Structure de la société française actuelle

Chapitre 3 - Comment est structurée la société française actuelle ?

Sous l’Ancien Régime, la société française était caractérisée par des ordres : la noblesse, le clergé et le tiers état. Cette société d’ordre reposait sur des inégalités et des privilèges inscrits dans le droit et les pratiques. Depuis la Révolution française (1789) cette société d’ordre a été abolie au profit d’une société démocratique et égalitaire en droits. L’espace social français actuel reste caractérisé par une structure et une certaine hiérarchisation.

Quels sont les différents facteurs de structuration et de hiérarchisation de l’espace sociale et leur évolution avec celle de la structure socioprofessionnelle ?

I.Quels sont les facteurs économiques et sociaux qui structurent et hiérarchisent l’espace social ?

L’espace social correspond à l’ensemble des positions que les individus et groupes sociaux occupent, dans la société au sens de Pierre Bourdieu. Les groupes sociaux sont des regroupements de personnes ayant des critères communs de définition et un certain sentiment d’appartenance à ce groupe. Leurs membres sont identifiables entre eux et par le reste de la société (hauts bourgeois, milieux populaires …). De nombreux facteurs économiques et sociaux structurent et hiérarchisent cet espace social.

A. Les facteurs liés à la structure socioprofessionnelle

Ces groupes sociaux n’ont pas les mêmes revenus notamment. Ces inégalités de revenus s’accompagnent d’inégalités de patrimoine qui contribuent à renforcer la structuration et la hiérarchisation de l’espace social. Les inégalités sont des différences qui s’accompagnent d’avantages ou d’inconvénients pour les individus ou les groupes sociaux. On observe une répartition des lieux de résidence en fonction de ces inégalités de revenus et des loyers et met en évidence les stratégies des familles pour vivre près des meilleures écoles notamment. Les ménages aisés sont très souvent également ceux qui disposent de diplômes élevés, leur assurant un capital humain élevé. Depuis la fin des « trente glorieuses » le niveau de qualification (diplômes notamment) de la population active (occupée) n’a cessé d’augmenter. Cette hausse des qualifications est un critère de structuration sociale et une garantie nécessaire (mais insuffisante) pour l’emploi et lutter contre le chômage. La nomenclature de l’INSEE, classe la population totale en professions et catégories,socioprofessionnelles (PCS), 8 PCS dont 2 de professions libérales et 2 d’inactifs. Des critères sont pris en compte dans une PCS :

• Le Statut salarié ou indépendant

• Le niveau de qualification…

B. Le sexe et la position dans le cycle de vie

Le sexe des individus est source d’inégalités. Les hommes occupent plus des postes à fortes responsabilités et rémunérations alors que les femmes subissent « le plafond de verre » pour occuper des positions sociales plus valorisées. De plus, la socialisation différentielle contribue à entretenir des rôles sexuels différents qui jouent dans les études et les emplois. Entretenant ainsi des positions différentes des femmes et des hommes dans l’espace social (chef d’entreprise, plus de femmes employées, des salaires plus bas et notamment en montant dans la hiérarchie sociale à compétences égales …). Hommes et femmes étant socialisés de manières différentes, entretenant des inégalités et des critères d’organisation et de hiérarchisation de l’espace social. De plus, notre position dans le cycle de vie joue également dans nos pratiques, nos revenus et notre patrimoine et donc dans notre position dans l’espace social. En effet, les plus jeunes ont tendance à plus consommer que les plus âgés (par rapport à leurs revenus), où les séniors auraient des revenus et patrimoines plus élevés, alors que les plus jeunes constituent leur patrimoine tout au long de leur vie et leurs revenus ont tendance à augmenter avec les années d’expérience. L’âge est une variable sociale qui participe à la structuration de l’espace social.

C. La composition du ménage

La composition du ménage est également un facteur structurant et hiérarchisant l’espace social. En effet, un ménage composé de 4 personnes et disposant de revenus très élevés n’aura pas les mêmes pratiques culturelles et opportunités de consommation qu’un ménage de 4 personnes également mais disposant du salaire minimum (sorties théâtre, inscriptions des enfants aux cours de pianos, tennis …). Une famille monoparentale disposant très souvent que d’un revenu n’a pas les mêmes pratiques qu’une famille recomposée avec deux revenus élevés. Les ménages sont très divers et leur diversité contribue à la structuration et à la hiérarchisation de l’espace social. La nomenclature de l’INSEE des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) qui classe les ménages en fonction de plusieurs critères comme le statut (salarié ou indépendant), par rapport à l’emploi (actif ou inactif), la position hiérarchique et l’employeur (privé ou public). On compte 8 PCS (6 d’actifs et 2 d’inactifs) : les agriculteurs, les artisans et chefs d’entreprise, les cadres et professions intellectuelles supérieures, employés, ouvriers, retraités, autres personnes sans activité professionnelle.

D. Les évolutions de la structure socioprofessionnelle

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945), la société française et sa population active occupée a connu des évolutions très importantes. La structure socioprofessionnelle correspond à l’ensemble des grandes caractéristiques sociales et professionnelles des ménages français. Ces évolutions de la structure socioprofessionnelle sont principalement au nombre de quatre.

• La salarisation représente la hausse soutenue du nombre de salariés dans la population active occupée au détriment des professions libérales. (Plus de 89 % des actifs occupés sont salariés aujourd’hui, contre moins de 11%). Cette salarisation s’est renforcée avec la baisse sensible des effectifs de la PCS des agriculteurs où les gains de productivité importants ont libérés de la main d’œuvre notamment

• La tertiarisation de l’emploi désigne la hausse de la part des activités de service dans la population active occupée. Aujourd’hui en France, l’immense majorité des actifs occupés travaillent dans les activités

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