Les Conflits Collectifs
Rapports de Stage : Les Conflits Collectifs. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar rouhangiz • 5 Mai 2014 • 1 990 Mots (8 Pages) • 1 345 Vues
Conflit au travail : de nouvelles formes de résistance
Par LEXPRESS.fr, publié le 24/07/2009
Débrayage, absentéisme, pétitions, grèves perlées, ouverture de blogs, voire séquestration de leur patron... De nouvelles formes de conflits et de revendications apparaissent chez les salariés. De nouveaux indicateurs de tensions sociales.
Jeudi 12 mars au soir : les salariés du site Sony de Pontoux-sur-l?Adour (Landes), qui fermera le 17 avril, ont séquestré leur PDG, Serge Foucher, et leur DRH. "Il ne veut pas nous entendre(?). On n'a plus grand-chose à perdre, puisqu?on a déjà perdu notre emploi ", argumentait le délégué syndical CGT, Patrick Hachaguer. Le 13 mars au matin, le PDG de Sony France est délivré sans encombre. Il n'empêche, cette forme de conflit social poussé à l'extrême était encore impensable il y a quelques années.
Ces dernières semaines, face aux plans de restructuration et aux fermetures d'usines, la riposte des salariés a évolué, s'est radicalisée. Une manière, aussi, d'interpeller les médias. Avec notamment des menaces d'explosions chez Nortel ou New Fabris, avec des bonbonnes de gaz disposées devant les usines, des destructions de machines chez SKF, une grève illimitée chez Molex...
Manifestations du mal-être patent des salariés, plusieurs formes de contestations sociales apparaissent, avec souvent une mise à l'écart des syndicats. Et constituent de nouveaux indicateurs pour les chefs d'entreprise. Pour comprendre ce qui se passe dans la tête de leurs salariés. Plus encore avec la crise, et les plans de licenciements massifs, ou de chômage partiel.
Déjà les enquêtes Réponse et Acemo de l'Insee observent la remontée des conflits depuis une quinzaine d'années, et une évolution des modalités d'action utilisées par les salariés, notamment une montée des situations conflictuelles sans arrêts de travail. D?après ces enquêtes, cela passe par exemple par le débrayage ? un mode de conflit d'une durée inférieure à une journée, qui échappe donc au comptage par les inspecteurs du travail. 8% des établissements de plus de 50 salariés ont connu ce type de mouvement dans les années 2002-2004, contre 10% au début des années 90. Ces débrayages peuvent prendre la forme d'un arrêt de travail d'une demi-heure le matin, qui ralentissent nettement la production.
Autre forme de revendication, le refus des heures supplémentaires, apparue dans certaines usines. Ces études reflètent aussi un certain passage du conflit collectif au conflit individuel, qui se manifeste par la montée du recours aux prud'hommes et par une augmentation de l'absentéisme. Le recours aux pétitions est également en hausse ? des pétitions dont l'efficacité renforcée par leur médiatisation, et le souci des entreprises de maîtriser leur image.
Parfois, des collectifs se greffent aux salariés grévistes, et coordonnent de nouvelles formes d'actions sociales. Durant plusieurs semaines, une vingtaine de vendeurs à domicile ont occupé les locaux du câblo-opérateur Numéricable, pour dénoncer le licenciement d'une dizaine d'entre eux et un nouveau mode de calcul de leur rémunération. Avec le soutien d'un collectif d'extrême gauche, "Les désobéissants" : initialement spécialisé dans l'occupation de sites nucléaires, il apporte aux salariés frondeurs de Numéricable une vingtaine de bénévoles, et une logistique pour diffuser articles et vidéos sur Internet, contacts auprès des médias, gestion de l'occupation des locaux?
Si le conflit a été dénoué en février, avec un médiateur (et trois licenciements à la clé), l'intervention d'un mouvement altermondialiste dans les affaires internes d'une entreprise a constitué une première. Au grand dam des syndicats, mis sur la touche.
Ces derniers mois, d'autres formes de revendications sociales, psans étiquette syndicale, plus pédagogiques et "visuelles". Comme des blogs collectifs de salariés, plus aucunement étiquetés par des syndicats (notre article). Des journalistes et dessinateurs relaient aussi les conflits sociaux à travers des bandes dessinées engagées (notre article). Dans un autre genre, au Québec, des journalistes et employés en chômage forcé du Journal de Montréal ont ouvert leur propre site d'informations . Le propriétaire du journal québecois ayant déclaré le 24 janvier un lock-out, cette procédure par laquelle un patron peut empêcher ses salariés de travailler en riposte à leurs revendications.
Article édité le 13 mars, mis à jour le 24 juillet 2009
http://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/conflit-au-travail-de-nouvelles-formes-de-resistance_1516601.html
Conflits du travail : existe-t’il une alternative à la grève ?
Conciliation, médiation et arbitrage sont très pratiqués en Europe pour sortir d’un conflit du travail. Ce n’est pas le cas en France, où la culture du conflit et l’intervention fréquente de l’Etat dans les grands conflits du travail entravent le développement de ces formules.
Une récente proposition de loi d’origine communiste et Front de gauche a fait couler beaucoup d’encre, en proposant une amnistie des délits commis par des salariés dans le cadre d’un conflit collectif. L’apparition d’une telle proposition illustre deux faits caractéristiques de la culture française des relations sociales : « seule la lutte paie » d’une part, et « le législateur peut tout » d’autre part. Cette culture singulière fonde le primat du rapport de forces sur la négociation et reconnaît la place centrale de l’Etat dans les relations collectives de travail.
Le code du travail prévoit plusieurs modalités de résolution des conflits collectifs : la conciliation, la médiation et l’arbitrage. En outre, il stipule que la négociation directe entre les parties en conflit reste possible à tout moment dès lors qu’elles en prennent l’initiative. Cette manière informelle de négocier l’issue d’un conflit, aboutit à ce que l’on nomme généralement un « protocole de fin de conflit ». Il s’agit soit d’un accord collectif, signé par un ou plusieurs délégués syndicaux, soit d’une décision unilatérale de l’employeur, qui établit les dispositions décidées pour mettre fin au litige. Ces accords prennent acte des éventuels acquis obtenus par les salariés en grève,
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