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Descartes, Discours de la méthode 1-4

Fiche de lecture : Descartes, Discours de la méthode 1-4. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Décembre 2019  •  Fiche de lecture  •  2 760 Mots (12 Pages)  •  1 222 Vues

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Descartes

Discours de la méthode (1ère - 4e partie)

DESCARTES, René : Discours de la méthode, Paris, Garnier-Flammarion 109, 1966, pp. 33-65.

Première thèse

Tout en doutant, Descartes prend conscience de sa propre existence. Il lui paraît évident qu’il suffit que l’homme pense pour exister, même si le monde extérieur n’existe pas. L’homme, comme substance pensante, existe entièrement indépendante du corps, de sa substance matérielle. Et Dieu garantit à l’homme pensant la véracité des pensées évidentes et, par là, la véracité de la prise de conscience de lui-même.

Deuxième thèse

Descartes considère comme faux tout ce qui n’est que vraisemblable. Seule l’évidence de notre raison est fiable, contrairement aux sens ou à l’imagination ; c’est pourquoi la raison est la seule instance qui juge de la véracité des pensées et Dieu est le garant de la fiabilité de la raison.

Étapes de l’argumentation de la première thèse

Le principal argument qui prouve l’existence de l’âme humaine, est que c’est la seule certitude inébranlable.

En procédant par étapes, le doute méthodique met en question les différentes connaissances, dites certaines, des hommes. Descartes décide de douter de tout dans lequel il peut concevoir le moindre doute. Il doute d’abord de ce qui nous montrent les sens, ensuite des déductions et même de l’existence du monde, car  il ne veut pas avoir confiance dans les pensées que nous avons à l’état de veille parce que nous ne le pouvons pas distinguer de l’état de sommeil et qu’il se peut que nos pensées ne sont que des songes.

En doutant de tout, Descartes constate alors que la seule chose qui résiste à son doute universel, est la conscience de son propre existence. Cette pensée lui paraît si ferme et si évidente qu’il la retient comme premier principe de sa philosophie.

Ensuite Descartes donne la preuve pour l’indépendance de l’âme par rapport aux choses étendues.

Tant qu’il pense, il peut être certain qu’il existe. Mais en pensant, il peut toujours douter de son corps et du monde extérieur, il faut donc que sa substance pensante existe indépendamment de l’espace et de son corps. C’est même son activité de douter qui est la preuve de son existence en tant que res cogitans. Mais du moment où il ne pense plus, il cesse d’exister. Descartes définit l’homme comme « une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser »[1].

Après la recherche de la règle générale, Descartes doute de nouveau. Il se demande s’il peut vraiment avoir confiance en ce qu’il saisit de manière évidente, car étant imparfait, il peut toutefois se tromper. La nécessité de l’existence de Dieu comme garant de la véracité du premier principe et du critère d’évidence, consititue la dernière étape de l’argumentation.

À partir de ce premier principe, Descartes fixe les conditions qui déterminent une idée vraie et certaine, et formule la règle générale. Ce qui l’assure que je pense donc je suis est une vérité certaine, ce n’est que la manière claire et distincte par laquelle il conçoit cette idée.

Descartes sait qu’il n’est pas parfait, car douter, contrairement à connaître, implique l’incertitude et donc l’imperfection. Comment peut-il alors être sûr qu’il ne s’est pas trompé lors de sa prise de conscience de lui-même et que son impression de saisir cette pensée de manière claire et distincte n’était pas une illusion ? Parce qu’il est conscient de sa propre imperfection, Descartes déduit qu’il doit avoir dans son esprit l’idée du parfait et que cette idée doit parvenir d’un être parfait qui est Dieu.

Étapes de l’argumentation de la deuxième thèse

Dès le début, Descartes établit l’importance de la raison humaine dans son système. Il explique par trois exemples (ses études, la diversité des moeurs et des opinions) l’origine de ses doutes qui le conduisent à sa thèse finale.

Au début de la première partie, Descartes déclare que « le bon sens est la chose au monde la mieux partagée »[2]. Bien que les uns aient une meilleure mémoire ou une créativité plus vive que les autres, chacun est quand même sûr qu’il possède le bon sens ou la raison, c’est-à-dire la faculté de juger au même terme que tous les autres. Ainsi tout le monde est-il capable de juger sur ses idées en suivant la méthode proposée par Descartes afin de bien conduire sa raison et éviter les erreurs.

Les connaissances que Descartes a acquis par ses études, ne sont pas des connaissances véritables pour lui. Car, il doit constater que la lecture des meilleurs penseurs, ne lui a donné pas la vérité qu’il cherchait, mais que les doutes et les erreurs l’emportaient sur la connnaissance du vrai. Même les mathématiques ne livrent pas de connaissances véritables, mais contribuent surtout au développement de la technique et rendent plus facile le travail des hommes.

Durant ses voyages, il se rend compte qu’il y a une grande diversité des mœurs chez les étrangers. C’est pourquoi il décide de ne rien croire de ce qui est établi par l’exemple et par la coutume, parce qu’un exemple ne peut pas donner lieu à une règle vraie pour tous, autant qu’une coutume n’est pas une vraie connaissance, car on sait qu’on a souvent des mauvaises coutumes.

La diversité des opinions qui règne aussi parmi les philosophes, conduit Descartes à considérer comme faux tout ce qui n’est que vraisemblable, car sur des fondements si peu ferme, on ne peut rien bâtir qui est solide. Et le but de Descartes est pourtant de trouver une connaissance claire et certaine pour « marcher avec assurance en cette vie »[3].

C’est le premier pas vers le doute méthodique : Descartes élimine ainsi beaucoup d’erreurs qui l’ont jusqu’à ce moment empêché de faire confiance à sa raison seule.

Il décide de chercher les connaissances certaines dans lui-même,  parce qu’il n’a réussi à les trouver ni dans les sciences enseignées, ni par ses expériences dans le monde. Par les cinq exemples suivants, Descartes explique pourquoi il se réfère seulement à sa raison pour trouver des connaissances véritables et par quelle méthode il assure que la raison est son seul moyen.

Les ouvrages qui ont été construits par plusieurs maîtres en mélangeant des pièces différentes sont inférieurs à ceux créés par un seul. Pour souligner cette thèse Descartes donne cinq exemples : les bâtiments contruits par un seul architecte, les villes dont les plans ont été fait par un seul urbaniste, les constitutions élaborées par un seul législateur, et la science découverte par le travail d’un seul homme. Descartes donne, comme cinquième exemple, son propre projet : les connaissances reçues de nos prédécesseurs mises en question par un seul homme et une seule raison. Comme il ne connaît aucun penseur dont les idées le persuadent plus que celles des autres intellectuels le font aussi, il se sent obligé de chercher lui-même la connaissance véritable. Sa raison est le seul « architecte » du système cartésien, elle seule décide de la fiabilité des idées.

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