Dans quelle mesure le concept Marxiste de classe sociale conserve-t-il sa capacité d'analyse face à la réalité de la structure sociale actuelle en France ?

Dissertation p206

     Le comportement humain ainsi que la structuration de la société sont devenus peu à peu les recherches les plus approfondies afin de mieux comprendre les comportements en tant qu’ensemble sociétal.

En France, notre société actuelle, et depuis le XVIIIe déjà, est hiérarchisée et classée grâce au phénomène de stratification sociale.

En effet, cette stratification permet un découpage des populations en catégories hiérarchisées en fonction de leurs professions et catégories socioprofessionnelles (PCS). Néanmoins, cette stratification sociale suit la logique de Max Weber, sociologue et économiste Allemand du début 20ᵉ siècle. Il hiérarchise les “classes sociales” selon des critères tels que le revenu, le statut professionnel, le prestige, voire le niveau d’éducation.

Seulement, pour rendre compte de classes sociales, plusieurs approches peuvent être utilisées. Selon l’analyse Marxiste, pour rendre compte de la société française, le terme “classe sociale” se différencie en deux : la bourgeoisie et le prolétariat. Alors, dans son livre Le Capital, l'économiste et sociologue Karl MARX définit les bourgeois comme les individus détenant les facteurs de production tout en exploitant le prolétariat. Ainsi, les prolétaires sont les personnes ne possédant pas les modes de production et qui sont contraints de vendre leur force de travail aux bourgeois pour subvenir à leurs besoins. Pour Marx, une classe sociale regroupe un ensemble d’Hommes caractérisé par la place qu’il tient au sein du système productif, mais afin que la classe sociale soit complète, les Hommes doivent remplir deux critères : la conscience de classe et la condition de classe. La conscience de classe se traduit par une conscience sociale de leur être collectif, de leur intérêt, de leur dynamique, c'est la “classe pour soi”. Tandis que la condition de classe, elle, définit la “classe en soi”, soit une classe sociale qui existe de fait, que les individus faisant partie de cette même classe ont des interactions entre eux et partagent des conditions de vie similaires. Alors, comme on le remarque, les classes sociales dépendent de plusieurs approches et des points de vue des individus, mais plus spécifiquement de la société dans laquelle elles se retrouvent, on parle alors de dynamiques sociales. Ces dynamiques sociales représentent des mouvements, des évolutions sociétales affectant les structures et les interactions au sein d’une société. Elles vont provoquer des changements de comportements, de valeurs et donc former des inégalités entre les différents groupes sociaux.

Mais alors dans quelle mesure le concept Marxiste de classe sociale conserve-t-il sa capacité d'analyse face à la réalité de la structure sociale actuelle en France ? 

Pour répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps que le terme de “classe sociale” permet de rendre compte des dynamiques sociales en France (I), dans un deuxième temps, nous constaterons que ce terme présente des limites dans la compréhension des dynamiques sociales française (II).

1. Le terme “classe sociale” de Marx semble être de moins en moins pertinent pour rendre compte de la société française actuelle, notamment par…

     Le terme “classe sociale” de Marx ne permet plus de rendre compte de la société française actuelle particulièrement à travers les frontières floues de ce terme (1), la disparition de la conscience de classe chez les catégories populaires (2). Ainsi que l’émergence de nouveaux facteurs de distinction sociale (3).

1. …une remise en question des frontières du terme “classes sociales” qui s’explique par,...

        Karl Marx développe sa théorie des classes sociales au XIXe siècle dans Das Kapital et Manifeste du Parti Communiste. Deux siècles plus tard, dans notre société française actuelle, sa définition de frontière des classes sociales est imprécise, voire dépassée. Notamment dû à un changement du mode de production (a) sur lequel se base Marx pour définir les classes sociales. Mais aussi par un phénomène de globalisation des sphères sociales (b) qui impacte les classes sociales.

1. …un bouleversement du mode de production…

            Karl Marx base sa théorie des classes sociales sur le mode de production. Dans notre société actuelle, en France, c'est le capitalisme. Mais ce mode de production est en transition, ce qui rend donc la définition de classe sociale imprécise. En effet, lorsque Marx a défini le terme “classe sociale” il différencie deux modes de productions : les bourgeois et les prolétaires. Selon lui, les prolétaires ont comme seul revenu leur force de travail alors que les bourgeois, eux, détiennent d’autres facteurs de production : le capital. Cependant, dans notre société actuelle, cela n’est plus le cas. Effectivement, de nos jours, les classes populaires seraient la classe prolétaire au sens de Marx, mais elles ont accès au capital et ainsi n’ont plus comme seule source de revenu  : leur force de travail. Avec l’accès à l’éducation et aux ressources rendues plus faciles, les classes sociales populaires ont une capacité à s'enrichir. Ainsi la classe prolétaire n’est plus aussi homogène qu’avant, au sein de cette classe sociale, il existe des individus qui se sont élevés dans la hiérarchie sociale grâce à cet accès plus accessible, c’est ce que l'on appelle la “moyennisation”, les individus ont accès aux mêmes ressources, au même biens et services et ainsi ont les mêmes chances de réussite sociale ce qui rend la définition du terme classe sociales imprécise car les individus des classes populaires présentent des caractéristiques propres aux classes supérieures. Comme nous le montre le document 2 du dossier documentaire, selon Drees en 2011, 60% du revenu disponible des ménages les plus pauvres étaient utilisés dans des dépenses pré engagées. Laissant ainsi 40% du revenu disponible non utilisé, permettant aux individus de l’investir ou de l’épargner ; option que les prolétaires au sens de Marx n’ont jamais eu.

Le document 1 du dossier documentaire nous montre aussi cet accès au capital, en effet les 50% des revenus du capital les plus bas représentent 5% du total des revenus du capital. Montrant ainsi que même les classes populaires détiennent du capital même s'il reste inférieur à la part dont détiennent les classes supérieures.

Les classes populaires de nos jours peuvent avoir recours à des actions telles que le “crowdfunding” pour avoir du capital en plus et s'élever dans la société, ce qui n'était pas possible avant. Démontrant encore que l’aspect de classe prolétaire n’est plus aussi explicite.

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