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Pratiques religieuses et politiques

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Par   •  19 Mars 2024  •  Dissertation  •  2 663 Mots (11 Pages)  •  162 Vues

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En quoi les pratiques religieuses et politiques sont deux choses intrinsèquement liées et complémentaires qui rythment la vie des habitants des cités de Grèce classique ?

L’historien Jean Paul Vernant souligne la différence entre la religion grecque et les religions de notre monde contemporain. Pour les Grecs, les dieux ne sont pas extérieurs au monde, ils sont dans le monde. Par exemple, pendant la guerre de Troie, ils participent au combat. Mais les dieux grecs n’ont pas créé le monde, ni les hommes. Prométhée a créé les hommes mais on le lui a demandé. Les dieux grecs ont été créés eux-même. Les dieux sont immortels alors que Dieu aujourd’hui est éternel. Les Grecs n’ont aucune notion d’orthodoxie. On peut croire ce que l’on veut mais il faut faire les gestes convenablement, c’est obligatoire. La pratique cultuelle grecque est fondée sur l’orthopraxie : la pratique juste. Il faut faire les gestes convenablement. Il faut commencer les sacrifices par une libation (renverser du vin par terre), si le grec a oublié, le sacrifice ne compte pas. La religion grecque est aussi une religion du collectif. Elle ne s’envisage pas seule. Les actes cultuels se font en présence de groupe. Le culte personnel est le culte familial et ils sont toujours en famille donc en collectif. Le sacrifice est donc collectif.

Culte et pratiques cultuelles en Grèce

La société grecque est radicalement différente de la nôtre et les concepts qui nous servent à décrire les phénomènes religieux contemporains ne sont pas forcément adaptés à l’analyse de ce qu’était pour les Grecs le divin. La religion grecque est imbriquée dans tous les domaines de la vie publique et sociale. La pratique de la religion grecque est fondée sur l’orthopraxie, c’est-à-dire la pratique juste. Il y a des gestes très précis à réaliser, qui déterminent si vous êtes un bon croyant ou non.

La singularité de la religion grecque

Le religion grecque n’a aucune ressemblance avec les religions modernes. Elles sont très différentes et la vision actuelle sur la religion est anachronique dans l’étude de la religion grecque.

L’origine de ce culte grec

M. P. Nilsson affirme que la religion grecque résulte de l’union entre la religion préhellénique des populations indigènes et les croyances apportées par les peuples grecs lors de leur arrivée en Grèce. Ainsi, le portrait d’une divinité peut se composer de traits pré-grecs et grecs. Par exemple, la déesse Artémis pourrait être une déesse-mère préhellénique, apparue lors de l’arrivée de Hellènes.

La fonction dans la cité

La religion grecque s’éclaire avant tout par l’étude des fonctions qu’elle assure et qu’elle représente dans la cité. Dans la religion grecque, l’essentiel des croyances et des rites se structure au moment où naît une des formes d’organisation politique typiques du monde grec : la cité (la polis). Ainsi, la religion est fondée sur des croyances comme le panthéon, la mythologie, mis en place chez Homère ou chez Hésiode, le culte des héros, mais aussi des pratiques dans les lieux de culte, les temps et l’organisation de rituels comme les calendriers, les concours… Le territoire grec est habité de sanctuaires et de lieux de culte. L’activité cultuelle est quotidienne.

Notions complexes.

L’étude de la religion grecque présente des difficultés comme notamment des notions avec des significations particulières comme le sacré, le pur, l’impur, la piété et l‘impiété. La première opposition est celle entre le sacré et le profane. Le terme Ta hiéra désigne les objets dont l’usage rituel charge des qualités qui les rapprochent du divin, et les fait entrer dans le domaine que nous appelons le sacré. Le terme hosios s’applique à des comportements ou des actions qui caractérisent l’établissement entre les dieux et les hommes, ou entre les hommes eux-mêmes : des relations conformes aux normes prescrites par la loi divine. La souillure dans la religion grecque paraît avoir une connotation matérielle. Par exemple, le sang n’est pas impur, mais il le devient dans des contextes précis : lorsqu’il touche le sol, lorsqu’il provient d’un porc… Lorsque la cité voit de l’impiété chez un homme, elle peut condamner et traduire devant les tribunaux. Voici quelques exemples d’impiété : attenter à la propriété des dieux, introduire de nouveaux dieux et cultes. L’exemple d’impiété le plus célèbre est celui de Socrate, accusé parce qu’il corrompait la jeunesse et ruinait la croyance des dieux de la cité en faisant connaître des divinités nouvelles. Mais le paradoxe de la religion grecque est qu’elle admet l’incroyance, seulement si elle ne donne pas lieu à des gestes d’impiété et qu’elle ne pousse pas les citoyens à omettre les obligations cultuelles comme la participation aux cultes de la cité, l’abondance des offrandes dans les sanctuaires, la dévotion des morts, les concours, liturgies, sacrifices… En bref, la piété n’est pas l’expression d’un sentiment de relation intime avec une divinité mais elle est le respect de l'obligation des rites et des pratiques.

La religion grecque est liée avec toutes les dimensions de la cité. Elle porte la culture grecque, elle mène la politique et elle rythme la vie des citoyens et des dieux.

Les représentations et mythes

La religion grecque est omniprésente dans la cité grecque, pas seulement théoriquement mais aussi dans la pratique. Elle est présente à chaque instant de la journée et dans tous les espaces de la cité. Les mythes sont une partie non négligeable de la culture grecque. Les dieux font partie de la cité, ils interviennent dans la vie des citoyens.

Notion de mythe

Le mythe (muthos) désigne une “parole formulée” et appartient à l’ordre du logo (“ce qui est dit”). J-P Vernant qualifie le mythe d’un “ensemble narratif unifié représentant un système de pensée original”. “Homère et Hésiode fixent les premiers en sorte de répertoire canonique des récits mettant en scène les Puissances de l’au-delà”affirme J-P Vernant. (Mythe et société en Grèce ancienne, 1974). Les récits mythiques se sont inscrits dans les œuvres littéraires et l’imaginaire collectif grec.

Les grands mythes

Des grands mythes formatent et entourent la société grecque. Tout d’abord,

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