Analyse de la structure sociale par classes sociales

“L’histoire de toute société n’a été que l'histoire de la lutte des classes”. Définies par Marx au 19ème siècle, les classes sociales regroupent un ensemble d’hommes caractérisé par la place qu'il occupe au sein du système productif. En effet, la structure sociale et par extension la société française a longtemps reposé sur cette théorie pour définir la division qui se déroule en son sein. De nos jours le débat est largement fractionné concernant la pertinence des classes sociales dans la société moderne du 21ème siècle, et beaucoup s’accordent à dire que cette théorie n’est plus adéquate pour analyser la structure sociale actuelle. Cependant, cette opinion n’est pas partagée par tous et de nombreux aspects démontrent encore la pertinence de ces classes sociales encore aujourd’hui. Comment l’analyse de la structure sociale par les classes sociales est-elle pertinente pour rendre compte de la société française contemporaine ? Nous verrons d’abord le système de hiérarchie et stratification sociale avant de voir la lutte des classes pour finir par la pertinence encore aujourd’hui de la théorie marxiste.

La hiérarchisation sociale des individus dépend de nombreux critères, et résonne avec les classes sociales. En effet, en fonction de leur place sur cette échelle, plusieurs groupes se forment et de là s'opèrent les rapports de domination. La stratification sociale se définit par le découpage des sociétés humaines en catégories hiérarchisées qui possèdent donc une certaine homogénéité. La division de ces groupes sociaux se fait en fonction de critères économiques, sociaux , politiques et culturels. Comme théorisé par Bourdieu, la possession de capitaux définit l'appartenance à un groupe. Le capital économique (ensemble des ressources , matérielles possédée par les individus), capital culturel (ensemble des ressources culturelles d’un individu) et capital social ( réseaux et relations d’un individu), définissent ensemble le capital symbolique de chacun, c’est à dire la considération positive ou négative que procurent les trois capitaux précédents, et donc la place sociale. La hiérarchisation sociale s’opère tout d’abord en fonction de la catégorie socio-professionnelle, qui regroupe tous les individus dont le métier, l'activité économique, la qualification, la position hiérarchique sont similaires : les employés, les retraités, les ouvriers, artisans…. Les PCS permettent de regrouper les individus ayant des caractéristiques de vie semblables, sans qu’ils n’entretiennent nécessairement des relations entre eux. La hiérarchisation se fait aussi en fonction du niveau de diplôme, et dépend donc directement du capital culturel. On observe une corrélation positive entre revenu et patrimoine; plus le niveau de diplôme est élevé, plus le poste et par extension le revenu de l’individu le sera aussi (capital économique). La hiérarchisation sociale demeure toujours forte entre les sexes, les hommes et les femmes n’occupent pas la même place dans l’ordre social, les postes les plus hauts placés sont le plus souvent occupés par des hommes. La hiérarchisation se fait aussi selon le lieu d'habitation; les individus habitant des villes ou départements défavorisés n’ont pas les mêmes chances de réussite, et l'accès aux services publics est inégalitaire. Pour finir la hiérarchisation se fait selon l’âge. Les jeunes par exemple sont très peu représentés politiquement et ne bénéficient pas de la même considération. Pour illustrer, on s’appuie sur le document 1, un graphique montrant la part des 50% les plus riches et 1% les plus pauvres aux USA entre 1960 et 2015. On observe qu’entre 1970 et 2010 la part des 50% des revenus les plus pauvres baisse considérablement et passe de 21% à 13%, soit une baisse de 8 points. A l'inverse, la part des 1% les plus riches augmente largement, et passe de 11% en 1970 à 20% en 2010, soit une augmentation de 9 points. Ce graphique montre qu' au fur et à mesure que le temps passe, les plus riches accaparent de plus en plus de richesses sur le dos des plus pauvres, dont la part de revenu ne cesse de baisser. Cela montre la hiérarchisation selon le revenu et donc le capital économique. Pour conclure, la stratification sociale se fait selon de nombreux critères, dont lâge, le niveau de diplôme, le revenu, le sexe…, et décident de la place sociale occupée par l’individu. La hiérarchisation sociale opère avec les classes sociales de Marx, qui s’opposent de par leurs intérêts divergents.

Les classes sociales théorisées par Marx sont marquées par une forte identité des classes, que l’on peut même spécifier. L’identité temporelle, c'est-à-dire que l'appartenance au groupe dure dans le temps, l’identité culturelle, càd le partage de références symboliques, et enfin l’identité collective, càd la capacité à agir collectivement. Ces classes sociales s’opposent depuis toujours de par leurs intérêts antagonistes, c’est ce qu’on appelle la lutte des classes. Comme énoncé précédemment la classe sociale résonne avec la stratification sociale, et détermine les rapports de domination. Selon Marx, le principal critère déterminant la place dans le processus de production, est la possession des moyens de production. La division de la société serait fondée sur les rapports de production, c'est-à-dire les modalités selon lesquelles les individus entrent en relation pour produire, échanger et répartir les richesses. Les classes entretiennent entre elles des rapports de production, qui déterminent donc leur place dans la hiérarchie sociale. On parle donc de collectivité de l’emploi, les individus de chaque classe partagent un position commune dans le processus de production et l’ordre social. Marx distingue deux

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