Le scrutin majoritaire

Le scrutin majoritaire est un mode de scrutin qui peut être uninominal (désignation d’une personne) ou par liste. Il peut se dérouler à un tour ou à deux tours. Lors d’un scrutin majoritaire, la victoire est accordée au candidat ou à la liste qui obtient le plus de voix.

        En fonction du nombre de tours du scrutin majoritaire, les effets ne sont pas tout à fait les mêmes. Le scrutin majoritaire à un tour favorise le bipartisme c’est-à-dire la prédominance de deux partis dans la vie politique. Ce sont les grands partis qui sont favorisés dans ce mode de scrutin majoritaire à un tour.  En effet, on remarque que lors des élections législatives de 2010 au Royaume-Uni, le parti conservateur a obtenu 36,1% des voix mais 47,1% des sièges à la Chambre des communes.  De même, le parti travailliste a obtenu 29% des voix mais 39,7% des sièges à la Chambre des communes (doc 1).  Il y a donc dans ce mode de scrutin, une amplification des voix des électeurs dans la représentation politique. A l’inverse, l’UKIP a obtenu 3,1% des voix et n’obtient aucun siège à la Chambre des communes. Les petits partis politiques sont donc désavantagés dans le scrutin majoritaire à un tour car ils ne sont pas correctement représentés comparés à leurs résultats électoraux.  Les électeurs sont donc incités à voter pour les plus grands partis afin que leurs voix s’amplifient, dans la mesure où ils savent que le vote pour les petits partis ne sera pas correctement représenté.

        Le scrutin majoritaire à deux tours favorise quant à lui la bipolarisation de la vie politique c’est-à-dire la formation de deux grands pôles : gauche/droite. En France, les élections législatives et les élections présidentielles se déroulent sous un scrutin majoritaire à deux tours. On observe deux grands pôles, la gauche composée d’un grand parti, le Parti Socialiste, et de petits partis tels que le Parti Communiste ou bien Europe Ecologie Les Verts, et la droite composée également d’un grand parti, l’Union pour un Mouvement Populaire, et de petits partis tels que le Mouvement Démocrate ou bien l’Union Démocratique et Indépendants. Dans le scrutin majoritaire à deux tours, les grands partis sont obligés de passer des alliances avec les petits partis afin d’obtenir la victoire. Les électeurs vont donc voter pour le parti qui représente le plus leurs idées, les votes seront donc plus éparpillés que dans le scrutin majoritaire à un tour.

Après avoir vu les effets du scrutin majoritaire, nous allons voir maintenant les effets du scrutin proportionnel. Le scrutin proportionnel est un mode de scrutin où le nombre de sièges est attribué au prorata des suffrages exprimés. Autrement dit, pour déterminer le nombre de sièges obtenus pour un parti, il faut diviser le nombre de suffrages exprimés par le nombre de sièges de l’Assemblée. Le scrutin proportionnel favorise le multipartisme c’est-à-dire l’existence d’un nombre important de partis politiques qui sont susceptibles d’obtenir la victoire. Ce scrutin permet une meilleure représentation des petits partis car toutes les voix sont prises en compte dans l’attribution des sièges. L’avis des citoyens est mieux représenté dans les instances institutionnelles. Le pluralisme politique est donc bien respecté.  Chaque parti a donc intérêt à se présenter pour défendre ses idées car il sait qu’il peut obtenir des sièges représentativementaux suffrages exprimés.

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