Migrations internationales et littoraux

DM de Géographie : Migrations internationales et littoraux

        Les migrations représentent un enjeu majeur de notre société qui préoccupe l’actualité.  

Les migrations internationales se caractérisent par le changement d’un lieu de résidence et le franchissement d’une ou plusieurs frontières d’Etat. En effet, les migrants internationaux sont ainsi des personnes installées dans un pays différent de celui où elles sont nées. Le littoral se caractérise par une zone de contact entre l’hydrosphère, l’atmosphère et la lithosphère. Il joue un rôle d’interface entre l’avant pays maritime et l’arrière pays terrestre, comme le définit le rapport Piquard qui évoque une zone de contact entre terre et mer. Dans le contexte des migrations internationales, les littoraux ont alors un rôle important autant pour les migrants que pour la terre d’accueil. En effet, ils sont un véritable passage en vue d’entrer dans un pays et peuvent représenter dès lors une certaine frontière. Les littoraux sont ainsi un espace aux enjeux stratégiques multiples (touristique, écologique, commercial et dans le cadre de ce sujet, migratoire), qui ne cesse de poser des défis aux spécialistes.

        Ainsi, les migrations internationales, vaste notion qui représente un enjeu contemporain majeur doivent être maitrisées en faisant participer des acteurs tels que les littoraux, pourquoi ?

        Nous analyserons tout d’abord les migrations internationales en tant que vaste notion qu’il est nécessaire de maitriser, puis nous étudierons ensuite, les littoraux et le point stratégique pour les flux migratoires qu’il représente. Enfin nous établirons une typologie des différentes affluences migratoires en vue de mettre en lumière les différences entre les espaces littoraux.

                Tout d’abord, il semble important d’aborder la notion de migrations internationales en la nuançant par quelques éléments de terminologie. En effet, de nombreux termes se cachent derrière les migrations internationales afin de catégoriser les différents types de migrants. Les mots « émigré » et « immigré » doivent dans un premier temps être différenciés : seul le point de vue du lieu de départ le permet. En effet, les personnes qui partent sont qualifiées d’ émigrées tandis qu’elles deviennent immigrées dans le lieu d’arrivée. Ces deux termes sont à différencier des autres que l’on peut rencontrer dans le domaine des migrations internationales car ces derniers relèvent du droit. Nous pouvons notamment mentionner le terme « étranger » qui comprend les personnes qui résident dans un Etat sans en détenir la nationalité, qui vient s’opposer au terme « naturalisé » qui va concerner les personnes ayant émigré dans un Etat en tant qu’étrangères puis ayant obtenu la nationalité de cet Etat. De plus la notion de demandeur d’asile et de réfugié est importante à mentionner. En effet, la convention de Genève de 1951 définit le statut de réfugié en vue de donner asile aux étrangers contraints de quitter leur pays d’origine du fait d’une confrontation à un certain danger. Il est donc nécessaire d’avoir un profil conforme au statut défini dans la convention, autrement, le statut de demandeur d’asile est donné à titre provisoire. Nous pouvons enfin mentionner que le terme d’  « apatride » a été statué lors de la convention de New-York en 1954 en vue de de catégoriser toute personne qu’aucun Etat ne considère comme son ressortissant par application de sa législation, en d’autres termes, les personnes qui n’ont aucune nationalité. Nous pouvons par exemple évoquer les Rohingyas résidant au Myanmar qui dure persécutés pendant plusieurs décennies.

        Les migrations internationales constituent en somme, un processus multifactoriel. En effet, de nombreux facteurs constituent la cause de ces flux migratoires. Nous pouvons tout d’abord aborder le facteur géopolitique avec notamment les guerres entre Etats et les nombreuses problématiques qu’elles impliquent : danger vital pour les civils, famines, instabilité économique. Tout ces risques poussent dès lors de nombreux civils à s’en éloigner en vue de trouver une stabilité étatique. L’exemple de de la Syrie peut ainsi illustrer ces propos : depuis 2011, plus de 5,6 millions de personnes ont fui la Syrie, pays vivant la plus grosse crise aujourd’hui dans le monde d’après l’ONU. Nous pouvons également ajouter que les migrations internationales s’effectuent le plus souvent entre des pays qui entretiennent des relations d’étroite dépendance comme c’est le cas entre les Etats-Unis et les pays d’Amérique latine ou les Caraïbes : d’après le bureau recensement américain, la population hispanique représente environ 13,4% de la population civile totale des Etats-Unis. Le facteur économique est également à prendre en compte concernant les migrations internationales car les pays pauvres du fait en partie d’un taux de chômage élevé pousse les habitants à migrer vers un pays où l’économie perturbe moins les modes de vie. Nous pensons notamment à Honduras, un pays d’Amérique centrale où le taux de pauvreté est de 63,4%. S’ajoute à cela un taux d’homicide hors conflit militarisé extrêmement élevé (63,8 homicides pour 100 000 habitants), constituant un autre facteur poussant les personnes à quitter leur pays d’origine. Nous pouvons revenir sur le facteur d’emploi pour parler des migrations internationales. En effet, dans un contexte de mondialisation, les migrations de travail sont fréquentes dues à la recherche d’élites mais aussi de main d’oeuvre. Le phénomène du Brain Drain montre par exemple cette « fuite des cerveaux » vers des pays surtout émergents tels que Taïwan, l’Inde ou encore le Brésil afin d’apporter leurs savoirs pour développer la puissance de ces pays. Le besoin de main d’oeuvre notamment du point de vue agricole mais aussi industriel peut également être relevé : nous pouvons citer l’Espagne qui est un grand recruteur de travailleurs saisonniers qui sont pour la plupart marocains. Le fait d’employer des personnes étrangères baisse ainsi le coût de la main d’oeuvre, ce qui représente une stratégie économique pour les pays employeurs. Toujours dans le secteur professionnel, les mobilités étudiantes ont été favorisées par les politiques internationales de certains États visant à conforter des liens diplomatiques par la signature d’accords de coopération académique et d’échanges d’étudiants. Par exemple, Les stratégies mises en œuvre par les pouvoirs publics pour promouvoir et entretenir les liens politiques, sociaux, culturels et académiques entre les pays ont joué un grand rôle, en particulier dans le contexte de la construction européenne, dont un objectif politique majeur était de créer un sentiment de compréhension mutuelle chez les jeunes Européens comme le veut le programme Erasmus.

...