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Les migrations internationales

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Par   •  28 Mars 2021  •  Cours  •  2 653 Mots (11 Pages)  •  452 Vues

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Les migrations internationales

I Des flux croissants aux causes multiples

Pourquoi les êtres humains migrent-ils ?

« Si les richesses ne vont pas là où sont les Hommes, les Hommes vont naturellement là où sont les richesses. » Alfred Sauvy, démographe, 1989

A/ Une intensification des migrations internationales

L’ONU estimait le nombre de migrants internationaux à 258 millions en 2018 contre 75 millions en 1965. Pourtant, les migrations ne concernent que 3,5 % de la population mondiale.


Des logiques de proximité, à priori contradictoires avec la mondialisation. Historiquement, à cause des transports, les migrants restaient dans des pays proches, à l’exception de ceux qui tentaient l’aventure vers un pays neuf comme les États-Unis. Ainsi la France a-t-elle accueilli des vagues de main-d’œuvre italienne et belge à la fin du XIXe siècle. Cette logique perdure de nos jours, avec les migrations du Mexique vers les États-Unis ou des îles d’Océanie vers l’Australie.

Les migrants privilégient également des pays d’accueil qui ont des liens culturels, linguistiques, économiques et historiques avec leur pays de départ (souvent hérités de la période coloniale).

Nombreux sont les migrants qui s’installent dans des pays voisins du leur. Ainsi, 2/3 des migrants d’Afrique subsaharienne migrent en Afrique et 2/3 des migrants originaires des pays européens résident en Europe.


Un effondrement des coûts de transport et de communication. Les moyens de communication et de transport sont moins chers. Ils permettent de rester plus facilement en lien avec les territoires d’origine. La capacité à migrer est facilitée par la révolution des échanges. Si les aéroports sont les premières portes d’entrée des migrants réguliers, le parcours reste périlleux pour les migrants irréguliers. Le franchissement des frontières peut être tragique : 3 200 morts en Méditerranée en 2017.

B/ Des causes socio-économiques

La migration est toujours la conséquence d’une fracture économique, démographique et/ou politique entre pays de départ et d’accueil.  Les migrants internationaux sont majoritairement des hommes jeunes. Les plus pauvres sont contraints à l’immobilité. Les migrants sont fréquemment confrontés à des réseaux mafieux qui les rançonnent.

Les inégalités, principal facteur de migrations. Les inégalités sont le premier facteur d’explication des migrations. Elles peuvent être économiques : les migrants se mettent alors en quête de meilleures conditions de travail et de vie pour fuir le chômage et la pauvreté. Les habitants du Venezuela et du Niger fuient la misère. Cependant migrer coûte cher. Ce ne sont pas les plus pauvres qui partent. Les inégalités sont aussi démographiques : les populations vieillissantes des pays du Nord font appel à une main-d’oeuvre des pays du Sud.


Des inégalités qui s’accroissent et entretiennent les migrations. De nouvelles fractures socio-spatiales voient le jour dans les pays développés. Si la pauvreté mondiale a baissé, les inégalités en matière d’éducation, d’égalité des sexes et de santé restent fortes.

Certains migrants envoient de l’argent dans leur pays d’origine. Ces remises peuvent constituer d’importants revenus  pour des pays en développement (12 % du PIB pour le Bangladesh).

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Migrer permet aussi de rejoindre sa famille ou de poursuivre des études. En France et dans d’autres pays européens, les migrations liées au regroupement familial sont désormais les principaux flux migratoires légaux. Séjourner à l’étranger pour étudier est de plus en plus fréquent (échanges universitaires Erasmus en Europe). La part des femmes dans les migrations a augmenté pour atteindre 50 % des migrants aujourd’hui.

C/ Des causes politiques et environnementales

Des causes géopolitiques. Fuir un pays en guerre (Yémen, Mali, Syrie…) ou des persécutions (Rohingyas de Birmanie) est un motif de départ pour 10 % des migrants internationaux. L’insécurité, la guerre, les violences contre les opposants politiques et les minorités constituent une cause d’émigration. Ces réfugiés s’installent souvent  dans les pays limitrophes : les Rohingyas au Bangladesh.

Depuis le début de la guerre en 2011, plus de 6 millions de Syriens ont fui leur pays pour se réfugier surtout dans les pays voisins : Turquie, Jordanie, Liban. La déstabilisation de la région, accrue par le rôle de Daech, a amené à la crise migratoire de 2015.

Entre 2011 et 2013, l’effondrement de la Lybie puis du Mali a entraîné une augmentation des migrations sahéliennes vers l’Europe.

Certains groupes sont persécutés dans leur région d’origine en raison de leur culture, de leur religion ou de leurs opinions politiques. Le monde compte 26 millions de réfugiés en 2018. Des associations humanitaires ou l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) aident ces réfugiés,  en veillant à l’application de la Convention de Genève de 1951.


Des réfugiés environnementaux toujours plus nombreux. Avec le changement climatique, la montée des eaux, la multiplication de phénomènes climatiques violents et la désertification (Afrique sahélienne), de plus en plus de migrants quittent leur pays pour des raisons environnementales. On compte 42 millions de réfugiés climatiques en 2017.  Ce chiffre pourrait atteindre 250 millions à la fin du siècle. Cette migration concerne, pour le moment les habitants des îles du Pacifique menacées de submersion et ceux du delta du Gange.

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