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Malade imaginaire scène 10 acte III

Dissertation : Malade imaginaire scène 10 acte III. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Février 2022  •  Dissertation  •  1 602 Mots (7 Pages)  •  564 Vues

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Le maladie imaginaire scène 10 acte III

TOINETTE.- Je suis médecin passager, qui vais de ville en ville, de province en province, de royaume en royaume, pour chercher d’illustres matières à ma capacité, pour trouver des malades dignes de m’occuper, capables d’exercer les grands, et beaux secrets que j’ai trouvés dans la médecine. Je dédaigne de m’amuser à ce menu fatras de maladies ordinaires, à ces bagatelles de rhumatismes et de fluxions, à ces fiévrottes, à ces vapeurs, et à ces migraines. Je veux des maladies d’importance, de bonnes fièvres continues, avec des transports au cerveau, de bonnes fièvres pourprées, de bonnes pestes, de bonnes hydropisies formées, de bonnes pleurésies, avec des inflammations de poitrine, c’est là que je me plais, c’est là que je triomphe ; et je voudrais, Monsieur, que vous eussiez toutes les maladies que je viens de dire, que vous fussiez abandonné de tous les médecins, désespéré, à l’agonie, pour vous montrer l’excellence de mes remèdes, et l’envie que j’aurais de vous rendre service.

La gradation ternaire « de ville en ville, de province en province, de royaume en royaume » révèle un égo boursouflé et une volonté d’impressionner son interlocuteur.

La tirade de Toinette est particulièrement comique car elle repose sur une inversion du rapport traditionnel médecin/ patient. Alors que le médecin est censé venir au secours du malade, pour le rétablir, le médecin incarné par Toinette refuse de s’occuper du patient souffrant de « maladies ordinaires » .

Par une inversion comique, c’est donc le malade qui doit se montrer « digne » d’être soigné.

La médecine est donc vidée de son sens : il ne s’agit plus pour le médecin de soigner mais de se mettre en valeur et satisfaire son égo.

Gradation « abandonné … à l’agonie » + déterminant indéfini = « tous » elle lui souhaite d’avoir de graves maladies.

Le champ lexical du mépris souligne la condescendance du médecin à l’égard de ses patients : « je dédaigne m’amuser » , « menu fatras » , « maladies ordinaires » , « bagatelle » .

Le suffixe « otte » à « fiévrotte » accentue son dédain pour les maux mineurs.

Paradoxalement, le médecin souhaite donc les plus grands maux à ses patients : « je veux des maladies d’importance »

L’adjectif « bonne » porte ici la charge comique car il révèle la perversité du médecin qui se réjouit de la maladie de ses patients.

« C’est là que je triomphe » Elle exprime sa gloire

ARGAN.- Je vous suis obligé, Monsieur, des bontés que vous avez pour moi.

Mais le discours de Toinette déguisée en faux médecin semble fonctionner comme en atteste la réplique d’Argan qui assimile les imprécations du médecin à des « bontés ». La crédulité d’Argan participe bien évidemment au comique de la scène.

TOINETTE.- Donnez-moi votre pouls. Allons donc, que l’on batte comme il faut. Ahy, je vous ferai bien aller comme vous devez. Hoy, ce pouls-là fait l’impertinent ; je vois bien que vous ne me connaissez pas encore. Qui est votre médecin ?

Toinette pose alors son autorité de médecin et d’homme de science par l’impératif « Donnez-moi votre pouls ».

Ahy/Hoy = Toinette sort de son rôle sérieux de médecin

Impératif = Toinette est directive

Futur = Toinette est certaine de ce qu’elle va faire

« Batte » = quelque que chose de concret, comique de farce Argan bat Toinette

Comique de situation = Toinette remet les choses dans l’ordre

Le médecin incarné par Toinette se sent en réalité davantage défié par Monsieur Purgon, le médecin d’Argan, que par la maladie. Toinette pose ainsi une question rhétorique dont elle connaît parfaitement la réponse (« Qui est votre médecin ? »).

ARGAN.- Monsieur Purgon.

TOINETTE.- Cet homme-là n’est point écrit sur mes tablettes entre les grands médecins. De quoi, dit-il, que vous êtes malade ?

Le déictique présentatif (« cet homme-là ») a une visée satirique : il vise à décrédibiliser Monsieur Purgon en le mettant en distance.

Elle interroge Argan sur sa maladie.

ARGAN.- Il dit que c’est du foie, et d’autres disent que c’est de la rate.

Or la réponse d’Argan souligne les errances de la médecine avec le parallélisme « Il dit que c’est du foie ; et d’autres disent que c’est de la rate ». La répétition du verbe « dire » montre que la médecine est fondée sur l’opinion, la doxa plutôt que sur la science

TOINETTE.- Ce sont tous des ignorants, c’est du poumon que vous êtes malade.

Toinette balaie ces errances par l’hyperbole « Ce sont tous des ignorants ».

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