Vous analyserez la pertinence du concept de classe sociale pour comprendre la structure sociale aujourd’hui.

Sujet de dissertation : Vous analyserez la pertinence du concept de classe sociale pour comprendre la structure sociale aujourd’hui.

« L’histoire de toute société, est l’histoire de la lutte des classes», dixit Karl Marx , sociologue et économiste allemand du 19ème siècle. Une classe sociale est un groupe social dont les membres sont unis par un même mode de vie, des valeurs communes et qui possèdent une conscience collective. Karl Marx pense que la classe est définie par la place similaire qu’elle occupe dans les rapports de production et en distingue deux principales : la bourgeoisie et le prolétariat. Depuis les trente glorieuses, les inégalités se sont fortement réduites, et tous les groupes ont pu avoir accès à la consommation de masse ; La distance inter classe se réduit, concrètement les classes sont de plus en plus proches, à tel point qu’elles disparaissent, et émerge une classe moyenne. Ainsi la  thèse de moyennisation avancée, notamment par Mendras mène à la conclusion de la disparition des classes sociales au sens où Karl Marx les définit, et remet en cause la pertinence du concept de Classe sociale. On est alors amené à  se demander si  l’analyse en terme de classe sociale est encore pertinente pour analyser la société française actuelle ?  Dans un premier temps nous verrons que l’analyse en terme de classe sociale est remise en cause suite à de nombreuses transformations de société. Enfin nous montrerons que les classes sociales restent finalement pertinentes pour analyser la société actuelle.

L’analyse  en terme de classe sociale convient moins à la société actuelle.

Le processus de moyennisation a jeté de la confusion sur les frontières de classe sociale et remis en question l’analyse classique de Karl Marx  

En effet les 30 glorieuses ont été synonymes d’enrichissement, pour tous , notamment pour les classes populaires qui en ont profités et ont connu une ascension sociale.  Les modes de vies des individus se sont rapprochés, notamment par l’accès pour tous de la consommation de masse ( possibilité d’acheter une voiture, du matériel électroménager.. ), aux soins ( sécurité sociale), à la culture, et par la baisse des inégalités de revenus(instauration du salaire minimum,…). Les trente glorieuses ont également été marqué par une massification et une démocratisation de l’accès à l’école et à l’enseignement supérieur. Ainsi alors qu’en 1950 le pourcentage d’élèves accédant au bac était de 5% , il a aujourd’hui atteint la barre des 80%. On assiste donc à une forte réduction des inégalités socio-économiques et une homogénéisation des pratiques de consommation et de vie, à tel point que certains sociologues comme Henri Mendras, parlent d’une moyennisation de la société. Par conséquent la polarisation qui existait tend à disparaitre :  les classes sociales s’émiettent, ainsi certains sociologues ne parlent plus de classes sociales mais de constellations. En effet, il n’existe plus de frontières claires séparant les différents groupes sociaux et il n’y a pas nécessairement de conflit entre ces groupes. Cette tendance est encore plus renforcée par le sentiment pour beaucoup de français d’appartenir à la même vaste classe moyenne, comme nous le montre le document 1 : en 2015, 38% des français avaient le sentiment d’appartenir à la classe moyenne.  

Le processus d’individualisation amoindrie la notion de classe sociale

Avec le passage d’une société traditionnelle à une société moderne, le poids de la société sur l’individu s’estompe. On assiste à une montée de l’individualisation. Rappelons le définition de l’individualisation. Elle renvoie à une attitude individuelle de distanciation et d’autonomisation par rapport au groupe d’appartenance. Autrement dit, l’individualisation est l’affirmation de niveau individuel par rapport au niveau du groupe. Ainsi l’individu veut être reconnu en tant que tel, c’est-à-dire une personne avec sa différence, des droits et des devoirs particuliers : ce n’est plus simplement le membre d’un groupe ou d’une classe sociale. Par conséquent,  L’individualisme qui augmente favorise alors la naissance de multiples identités sociales. Ainsi, pour beaucoup la conscience d’appartenir à une classe est moins évidente. Particulièrement dans les milieux modestes, car la fierté qu’il y avait avant d’être ouvrier disparaît mais également à cause de l’affaiblissement des partis et syndicats censés représenter la classe ouvrière. En effet comme nous le montre le document 1, en 1966, 23% de personnes avait le sentiment d’appartenir à la classe ouvrière, et ils n’étaient plus que 6% en 2015. Avec la montée de l’individualisme, le sentiment d’appartenance à une classe sociale tend à disparaître chez certains: les classes sociales sont encore amoindries.  

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