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« Dormeur du Val », Rimbaud

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Par   •  9 Avril 2018  •  Commentaire de texte  •  1 486 Mots (6 Pages)  •  1 289 Vues

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Lecture Analytique

« Dormeur du Val », Rimbaud

        Rimbaud est un très jeune poète soutenu par son professeur de lettre, Georges Izambart. Il est un grand dénonciateur de la guerre, comme nous pouvons le voir dans « Le Mal » par exemple écrit en 1870. A 16 ans, lors d’une énième fugue, il se retrouve chez ses tantes. C’est à ce moment là qu’il décide de recopier ses poèmes dans des cahiers, Les Cahiers de Douai. Il en remplira deux durant l’année 1870, le premier tome, comporte quinze poèmes. Le second, moins volumineux, n’en comporte que sept, dont « Dormeur du Val » et « Le Bateau Ivre ». Le texte que nous allons étudié dans ce commentaire fait d’ailleurs partie du second tome puisqu’il s’agit du « Dormeur du Val ». Ce poème écrit en pleine guerre franco prussienne, est un sonnet traitant d’un soldat se trouvant en pleine nature. Cette nature illustrée poétiquement par Rimbaud avec ce soldat nous invite à nous demander comment la chute brutale de ce poème incite-t-elle le lecteur à une relecture du sonnet pour entamer une réflexion ? Nous verrons tout d’abord le cadre idyllique et apaisant que forme cette nature, puis nous nous attarderons sur l’ambiguïté du sommeil du soldat et pour finir nous verrons que ce poème dénonce implicitement la guerre.

        En premier lieu, Rimbaud fait une description de la nature, une description assez lumineuse. Il emploi le terme « lumière » au vers 8 puis à deux reprises le terme « soleil » au vers 3 et 13. Cela ensoleille et rend le sonnet luisant avec le terme « Luit » au vers 4. L’étincellement rendu par les termes «Luit » au vers 4 et « D’argent » au vers 3 est appuyé de plus par leur position dans le poème. Ils sont en effet tous les deux rejetés en début de vers. De plus, cette mise en scène lumineuse se base sur des métaphores avec la « lumière pleut » au vers 8. Cette pluie de lumière inondant la nature contraste avec la pâleur du jeune homme allongé.  Nous sommes donc dès les premiers vers dans un environnement lumineux et ensoleillé.

Dans cette description, nous retrouvons également une personnification, à travers les vers, de la nature. Tout d’abord, dans le premier et le second vers avec « chante une rivière accrochant follement», cette nature est en mouvement, elle réalise des actes humains comme chanter. Cette personnification est retrouvée au vers 3 « montagne fière » basée sur le fait que la nature elle aussi a un caractère et une attitude. Nous retrouvons également une allégorie de la nature avec la lettre capitale « N » au début du nom au vers 11 mais aussi avec l’ordre donné par Rimbaud toujours sur le même vers « berce-le chaudement ». Nous voyons donc un engagement de dialogue entre la Nature et Rimbaud. Cette nature prend donc le rôle d’une humaine. Cette nature, laisse cependant une atmosphère plutôt confortable et apaisante. Elle berce le jeune homme telle une mère aimante le ferait avec son enfant. Le soldat est donc assoupi et cherche un certain réconfort dans les bras de la Nature. Nous pouvons retrouver le côté confortable de ce cadre avec le « lit » vers 8 ou encore avec «  souriant » au vers 10.

 Nous sommes également dans une atmosphère de fraîcheur avec « frais cresson bleu » au vers 6. La description de ce cadre idyllique nous mène vers un dormeur, comme le titre du sonnet l’indique, avec un comportement plutôt étrange.

        En second lieu, on retrouve un « soldat jeune » au vers 5, assoupi dans la nature. Nous identifions tout d’abord le champ lexical du sommeil avec « dormir » qui revient au vers 7, 9 et 13 ou encore au vers 10 « il fait un somme ». Rimbaud s’attarde sur la position de ce jeune homme qui est « étendu » au vers 7 dans un « lit » au vers 8. Nous nous rendons compte que le soldat est sûrement dans une longue sieste.

Puis nous nous rendons compte que la description du sommeil faite par Rimbaud est ambiguë. Il tente de nous mener vers l’idée que le soldat est assoupi mais certains termes utilisés nous laissent penser à une autre solution qui serait la mort du jeune soldat. Nous retrouvons cette ambiguïté dans l’immobilité du soldat et le champs lexical des couleurs assez froides avec « argent » vers 3 et « bleu » vers 6. Cette ambiguïté revient lors du « berce-le » vers 8. Nous nous demandons si le soldat cherche bien du réconfort auprès de mère Nature ou si la nature le veille car il serait mort. Malgré que Rimbaud soit athée, ce poème garde un côté religieux du fait qu’il faut rendre les morts à la nature afin qu’elle les veille.

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