois les citoyens mais aussi les fidèles. Elles s'attachent au fait public. Oikos: ensemble de biens et d'hommes rattachés à un même lieu d'habitation et de production.
1ère partie: L'Antiquité
L'héritage de l'Antiquité
Que doivent les idées politiques à l'Antiquité? Tout ou presque et en particulier les pensées grecques. La Grèce a légué les grands fondements et vocabulaires politiques.
Politique vient de polis en grec c'est à dire la cité. La Grèce a inventé la politique et Rome a inventé le droit. La Grèce a donc créé le concept de politique. Rome va continuer la réflexion politique sur l'organisation, la notion d'état. Puis, il y a l'autre racine, le christianisme, qui est un message spirituel. Il a une influence sur la notion de politique. Il y a tout de même une pensée politique ailleurs qu'en Occident, on peut songer à la pensée politique en Egypte par exemple, les pharaons sont considérés comme des dieux → les textes des pyramides qui contiennent une glorification du pharaon. On voit dans les pyramides le pharaon qui se donne un culte à lui-même. Platon a beaucoup voyagé en Egypte et connaissait les habitudes des égyptiens. De façon plus lointaine, en Chine il y a eu des idées politiques mais ces idées n'ont pas eu beaucoup d'importance. Il y a 3 histoires de premier intérêt: l'histoire grecque, romaine et judéo chrétienne.
Chapitre 1: La cité grecque ou la politique inventée
Jacqueline de Romilly: Pourquoi la Grèce?
La Grèce, selon elle, n'avait aucune chance, aucune influence. Alors pourquoi respire-t-on la Grèce? La Grèce n'a conquit aucun peuple, n'a donné aucune institution, elle a été incapable de construire une unité. Rome, à l'inverse, va avoir la maîtrise du monde. La Grèce, quant à elle, a été vaincue par les macédoniens et les romains. Ensuite, la culture grecque n'avait aucune chance de se répandre au-delà de la Grèce, la philosophie grecque n'avait aucune chance et pourtant c'est le contraire qui va s'établir. A Rome, les gens cultivés parlent le grec et non le latin, le théâtre romain s'inspire de la Grèce. Cicéron admire Platon par exemple. Ce phénomène de l'imitation ne s'est pas arrêté, dans les cours européennes on va jouer les comédies grecques, exemple: Médée. Les termes les plus prestigieux s'enracinent de la Grèce. Alors pourquoi une telle influence? Parce que le fondement de tous ces faits a été posé au Vème siècle avec des chefs d'œuvre artistiques, politiques. Le Vème siècle a inventé la politique et plus précisément la démocratie, l'histoire avec Hérodote et Thucydide. Au milieu de l'école d'Athènes (fresque au Vatican) il y a Platon et Aristote. La Grèce a beaucoup donné.
Section 1: La cité grecque ou le cadre de la pensée
Le monde grec se caractérise par son unité et par ses divisions. Ces dernières vont entrainer son déclin. L'histoire de la Grèce est l'histoire d'une unité à bâtir. Cette unité s'appelle To hellenikon qui signifie l'hellénique ou bien la grécité. Cela exprime l'idée d'unité parmi les cités éparpillées. La mer rassemble la terre d'où le terme de méditerranée. Cette unité est donc géographique et politique. Le terme grec pour la Méditerranée est messodia (celle qui vient de la terre). Les grecs appartiennent à l'unité. Les guerres médiques opposent les cités grecques aux perses qui viennent de la Mésopotamie. Une tragédie va être écrite sur cette guerre, elle a été donnée par Eschyle. La tragédie se nomme Les perses: "allez, fils des hellènes, délivrer la patrie, vos femmes, les tombes des aïeux, les autels des dieux." Ces termes rappellent l'unité grecque, le patriotisme. Cette unité n'a pas de fondement territorial. Il n'y a pas de limite géographique. Les limites de l'hellénique sont très imprécises. Le monde grec est dispersé en une mosaïque de cités souveraines, indépendantes les unes des autres. L'histoire grecque est chargée de ces violences, faites des luttes entre les cités (entre Athènes et Sparte par exemple). La guerre du Péloponnèse va être la plus tragique. La cité va vite devenir un modèle pour la Grèce par rapport au monde des barbares. Le mot "barbare" signifie "ceux qui ne parlent pas grec".
- La cité grecque et son organisation sociale et politique
Dès le VIIIème siècle, la Grèce devient le pays des cités. Or, ce phénomène n'a pas été imaginé par les grecs. La cité existait déjà en Mésopotamie au IVème siècle. Les grecs ont fait de la cité un lieu d'organisation politique.
- La cité-état
Le terme de cité est un terme très pauvre par rapport au terme grec. En latin, le terme est civitas. Pour les grecs, la cité n'est pas juste une ville, c'est un petit état. Les auteurs, les théologiens, les légistes utilisaient un terme très proche du grec: la policie. Ce terme n'a pas eu de succès pourtant. La cité doit avoir un petit territoire avec une petite population. Au départ, l'origine de la cité était le cadre familial. Parmi les frères, certains vont prendre le pouvoir, certains vont devenir les meilleurs et peu à peu il va y avoir un ordre institutionnel. On va avoir un groupe plus vaste. Dans la cité, les répartitions devaient se faire de façon très égale. Les cités de plus de 1000 km2 étaient très grandes et étaient considérées comme mauvaises. Il y a eu des traités donnés par les architectes dont Hippodamos de Milet. Selon lui, il ne fallait pas que les villes dépassent 10000 habitants. Cet architecte va faire construire le port du Pirée, il va aussi dessiner sa cité (Milet) en Asie Mineure. Il va être un précurseur d'Aristote. Platon va donner un plafond très précis: la cité devait compter 5040 citoyens. Pourquoi? Parce que Platon était fasciné par la science des nombres. Le nombre de 5040 est considéré comme un nombre très divisible (par 59 nombres: par tous les chiffres qui vont de 1 à 10). Ce nombre est égal à 2 produits: 1*2*3*4*5*6*7 ou encore 10*9*8*7. L'idée est que cela doit être la cité qui doit contrôler les naissances. La naissance est une affaire publique et non privée. Les cités grecques étaient réduites la plupart du temps. Athènes sera regardée comme une ville énorme (50000 citoyens). Une autre cité qui est très importante est la cité de Corinthe. La naturalisation était difficile d'où le nombre réduit de la plupart des cités. Les cités vivent en autarcie. A travers ce phénomène, on s'aperçoit qu'il n'y a pas de place pour l'hégémonie sauf pour Sparte (qui n'a jamais eu de véritable monnaie). Il y a cette vision des cités repliées sur elles-mêmes et éparpillées sur un territoire morcelé. Les îles constituent une cité ou bien 2 mais pas plus. La cité doit être auto suffisante c'est pour cette raison qu'elle doit vivre en autarcie. Cette policie est constituée de campagne et d'un noyau urbain. La campagne nourrit la ville. Il y a aussi des sanctuaires, des villages, des fermes. Cette campagne va entourer la ville. Toutes les habitations sont regroupées autour de 2 lieux: la ville haute (le lieu de la relation aux divinités) et l'Agora (le lieu où l'on discute, les administrations). Tout autour, il y a les marchés, les commerces.
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