Commentaire de texte Rousseau
Commentaire de texte : Commentaire de texte Rousseau. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar steiny.13 • 22 Février 2023 • Commentaire de texte • 1 899 Mots (8 Pages) • 433 Vues
Commentaire de texte Rousseau
Lorsque, pour traiter le sujet de l'inégalité parmi les hommes mis au concours en 1753 par
l'Académie de Dijon, Jean-Jacques Rousseau s'inquiète de savoir quelle pourrait bien être la
condition originaire de l'homme. D’un autre point de vue, on pourrait affirmer que le philosophe
cherche à comprendre si l’homme est naturellement méchant ou non. Il rencontre cette thèse sur le
chemin de sa propre pensée, qu'anime une conviction contraire. Jean-Jacques Rousseau est en effet
persuadé que la rivalité, la méfiance et la fierté, loin d'être des dispositions naturelles, sont des
effets de la vie commune. À ses yeux, l'amour de soi et la pitié, affichant ici une sorte d’équilibre,
sont les seules dispositions foncières de l'homme, dont ne saurait découler aucune méchanceté
naturelle. Tel est le point de vue, original, qu'il développe au terme de la première partie de son
Discours sur l'origine et les fondements de l'Inégalité parmi les hommes.
Dans un premier moment qui va de la ligne 1 à la ligne 11, l’auteur mène l’argumentaire
courant consistant à prouver que tout être humain est doté de valeurs dites universelles qui sont la
pitié, la sagesse et l’amour propre. Puis, dans un second temps allant de la ligne 11 jusqu’à la fin du
texte, l’écrivain genevois affirmera que la société représente, selon lui, un fléau ayant pour rôle
d’entraîner un sentiment de rivalité et de méfiance constante dans l’esprit de tous.
Ce contraste adviendrait également à nous demander si Rousseau pourrait-il représenter un être
confus et perdu, complètement détaché du monde qui évolue autour de lui.
Lorsque Rousseau commence à parler de la pitié, dont les effets sur sa conduite lui permettront
d'établir l'absence de méchanceté naturelle de l'homme, il la présente comme étant un "principe".
Nous n'attacherons pas plus d'importance que Rousseau lui-même au fait que Hobbes n'ait point
aperçu ce "principe": la mention du fait que "Hobbes n'a point aperçu" celui-ci ne servant en effet à
Rousseau que de transition, dans le déploiement de son analyse. Nous nous souviendrons
simplement ici que le protagoniste doit faire admettre l'absence de méchanceté naturelle de l'homme
contre l'idée, répandue par Hobbes, selon laquelle les hommes présenteraient une attitude naturelle
qui serait de type agressive. Lorsque Rousseau évoque la pitié en la présentant comme étant un
principe, il désigne la fonction qu'il lui reconnaît non seulement avant même de l'identifier mais
aussi avant de la nommer, ce qu'il ne fera qu'ultérieurement, lorsqu'il la donnera à considérer
comme étant une «répugnance innée à voir souffrir son semblable» ou encore comme une «vertu».
En faisant de la pitié un principe, Rousseau entend donner à percevoir ce en vertu de quoi l'homme
agit à l'état de nature, c'est-à-dire lorsque c'est la seule nature qui l'inspire. Aux yeux du célèbre
écrivain, la pitié atténue les éventuels effets cruels: «tempère l'ardeur qu'il a pour son bien-être par
une répugnance innée à voir souffrir son semblable». Manifestement, Rousseau ne traite pas les
deux principes identiquement. À supposer qu'il leur reconnaisse une égale importance, reste qu'il les
traite différemment. Par sa façon de les articuler l'un à l'autre, il reconnaît la priorité de "l'ardeur"
que l'homme "a pour son bien-être" sur la pitié que lui inspire la souffrance de son semblable. S'il
réserve ici le nom de principe à "la répugnance innée à voir souffrir son semblable", c'est parce que
c'est elle seule qui lui importe en tant que telle présentement, tandis qu'il s'emploie à fonder sa
conception de l'absence de méchanceté naturelle de l'homme. Et il est fondé à le faire de son propre
point de vue. L'instinct de conservation et la pitié, ces deux principes de la conduite humaine, ne
sont pas à mettre sur le même plan. Si l'un intéresse chaque homme à la conservation de soi, l'autre
l'intéresse à la conservation de l'espèce. Si l'un est à l'oeuvre incessamment, les hommes devraient
pourvoir chaque instant à leur survie. L'autre n'intervient qu'occasionnellement, du moins à l'état de
nature, qui n'est pas, il est vrai, le seul à être envisagé par Rousseau lorsqu'il parle de l'éventuelle
méchanceté de l'homme pour en récuser le caractère naturel. Quelle que soit la différence, née de la
vie en commun, qui conduise à distinguer entre les effets de la pitié, reste que celle-ci est pensée
globalement par Rousseau comme "ayant été donnée à l'homme pour tempérer l'ardeur qu'il a pour
son bien être". Rousseau affirme ainsi une intention de la Nature veillant, à l'harmonie universelle
entre l'intérêt
...