Cours droit sociologie politique L1

Sociologie politique

A quoi ça sert ?

La sociologie politique, est une science, une discipline qui étudie les sociétés et le comportement humain en s’intéressant au gouvernement de leur société. Elle étudie le fonctionnement politique des sociétés. Comme toutes les sciences sociales, (qu’on oppose aux sciences exactes), la sociologie va expliquer le social par le social, c ‘est à dire qu’elle va trouver des causes sociales à des comportements sociaux. Ça ne veut pas dire qu’elle se désintéresse de ce qui n’est pas social. Cherche des comportements que l’on retrouve de manière régulière. Ce qui ne veut pas dire pour autant, que la sociologie politique ou la science politique est déterministe. On n’est pas dans une réflexion qui va considérer qu’une cause sociale détermine un comportement social. Comme toutes les sciences sociales, la sociologie est en interaction avec les autres sciences sociales. Toutes ces empreintes disciplinaires ne cessent d ‘évoluer et selon les périodes, les paradigmes, elles vont être plus ou moins ouvertes aux autres disciplines.

Complémentarité avec le droit ? 

La science politique est née en grande partie du droit mais il y a une complémentarité dans les deux sens : la science politique éclaire le droit car elle va permettre de contextualiser, elle permet d’élargir la perspective du droit. Et vice versa. On ne peut pas se référer à la sociologie sans se référer au corpus juridique. Pas de symbiose car il y a des différences, mais interaction forte entre les deux.  

De quoi parle-t-on en abordant la science politique ?

Les anglophones ont trois mots :

« politics » désigne l’activité politique des différents acteurs, le pouvoir législatif…

« policy » désigne l’action publique, les politiques publiques (sectorielles), ce sont des décisions et des actions mises en œuvre par les pouvoirs publics et qui font l’objet de la science politique.

« polity » désigne la sphère politique, l’espace formé par tous les acteurs politiques, les acteurs au sens larges (citoyens, médias, les réseaux sociaux) cette notion d’espace politique a des règles, des enjeux, des normes, et certains ont même utilisé la notion de champs politique tel que Pierre Bourdieux, il emploie la notion de champs politique comme il parle d’un  champs culturel ou artistique.

Définition de la politique empruntée à Jacques Lagroye  « La politique c’est ce qui se rapporte au gouvernement d’une société dans son ensemble. »

La politique c’est la capacité de diriger la vie en en société, capacité d’orienter les comportements de la société (directe et indirecte), capacité de promulguer des règles qui vont s’appliquer à l’ensemble du groupe, et capacité à les faire appliquées.

Qui utilise, analyse, décrit, explique, qui parle de politique ? Quels sont les discours sur le politique ?

Les premiers acteurs, qui produisent un discours sont les hommes et les femmes politiques. Ils vont produire un discours de conviction ce qui va entrainer un rapport qui va chercher à convaincre les autres. Discours engagé politiquement (explicitement engagé généralement mais aussi implicitement).

Deuxième acteur, c’est le média, l’essor du journalisme est consécutif de l’essor des démocraties contemporaines. Le média produit un discours sur le politique, commente l’action politique, explique mais a de plus en plus un impératif d’efficacité, de concision. Ce besoin de clarté, de concision médiatique fait que parfois on est dans une simplification. Le média à rarement prétention à l’explication fouillée et complète. Les discours politiques par le biais des médias sont souvent tronqués car beaucoup de journalistes prennent position par rapport aux acteurs et actions politiques.

Troisième acteur, le philosophe politique s’intéresse à l’action politique (Aristote, Montesquieu, Machiavel). Le philosophe réfléchie à l’action politique en se demandant quel est le meilleur régime politique. Le philosophe réfléchie aussi à la guerre, à la violence.

Derniers acteurs, les politistes, les politologues, ils essaient de comprendre, d’interpréter, ils ne cherchent pas ni à justifier, ni à condamner. Contrairement aux juristes, ils ne vont pas se prononcer sur le caractère juste ou légal d’une action. Ça ne veut pas dire pour autant que la science politique est objective car spécificité de l’objet d’étude (Comment être objectif alors qu’on étudie des comportements humains ?) => Les individus vont évoluer quand ils sont observés, ils ne vont pas rester neutres, autrement dit, le chercheur va produire des effets induits de la part de l‘individu.

Comment ? Quels sont les différents types d’approches ?

Deux grandes théories qui au départ viennent de la sociologie : démarches opposées. Le premier paradigme est holiste, idée que l’individu va être influencé par le ou les groupes sociaux auxquels il appartient. Et plus largement par les valeurs qui régissent ces groupes sociaux. C’est le collectif qui prime sur l’individu. Durkheim : groupe qui détermine l’individu.

 - Paradigme inverse : individualiste : c’est l’individu qui prime sur le groupe, c’est l’individu qui produit la société, donc les comportements individuels font l’étude d’un comportement collectif.

L’un des pères de ce courant, c’est Max Weber.

- Paradigme interactionniste : synthétise ou dépasse l’opposition frontale entre holisme et paradigme individualiste de plus il considère qu’il faut prendre en compte l’échelle individuelle et collective car elles interagissent.

Comment est on arrivé au regard actuel ? => socio-genèse

La science politique apparaît en France en 1872 avec la création d’Emile Boutmy de l’école libre des sciences politiques. C’est la formation de l’élite politique.

1913 1er ouvrage : André Siegfried « tableau politique de la France de l’ouest sous la IIIème république »

...