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Le dormeur du val, Rimbaud

Fiche : Le dormeur du val, Rimbaud. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  30 Avril 2024  •  Fiche  •  1 429 Mots (6 Pages)  •  98 Vues

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Le Dormeur du val, introduction :

Mesdames et Messieurs, membres du jury, aujourd'hui, je me permets de vous emmener dans l'univers poétique d'Arthur Rimbaud (1854- 1891), un génie précoce de la littérature française du XIXe siècle. À travers ses visions révolutionnaires, Rimbaud s'est imposé comme l'une des figures emblématiques du mouvement symboliste, et ses poèmes, continuent d'interroger la nature même de l'art poétique. Dans cette quête de sens et de transcendance, nous plongerons plus particulièrement dans l'un de ses poèmes, "Le Dormeur du Val", extrait des "Cahiers de Douai" publiés en 1888, puis en 1893 après sa mort. Au fil de cette analyse, nous chercherons à dévoiler comment, à partir d’une description onirique de la nature et le portrait d’un soldat endormi, ce sonnet parvient à dénoncer les horreurs de la guerre ?

Poème étudié

C’est un trou de verdure où chante une rivière,

Accrochant follement aux herbes des haillons

D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,

Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,

Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,

Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,

Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme

Sourirait un enfant malade, il fait un somme :

Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,

Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Le Dormeur du val, Rimbaud

Annonce du plan

Nous verrons d’abord qu’Arthur Rimbaud met en place un décor apaisant (I), puis nous aborderons l’attitude ambiguë du « dormeur » (II). Pour terminer, nous remarquerons l’efficacité de la dénonciation de la guerre dans ce sonnet (III).

I – Un décor apaisant et charmeur

« Soleil » (Vers 3 et 13)

(« haillons / D’argent »)

(« luit »)

La description du décor qui ouvre ce poème laisse une grande place à la lumière. Le « soleil » revient deux fois et illumine (« luit tout le poème, créant des effets de reflets dans la rivière et projetant ses « rayons ».

Lumière pleut V.8

Associé à l’eau inonde la scène, créant une sorte de halo autour du jeune soldat

« D’argent » et « Luit »

jeu de métaphores (les lambeaux de soleil, la pluie de lumière) et versification mettent en évidence éléments lumineux par ces rejets en début de vers

la rivière « chante » et « accroch[e] des haillons » (elle est véritablement active), la montagne est « fière », la nature « berce ».

Nature personnifiée le poète lui donne des attributs humains

« berce-le »

l’impératif en fait une entité à part entière, à laquelle le poète peut s’adresser.

chanter, « follement » et les « haillons / D’argent »

apportent une touche festive à l’ensemble.

La nature se met en mouvement pour faire une ronde joyeuse autour de l’homme.

« rivière », « pleut », « baignant »

L’eau, également très présente dans le poème, symbole de vie et de mouvement.

Assonance [u] + Allitération en [r], [f] et [s]

Musicalité

La Nature le « berce » la montagne « fière »

cadre du poème est aussi apaisant, protecteur. La Nature le « berce », la montagne « fière » semble veiller sur lui, comme des figures maternelles

« dans son lit vert », « souriant », la nuque « dans le frais cresson bleu ».

Le jeune soldat semble confortablement installé

Après s’être longuement attardé sur le spectacle d’une nature en fête, Rimbaud décrit le dormeur du val, un jeune soldat allongé au sol, plongé dans un étrange sommeil.

II – Un sommeil ambigu

« il est étendu dans l’herbe », « tête nue », « la nuque baignant dans le frais cresson bleu».

Le soldat est peu décrit et seulement de l’extérieur, mais Rimbaud accorde une grande importance à sa position.

« Le dormeur du val ». Le verbe « dormir » revient trois fois (vers 7, 9 et 13), synonyme V.9: « fait un somme».

Champ lexical du sommeil omniprésent

« comme

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